L'impunité

Philippe Vivier

Et face aux sujets graves, les délires du soir à la belle : En oblique, l'ombre te coupe en deux. Frivole détail sur ta chevelure, un chapeau de paille. Inhabituel. Une entorse, un bien être, une coquetterie sur ton front caché du soleil. Assise, à même la glèbe safran, courbée sur ton livre que tu poses, entre tes jambes, pour mieux te pencher. A se pencher, on lit mieux, on rentre dans la page. C'est un monde à part, une introspection lente, un rêve qui s'énonce, que je décrypte sur l'heure. Les mots s'égrènent et le temps s'abolit. L'histoire te vole à moi et te transporte où je ne suis plus, même pas un friselis à ta conscience. C'est délicieux. L'ombre sur le banc de craie, fraîcheur en contrepoint du jaune qui ondule sur tes cuisses. En impunité, tu lis nue. Ton corps en suspend et tout ton sang qui se précipite dans ton crâne, le berceau de ton imaginaire et qui dérive. Ton visage en clôture, en dedans de toi. Ta poitrine dessine des paraboles qui bouleversent mon goût chevronné, et façonnent un sillon. Une calanque apaisée qui invite ta sueur, des perles éparses. Et je suis fou de ces apesanteurs que mes paumes candides espèrent.

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