L'immigrée à la chaussure blanche

lenfant-du-pays

Cela fait une éternité que je vis avec ces hommes : le sexe fort, les mâles, oui ! Tous ces hommes qui pissent debout. Mais voilà qu’un homme va spécialement me marquer !

C’est l’amour de ma vie et je compte finir mes jours auprès de celui qui a pris mon cœur. Apparemment, j’aurais pris le sien. D’ailleurs, il m’appelle : « mon cœur » !

Quelle belle place j’occupe dans sa vie ! Je suis son cœur, son organe vital !

De toute façon, je viens de loin, je mérite bien cette place.

De l’autre côté, on appelle immigrée. Comme si le monde appartenait à quelqu’un. Ni toi, ni moi n’étions là quand le monde a commencé ! Nous vivons de suppositions, d’imaginations et la plupart du temps, des hallucinations ou d’illusions.

Moi, immigrée ?

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