L'imagination fait de rien quelque chose
Soda Pop
Le désir est beaucoup, la possession peu de chose…
Ma mère me chantait une chanson italienne la veille de Noël ; mais comme cela ne revenait qu'une fois par an, je ne me la rappelle pas. Ce que je n'ai pas oublié, c'est la croyance absolue que j'avais à la descente par le tuyau de la cheminée du petit Père Noël, bon vieillard à la barbe blanche, qui, à l'heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j'y trouverais à mon réveil.
Minuit ! cette heure fantastique que les enfants ne connaissent pas, et qu'on leur montre comme le terme impossible de leur veillée ! Quels efforts incroyables je faisais pour ne pas m'endormir avant l'apparition du petit vieux ! J'avais à la fois grande envie et grande peur de le voir : mais jamais je ne pouvais me tenir éveillé jusque-là, et le lendemain, mon premier regard était pour mon petit soulier au bord de l'âtre.
Quelle émotion me causait l'enveloppe de papier multicolore, car le Père Noël était d'une propreté extrême, et ne manquait jamais d'empaqueter soigneusement son offrande. Je courais pieds nus m'emparer de mon trésor. Un don magnifique ? Cela semblait si précieux que j'osais à peine le toucher.
L'imagination jouait encore son rôle, et là est toute la vie de l'enfant…
Des souvenirs remontent. Impossible, en effet, de rester les yeux ouverts, impossible de voir ce fameux Père Noël, mais quel bonheur cette attente... Il est bien vrai que le désir est beaucoup, la possession, parfois moins, même pour nous adultes.
· Il y a presque 9 ans ·Louve