Libre

mots-d-ailes

Un sourire à la mesure des gouttes de pluie d'été. Que cette brume fût douce après 12 heures de vol.

La chaleur étouffante à la sortie de l'aéroport eut ce goût de liberté que j'attendais. Un an, jour pour jour. Je suis libre mais j'ai mal.

Devant l'immensité de mes interrogations, je me prépare à une retraite au soleil. Il y a pire, je sais. Je suis face au lagon comme je suis face à moi. Et puisqu'il faut une raison à chaque chose, provoquons les évènements de vie qui nous ramènent à cette vie. Un bilan en quelque sorte. Pas obligatoire, loin s'en faut, mais dévastateur et salutaire c'est certain.Il y a longtemps que je pose, une à une, les pierres de ma forteresse et j'en suis fatiguée. Chaque pas me fait avancer et m'enterre. Difficile compromis entre le jour et la nuit, entre les mots et les maux.

Au moment de se poser enfin, après une vie cahotique, le sentiment d'être amputée, de chercher encore ce bout de coeur qu'il manque, on croit vraiment avoir trouvé sa moitié, cette partie qui nous a toujours manqué.

J'ai enfin pu marcher la tête haute, j'ai su que la sécurité et la sérénité existaient. Chaque jour passé me rendait meilleure. Jusqu'au jour où cette béquille casse. Parce qu'au final, il est difficile de croire que c'est autre chose. Un support parce que c'est le plus solide que l'on a après un ouragan. Alors on s'accroche tellement fort, de peur de revivre tout ça, mais surtout par peur d'affronter sa vie soi-même. Seule et désarmée.

La chute est plus compliquée. Douloureuse et même destructrice.

Bilan parce que justement, ce qu'il manque aujourd'hui, c'est ce qui a toujours manqué. Le repère d'affection, d'attachement. Et parce que cette béquille a été salutaire sur un instant, on y reste accroché. On croit, je crois, que c'est ce qui fait tant souffrir......un an après.

Toujours cette même douleur, cette même envie de pleurer, cette même passion. Passion de vie puisque je suis encore là. Trop entière me dit-on, oui c'est certain. Et aussi dans ce quotidien qui me pèse parfois et qui m'enivre souvent. Vivre fort parce qu'il reste de l'espoir. Être emprisonnée dans sa propre liberté. Ressentir l'abandon, n'avoir aucun pouvoir, aucun projet. Sombrer mais en étant là...

Programmer la déchéance en la redoutant. Rire et pleurer. Espérer et se décourager. Aimer et détester. Vivre et mourir.............................

Signaler ce texte