Interminables, les boulevards qui défilent derrière la vitre du taxi lancé à toute allure. Assourdissant, le martèlement dans ma poitrine, en parfait tempo avec le battement croissant sous mes tempes.
Je repasse mentalement cinq années, piétinées par l'attente, broyées par l'angoisse et les doutes.
Notre histoire, en otage.
Soudain, les bruits de moteurs, de klaxon, les flash des appareils photo : Tu as tenu, j'ai tenu. Tarmac de Villacoublay, la brume. Ton visage, enfin. Tes yeux, les mêmes.
Libre, tu es. Le Niger ne t'aura changé qu'en dedans.
Libre, tu es? Peut-on jamais réapprendre à l'être et le redevenir vraiment...