L'inondation alsacienne

Au fin fond de la campagne alsacienne, Hansi et Monique sont victimes d'une inondation. Leur maison est isolée de tout. Le couple tente de limiter les dégâts et de sauver ses biens les plus précieux.

Hansi, fondant déjà en larmes, demande à Monique par où commencer.

La femme, d'une carrure imposante et autoritaire, se met à crier :

__ Ecoute, Hansi ! Au lieu de pleurnicher, aide-moi à déplacer les meubles à l'étage.

__ C'est trop lourd, répond son mari. On a besoin d'aide.

__ Écoute, Hansi ! On est complètement isolés dans ce patelin paumé ! Qui veux-tu qui nous porte secours ? Le téléphone est foutu !

__ Mais qu'est-ce qu'on va faire ? demande le vieil homme chétif, les yeux craintifs devant sa femme.

__ Si tu bougeais tes fesses pour m'aider, ça limiterait les dégâts, grogne la mégère en bousculant Hansi.

Monique empoigne la table, soupire et appelle Hansi. Elle lui ordonne de porter les chaises jusqu'à l'étage, épargné par les eaux.

__ Quel déluge ! Il va falloir sauver tout notre mobilier et nos appareils électriques. Quelle galère ! se plaint l'homme complètement abattu.

__ Écoute, Hansi ! Cesse de te lamenter sur ton sort et conduis-toi comme Noé !

__ Désolé, mais je n'ai pas de quoi construire une arche, ma poule ! rétorque-t-il avec ironie.

__ Cesse de te payer ma tête, Hansi ! hurle Monique, verte de rage. Je savais bien que cette baraque allait nous causer des problèmes ! Mais non, je t'ai écoutée, idiote comme je suis !

__ C'est la colère de Zeus qui nous a anéantis !

Soudain, Hansi se souvient que son fils a oublié son téléphone portable hier soir. Il se précipite à l'étage où Monique dépose les chaises et lui sourit, le regard rempli d'espoir. Il lui apprend la bonne nouvelle et lui propose d'appeler les pompiers. Monique, un peu plus calme qu'auparavant, embrasse Hansi et le remercie. Il avait su lui prouver qu'il n'était pas une mauviette.

__ Oh, mon Hansi, tu es mon arche !

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