L'odyssée de la Trinité Chapitre 14
juecrivain
Jammas se fit sortir de son sommeil au petit matin par son frère, lorsqu'il ouvrit les volets qui laissa emplir la chambre de lumière, et celui ci remarqua le lit complétement en bataille de son petit frère. Jammas ronchonna lorsque les rayons de soleils allèrent frapper ses paupières.
- Dis donc, t'as eu le sommeil agité! constata Djessy.
Le cadet réussit à emmerger de son sommeil et repensa à la nuit dernière.
-...Euh...oui, ca m'arrive quelques fois...
- Allez debout, on a une maison à terminer!
Dès que Djessy fut hors de sa chambre, Jammas songea à sa bien-aimée et à cette nuit si merveilleuse qu'ils avaient passés. Son coeur était gorgé de bonheur et il n'avait plus ressenti ceci depuis le décès de sa mère. Au bout de quelques minutes, il se décida enfin à se lever et d'attaquer cette nouvelle journée de labeur, loin des yeux de Stezy mais toujours présente dans ses pensées.
La pause déjeuner arriva, le père Stanfoss et ses deux fistons regagnèrent leur maison pour un repas bien mérité. Mexim discerna au loin une personne qui était assise devant leur porte d'entrée. Plus ils s'approchaient, et plus Jammas reconnaissait les traits de son ami Cleyt. Les trois batîsseurs se plantèrent devant lui et celui ci se leva enfin, avec une attitude songeuse et triste. Malgré la corpulence trappu et costaud du père de Jammas, le fermier ne se laissa pas impressionner comme ce fut le cas pour le père de Zeilan.
- Bonjour monsieur Stanfoss, salut Djessy...
- Bonjour mon garçon, répondit Mexim en se grattant sa chevelure grise, comment ça va?
- Bien, bien, vous avez le salut de mes parents.
- Ahhhh eh bien tu peux leur transmettre le mien alors! repris t'il avec un grand sourire. Tu es venu voir Jammas je présume?
- C'est exact monsieur.
- Dans ce cas, on vous laisse. Ne soyez pas long tout les deux, j'aimerais qu'on profite au mieux de cette journée pour avancer sur le chantier.
- D'accord papa, répliqua Jammas.
Cleyt s'écarta du péron et laissa entrer Mexim et Djessy. Il fit ensuite signe de la tête à son ami pour qu'il le suive, à l'abri d'oreilles indiscrètes. Ils arrivèrent au puits duquel Jammas s'était approvisionné la nuit dernière et Cleyt s'y asseya sur le rebord. Jammas resta debout devant lui et observa la mine deconfite de son ami et sutout ses habits. Il portait encore ses beaux habits de la veille et Jammas conclut aussitôt qu'il n'avait pas été aux champs ce matin.
- Qu'est ce qu'il t'arrives, Cleyt?
- J'ai parlé à mes parents ce matin...au sujet de mon envie de partir d'ici.
Jammas n'a pas eu besoin de deviner la suite de l'histoire en voyant l'expression du visage de Cleyt.
- Je crois que je vais partir à Fyrul sans leur bénédiction...
- Attends Cleyt, qu'ont ils dit au juste?
- En fait, ma mère ne m'a pas vraiment dit le fond de sa pensée, c'est mon père qui a surtout exprimé son désaccord. Il compte sur moi pour reprendre la ferme plus tard, mais je ne l'ai pas entendu de cette oreille.
- Et si tu parlais à ta mère justement, tu penses qua ca arrangerait les choses?
- C'est mon père qui donne les décisions à la maison, je ne pense pas que maman pourrait faire changer le cours des choses.
- Essaye, cela ne te coûtera rien.
-...Je suis sûr que ca ne marchera pas.
- Si tu veux, demandes à Zeil de parler à tes parents avec toi, ça apportera du poids pour ta requête.
Le jeune fermier réflechit un instant et se releva du puits.
- C'est d'accord, mais à une condition: que tu y participe aussi.
- Aucun souci mon pti Cleyt. Dis moi quand et je ferais le nécéssaire.
- Merci Jammas, je peux toujours compter sur toi.
- Tu me remercieras si cela aboutit, mais dis moi, vu la tête que tu fais, c'était vraiment si terrible que ça ce matin?
Cleyt montra enfin un sourire.
- Tu ne peux pas imaginer, quand Alam Vuanos se met en rogne, il vaut mieux avoir le coeur bien accroché! Je vais te laisser manger maintenant mon ami.
- Certes mais tiens moi au courant.
Cleyt enserra Jammas comme s'il était son propre frère et le laissa à son déjeuner qui l'attendait. Jammas fut heureux d'avoir pu apaiser la consternance de son ami d'enfance, car celui çi aimait toujours agir à la hâte. Il pénetra enfin dans sa maison et s'asseya à la table d'où un ragoût de mouton délicieux patientait dans une écuelle. Djessy fut le plus curieux des deux:
- Que voulait-il?
- Ceçi ne te regarde pas, et puis ça ne t'interesserait nullement, répondit Jammas avant d'enfourner la cuillère dans sa bouche.
- Bien, si tu le dis petit frère...n'empèche que de partir à Fyrul n'est pas chose aisée.
Jammas posa sa cuillère brusquement dans son assiette et avala goulument le ragoût à peine mastiqué.
- Ca t'amuse d'espionner les gens maintenant? beugla le cadet.
Djessy se mit à ricaner, ce qui énerva encore plus Jammas.
- Désolé mais la fenètre de ma chambre est entrouverte, je n'ai pas pu m'en empêcher.
Mexim pris part à la conversation.-
Alors comme ça le fils Vuanos veut quitter Pietham?
Jammas dut leur raconter alors toute l'histoire, cela ne l'enchentait guère de divulguer la vie de ses amis, mais devant tant de questions il ne pouvait plus reculer. Après le récit de son fils, le père fit partager son avis:
- Je pense que la réaction d'Alam n'est pas juste. C'est vrai, de quelle raison ne peut on pas laisser ses enfants vivre leur vie comme ils le sentent?
- Je suis complétement d'accord avec toi papa, renchéra Jammas. C'est pour cela que nous devons le faire changer d'avis, car Cleyt en souffre.
- En tous cas, je savais bien qu'il ne finirait pas fermier, quand on voit la motivation qu'il émanait tout les matins...marmonna l'aîné.
- Franchement Djessy tu peux garder ton commentaire! vociféra Jammas. Je sais très bien où tu veux en venir, mais Cleyt n'est pas comme ça!
Le père avait dû lever le ton pour clôre ce débat houleux et la suite du déjeuner fut plus calme. Les trois batîsseurs repartirent ensuite sur le chantier plus tôt que d'habitude, comme l'avait souhaité Mexim.
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- J'aperçois quelque chose, mes seigneurs, c'est sûr!
Malafax avait pris l'initiative du convoi qui crapahutait encore sur cette terre de désolation, mais les choses semblaient enfin évoluer. Le sorcier avait perçut des formes s'onduler au loin tantôt, et avait pris la tête sans demander à ses maîtres la permission. Ses yeux avaient l'air d'être les plus efficace du groupe, car Liumh, Viphaël et les patriarches ne percevaient vraiment rien de distinguable à l'horizon.
- Que vois tu précisément? Demanda Viphaël.
- Je distingue...comme des lances plantées dans le sol... et de grosses masses à leurs cotés...
- Seraient on enfin à la limite de ce monde? se réjouissa Viphaël.
- Nous allons en avoir le coeur net! répliqua Liumh. Pressons le pas, je suis très envieux de voir ce qu'il en retourne.