Il fut un jour où je compris, où je pris conscience de l'inerte
Qui sous l'enjoue de l'hêtre, perd ainsi racine dans la terre sanguine
Et glisse par miette, l'indélébile réponse que provoque la codéine
Plongeant ainsi le corps dans l'état second qui doucement s'alerte.
Les yeux grands ouverts, les sens indécouverts, subtilisent l'absence
Qui sous le rythme sans cadence, divulgue aux artères le poison
De l'errance, et glisse entre l'émail du coeur l'éternel blason
L'oraison funèbre d'un homme qui perd abondement sa décence.
Il erre, piétine, marche dans les rues ou personne ne se remarque
Et divulgue par son pas lent et forcé son insaisissable condition
Et concile son rêve aux autres, pour ainsi apparaître comme un cyon
L'amok meurtrier d'une population, qui dépose l'anarchie de sa marque.
Malgré cette souffrance, l'inerte continuera de vivre ou de survivre
Jusqu'au jour où son coeur sera vidé de raison, emplis de l'obsession
D'une solution qui tarde trop. Il s'oubliera donc dans la comparaison
Dans la déraison, pour finir dans l'idée de son corps éteint par le givre.
Bodin Quentin