L'invitation

Djamel Rouai

Ma felouque rame,
Vers la lumière terne,
A travers la brume opaque.
Mon cœur bat,
D'une joie ineffable,
Je vois surgir des flots de la mer,
La lumière dansante éclaire le yacht,
Mon souffle comme un cheval terrible,
Terrorise mes oreilles,
Et en écho lointain, il me semble entendre,
Le clapotis des poissons...
En gentleman je saute,
A bord du yacht,
Où je trouve sur son divan,
La reine des sirènes,
Et à ses pieds couchés,
Deux molosses d'un noir d'ébène,
Rivalise la blancheur en vain,
De ses épaules ivoires,
Et d'un geste prompt me secoue me glace,
Comme une tigresse se dresse,
Et dans un salut long, elle prend son temps,
Presque à terre...
Tout est douceur et volupté,
L'encens et l'ambre,
Brulent autour,
Les jonquilles ainsi que d'autres parfums,
Un lieu de baume,
Et ce doux vin bouleverse mes sens,
M'enivre en transe...
Elle prend mes mains,
Autour de sa taille,
Son corps tremble,
Comme en bataille,
Ses cheveux en grandes boucles d'or,
Soyeux choient sur les grenades mures,
Sous son corsage grenat...
Réveillent la bête en moi,
Et je danse... et elle danse...et on danse...
Je plonge mes yeux,
Dans la pierre-iris de ses yeux,
Qui me saisit qui m'emporte...
Je hume l'odeur verte de son corps,
Puis je regarde vers la lune,
Et de la douleur du loup,
Moi je hurle...

Rouai Djamel:05/11/2014

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