LIMEN #2 - Novembre 2008
Violhaine Larsen
Limen.
Histoires d’une rupture / suture.
Limen.
In physiology, psychology, or psychophysics, a limen or a liminal point is a threshold of a physiological or psychological response.
Liminal, as an adjective, means situated at a sensory threshold, hence barely perceptible. The absolute threshold is the lowest amount of sensation detectable by a sense organ.
Liminal (adj.)
1.(physiologie;psychologie)à peine perceptible, au seuil du perceptible.
#2. Novembre 2008
Un goût salé.
Cette odeur de fièvre.
Tu es là et pourtant si loin.
Loin dans tes délires de malade.
Ces heures-là sont pour moi comme celles où tu n’étais pas là.
Inutiles.
Tourne en rond.
Ne sers à rien.
Préfèrerais être à ta place.
Et cette odeur de fièvre…
Confusion complète et carambolage de sentiments complexes.
Je t’aime, tu me manques, je m’inquiète, je suis heureuse, je plonge, refais surface, j’angoisse, je déprime, je souris, j’ai la nausée, je t’aime, je me déteste, j’ai peur pour le futur, je savoure le présent, je veux parler, j’ai honte, je suis sûre de moi, je ne sais pas comment me comporter, je ne veux voir personne, je veux qu’on m’aime, je m’en fous, mais quand même, je veux partir, je veux rester, je ne veux pas que tu partes, je veux que tu restes, un peu, beaucoup, à moi, pour toujours…
Mais je n’en crois pas un mot.
Je me lève chaque matin en me disant : « c’est aujourd’hui qu’on se quitte. »
Pas que j’en aie envie, ni en surface ni même dans le fond.
Juste garder les pieds sur Terre.
« As all things must surely have to end / And great loves will one day have to part »…
Je ne sais pas quand ça arrivera. Et ça me rassure autant que ça m’anéantit.
A mon retour ?
Dans deux semaines ?
Un mois ?
Six mois ?
Sur mon lit de mort ?
Mais qui aurait envie de savoir ça ?
On ne sait pas quand on va mourir comme un chien, c’est tout l’intérêt.
Mais il ne faut pas l’oublier, surtout.
Don’t forget you’re going to die.
LIVE FAST,
DIE YOUNG
Profiter de chaque instant, hein.
Savourer, ne pas se lamenter, rebondir en toutes situations, hein !
Ne jamais croire qu’il est trop tard, hein ?
Il paraît que tant qu’il reste un lendemain sur le calendrier, aujourd’hui vaut la peine qu’on se batte pour lui.
Ou contre lui, qui sait ?
Il paraît que tant qu’on bataille encore, on n’est pas tout à fait mort.
Mais qui appuie sur la pédale de distorsion ?
Rend les minutes de solitude discordantes, dans un slow-motion rock de pacotille ?
Et qui se charge de celle des émotions ?
Adrénaline mineure, endorphines majeures…
Qui répète ses gammes malsaines dans ma tête et les joue inlassablement ?
QUI m’empêche de mettre des paroles sur cette musique, berceuse de mon bon sens ?
Qu’on me donne une télécommande.
Volume down. DOWN. DOWN.
Mute.
Pause. Think a little bit.
Unpause.
Forward. Do your best.
Play, brace yourself.
Record.
“Smile, this is live”…
Je ne demande rien.
Ou si peu.
Juste de l’air, bordel.
Qu’on me foute la paix de temps en temps.
Tu te rappelles, cette question : « Tu veux quoi, à Noël ? »
Le nombre de fois où on y répondait, cyniquement, avec ces deux mots !...
« La paix. »
Et on en riait, parce que c’est absurde, absurde et méchant de demander en cadeau qu’on nous fiche la paix.
Et pourtant, à Noël, dans un mois, c’est tout ce que je voudrais.
Un peu de sérénité,
De la quiétude,
De l’ataraxie emballée avec un joli nœud rouge.
Mais lâcher du lest n’est pas toujours synonyme de tranquillité.
Parce que,
ça y est,
j’ai rendu les clefs.
Mais ne me sens pas plus légère pour autant.
Putain de poids du passé.
Je sais que plutôt que de remuer le passé,
On ferait mieux d’aller remuer le présent.
Mais parfois, les pensées s’emballent et le flux ne peut pas être stoppé.
Tsunami d’émotions. BIS REPETITA.
Est-ce qu’on va arrêter de se marrer avec moi, en haut (ou en bas) ?
Enfin, qui que ce soit, Enfer, Paradis, voire Purgatoire,
Qu’on me foute la paix ! De temps en temps.
Je veux vivre d’amour et d’eau fraîche,
Ou de sexe et d’alcool,
Je peux me contenter de peu.
I do, I do!
Je veux juste être heureuse de me lever le matin, comme dans les séries américaines où il fait toujours beau, le matin.
Me réveiller à côté de lui, aller au travail (qui me plairait, bien sûr), aimer sortir, aimer rentrer à la maison. Cuisiner, parler, jouer, baiser, fumer un peu.
Voir des gens que j’apprécie, ceux qui ne me traitent pas de pute.
Arrêter de procrastiner.
Ou bien juste ce qu’il faut, parce qu’il pervertirait mon temps doucement.
Et que j’adorerais ça.
Prendre notre temps, tranquillement.
Sans que, sans arrêt autour de moi, virevoltent des traces d’avant, foutues bestioles avides de sang.
Car je ne peux sourire d’avant, puisqu’il est mort.
Alors je pleure.
Emprunt de mots à : Smashing Pumpkins, Miss Kittin
Un goût salé.
Cette odeur de fièvre.
Tu es là et pourtant si loin.
Loin dans tes délires de malade.
Ces heures-là sont pour moi comme celles où tu n’étais pas là.
Inutiles.
Tourne en rond.
Ne sers à rien.
Préfèrerais être à ta place.
Et cette odeur de fièvre…
Confusion complète et carambolage de sentiments complexes.
Je t’aime, tu me manques, je m’inquiète, je suis heureuse, je plonge, refais surface, j’angoisse, je déprime, je souris, j’ai la nausée, je t’aime, je me déteste, j’ai peur pour le futur, je savoure le présent, je veux parler, j’ai honte, je suis sûre de moi, je ne sais pas comment me comporter, je ne veux voir personne, je veux qu’on m’aime, je m’en fous, mais quand même, je veux partir, je veux rester, je ne veux pas que tu partes, je veux que tu restes, un peu, beaucoup, à moi, pour toujours…
Mais je n’en crois pas un mot.
Je me lève chaque matin en me disant : « c’est aujourd’hui qu’on se quitte. »
Pas que j’en aie envie, ni en surface ni même dans le fond.
Juste garder les pieds sur Terre.
« As all things must surely have to end / And great loves will one day have to part »…
Je ne sais pas quand ça arrivera. Et ça me rassure autant que ça m’anéantit.
A mon retour ?
Dans deux semaines ?
Un mois ?
Six mois ?
Sur mon lit de mort ?
Mais qui aurait envie de savoir ça ?
On ne sait pas quand on va mourir comme un chien, c’est tout l’intérêt.
Mais il ne faut pas l’oublier, surtout.
Don’t forget you’re going to die.
LIVE FAST,
DIE YOUNG
Profiter de chaque instant, hein.
Savourer, ne pas se lamenter, rebondir en toutes situations, hein !
Ne jamais croire qu’il est trop tard, hein ?
Il paraît que tant qu’il reste un lendemain sur le calendrier, aujourd’hui vaut la peine qu’on se batte pour lui.
Ou contre lui, qui sait ?
Il paraît que tant qu’on bataille encore, on n’est pas tout à fait mort.
Mais qui appuie sur la pédale de distorsion ?
Rend les minutes de solitude discordantes, dans un slow-motion rock de pacotille ?
Et qui se charge de celle des émotions ?
Adrénaline mineure, endorphines majeures…
Qui répète ses gammes malsaines dans ma tête et les joue inlassablement ?
QUI m’empêche de mettre des paroles sur cette musique, berceuse de mon bon sens ?
Qu’on me donne une télécommande.
Volume down. DOWN. DOWN.
Mute.
Pause. Think a little bit.
Unpause.
Forward. Do your best.
Play, brace yourself.
Record.
“Smile, this is live”…
Je ne demande rien.
Ou si peu.
Juste de l’air, bordel.
Qu’on me foute la paix de temps en temps.
Tu te rappelles, cette question : « Tu veux quoi, à Noël ? »
Le nombre de fois où on y répondait, cyniquement, avec ces deux mots !...
« La paix. »
Et on en riait, parce que c’est absurde, absurde et méchant de demander en cadeau qu’on nous fiche la paix.
Et pourtant, à Noël, dans un mois, c’est tout ce que je voudrais.
Un peu de sérénité,
De la quiétude,
De l’ataraxie emballée avec un joli nœud rouge.
Mais lâcher du lest n’est pas toujours synonyme de tranquillité.
Parce que,
ça y est,
j’ai rendu les clefs.
Mais ne me sens pas plus légère pour autant.
Putain de poids du passé.
Je sais que plutôt que de remuer le passé,
On ferait mieux d’aller remuer le présent.
Mais parfois, les pensées s’emballent et le flux ne peut pas être stoppé.
Tsunami d’émotions. BIS REPETITA.
Est-ce qu’on va arrêter de se marrer avec moi, en haut (ou en bas) ?
Enfin, qui que ce soit, Enfer, Paradis, voire Purgatoire,
Qu’on me foute la paix ! De temps en temps.
Je veux vivre d’amour et d’eau fraîche,
Ou de sexe et d’alcool,
Je peux me contenter de peu.
I do, I do!
Je veux juste être heureuse de me lever le matin, comme dans les séries américaines où il fait toujours beau, le matin.
Me réveiller à côté de lui, aller au travail (qui me plairait, bien sûr), aimer sortir, aimer rentrer à la maison. Cuisiner, parler, jouer, baiser, fumer un peu.
Voir des gens que j’apprécie, ceux qui ne me traitent pas de pute.
Arrêter de procrastiner.
Ou bien juste ce qu’il faut, parce qu’il pervertirait mon temps doucement.
Et que j’adorerais ça.
Prendre notre temps, tranquillement.
Sans que, sans arrêt autour de moi, virevoltent des traces d’avant, foutues bestioles avides de sang.
Car je ne peux sourire d’avant, puisqu’il est mort.
Alors je pleure.