L'immigrée à la chaussure blanche épisode 9
lenfant-du-pays
Au départ, tout le monde dit du bien de ce fils, de ce frère. Il est l’enfant prodigue de sa mère, le sauveur de l’humanité que tout le monde attendait. Le fils quant à lui adore les éloges, il s’y met donc à fond et oublie désormais ses devoirs vis à vis de sa propre famille. Il néglige la femme du temps des vaches maigres. L’argent et la gloire de ses proches lui font pousser des ailes et lui donnent une notoriété inespérée au point où l’homme perd la tête. Et avec l’appui de sa famille, meilleure conseillère qui le monte contre son épouse, son mariage volera en éclat… Les assises familiales se multipliaient, et selon qu’il va leur tenir tête, leur expliquant qu’il aime son épouse, les langues vont se délier et l’épouse sera accusée d’avoir envoûté leur fils. Tous les dimanches, la chef de famille, la mère générale qui n’est autre que la belle-mère, celle qui tient les rênes du bateau, alors que le beau-père est encore en vie. Pour peu que son fils va la rappeler à l’ordre, elle va se sentir évincer, rejeter et va s’alarmer dans toutes les cours de ragots, criant combien ils étaient unis et sans histoire. Unis ? Mon œil ! Cet homme, à notre rencontre ne montrait aucune affection à l’égard de sa famille. Emporté par la vie avec les copains, le travail et je ne sais quoi d’autre. Souvent, ce ne sont que des familles de pacotille qui se bouffent comme des poissons dans un étang : ragots par ci et petits coups bas par là. Je serais donc une arriviste, celle qui veut tout pour elle et rien pour les autres. Les belles-mères brisent la vie de leurs fils. Elles se mêlent de tout, profitant du respect que ceux-ci leur donnent, le confondant parfois à un pouvoir absolu. La belle-mère devient ainsi une femme puissante qui maîtrise toute la famille. La famille chez nous est tellement élastique, je ne pouvais pas tout accepter. Mais c’est bien qu’une femme pense aussi à ses enfants et un peu à elle ! J’aimerais voir la femme qui n’aime pas le bonheur de sa famille et préfère le sacrifier à d’autres personnes qui l’ajoutent au leur ! Hypocrisie ! Je l’aurais incité, semble-t-il, à ne plus répondre à ces demandes colossales : la rentrée scolaire de ses centaines de neveux et nièces. Je voyais défiler tous ces enfants, venant demander à leur tonton de l’argent pour la ration. Le chef de famille avait disparu depuis deux semaines, abandonnant ainsi ses multiples épouses, vers la conquête de nouvelles proies.
A suivre...