l'inavoué

libertalia

tu es allongée près du lac
et je te regarde dormir
le soleil inondant ce parc
trace ta superbe jeunesse
dans cette immobile danse
aux cheveux détachés et nue
ta peau frissonnante sensuelle
réagit comme un arc tendu

ta joue reposant sur le sable
innocente et impudique
tu as conscience de n'être sage
qu'à l'instant de ma fuite
renouvelée chaque matin
abandonnant tes hanches
je m'arrache alors de tes mains
fatigué d'une courte nuit trop blanche

l'arabesque de tes courbes
dessinées par les dieux
m'invite à te suivre
chaque nuit auprès d'eux

comme un hold-up à la vie
nos découvertes luxuriantes
et nos jeux d'hérésie
brillaient en fête lancinante
ta bouche contre la mienne
scellait un amour insondable
que les frissons du jour
firent pâlir en hiver

depuis deux jours évidement
tu sembles bien changée
certitude et sentiment
anime un silence détaché
je le sais au fond du cœur
malgré tes faux rires appuyés
tu portes une main au bas du ventre
abritant l'inavoué

les détours des mensonges
revendus par l'enfer
sont aussi froids
qu'une petite fleur de pierre

je vais alors te laisser
il est vraiment trop tard
une cigarette allumée
met fin à notre histoire
doucement je remonte la pente
la route m'emportera
mon pouce levé m'éloignera
je poursuis ma vie loin de toi

 

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