L'odyssée de la Trinité Chapitre 6

juecrivain

- Alors commandeur, y'a t'il du nouveau?

- Non mon Guide, toujours aucun signe.

- Ceci est vraiment un bon présage...

- Ou un mauvais mon Guide. Ils nous attendent peut être pour nous tendre une embuscade...

La cinquantaine de gardes plantés dèrriere la barricade qui empecheraient quiconque passer dans leur territoire commencaient à s'impatienter. Ils attendaient avec impatience un ordre venant du commandeur Dyschus ou de leur Guide Trayvick.

- Pourtant Dyschus, ton plan a dû fonctionner à merveille, je ne voyais aucune faille, répondit Trayvick.

- Il faut toujours se méfier de ces démons, lanca Dyschus en fixant le passage qui ne montraient toujours aucune présence de leurs ennemis.

Le Guide resta silencieux un moment puis repris le cours de la discussion, en fixant son regard sur son commandeur.

- Qu'est ce que tu suggères alors?

- Je préfère envoyer quelques gardes pour inspecter les lieux, mon Guide.

Dyschus tourna sa tête en direction de Trayvick comme pour appuyer cette décision.

- Bien, je te fais confiance Dyschus, j'espère tout de même que nous sommes enfin débarassés de ces vermines...

Trayvick tourna le dos à ses hommes et s'en alla dans un tunnel quelques pas plus loin.Le Guide était d'un âge assez conséquent, ses longs cheveux gris et sa barbe le confirmaient, malgré qu'il arborait encore une corpulence robuste. Il portait un plastron qui couvrait sa poitrine et que son épaule gauche, des jambières et des bottes en fer, et portait à sa ceinture une belle épée qui mesurait aussi long que ses jambes. Le tout était porté par dessus une tunique rouge sang. Mais ce qui caractérisait physiquement ce peuple qui se battait depuis toujours contre les démons, ce fut leur teint de peau blanchâtre et l'aile droite qu'ils portaient dans le dos. Cette aile ne leur était d'aucun secours dans leurs tunnels verdoyants, et surtout au combat, c'est pour cette raison qu'ils l'attachaient avec une corde sur leur poitrine, que ce soit homme ou femme. Lorsque Trayvick fut hors de portée de vue des soldats, le commandeur se tourna vers les hommes et les quelques femmes qui gardaient avec ferveur la barricade qu'ils avaient erigés avec des lances et des pieux.

- Darick et...Histis!

Un homme et une femme sortirent des rangs, se plantèrent devant Dyschus et mirent un genou à terre. Les deux protagonistes étaient sensiblement du même âge, la jeunesse transpirait sur leur visages. Tous les guerriers de ce peuple portaient la même armure que leur Guide, cela facilitait le revêtement à cause de leur aile et de cette facon ils étaient apte pour se battre très rapidement. Darick avait des cheveux longs et noirs comme le charbon, des yeux verts et une jeune barbe naisssante. Histis préfairait garder ses cheveux blonds courts pour les batailles, tout ce qui lui montrait de la féminité était ses petits yeux bleux plissés qui lui donnait un regard charmeur. Les deux soldats étaient armés d'une rapière, avec un manche court mais une longue lame efilée. Les yeux bruns de Dyschus, presque cachés par sa chevelure mi-long châtains, étaient vérouillés sur Darick et Histis qui avaient baissés leur tête en direction du sol.

- Vous faites partis tout les deux des meilleurs guerriers Domah, exclama Dyschus. Je vous ordonne d'entrer dans le territoire des démons et de me faire un rapport de la situation. Enquétez si besoin est et surtout...ne vous faites pas tuer inutilement.

- Nous ferons notre devoir, mon commandeur! cria Darick.

Les deux éclaireurs se levèrent et partirent en direction de l'antre démoniaque sans oublier de prendre une torche au passage. Dyschus s'adressa au reste de ses soldats :

- Restez à vos postes! Dès qu'ils reviennent, prévenez moi aussi vite que possible.

La troupe répondit en choeur :

- A vos ordres mon Commandeur!Dyschus, tout en jetant un oeil sur le passage d'où ses éclaireurs s'étaient infiltrés quitta les lieux et se précipita vers un couloir parsemé de lierres et fleurs en tout genres. Le lieu de vie des Domahs était bien différent de celui des démons, toute la verdure présente donnait un air moins lugubre, constituée entre autres de racines apparentes, de lierre, de fleurs et même des points d'eau qui donnait naissance à de multiples arbustes fruitiers, qui constituait la seule vivre comestible pour eux. Les Domahs illuminaient ce dédale souterrain par des torches qu'ils disposaient stratégiquement loin de la flore, évitant au maximum des risques d'incendie car ce peuple respectait la nature et tout ce qui l'entoure. Cela ne les empecha pas par contre de procéder à l'art de la sculpture, des piliers jonchaient dans les plus grosses cavités et devant chaque embouchure de couloirs pour donner un semblant de décoration. Les statues géantes représentant des monstres issues de leurs contes étaient réservés pour les endroits de vie commune, et surtout dans les quartiers personnels du Guide. Dyschus regagna ses pénates quelques instants plus tard, et s'asseya sur son lit constitué de branchage et de brins de feuilles qui reposaient sur un support fait de roches, en se demandant si son plan mis en place avec l'alchimiste avait vraiment porté ses fruits. Cela devait mettre un terme à cette interminable guerre et tous les sacrifices humains opérés jusque là ne devaient pas être vains. Il en était hors de question pour le commandeur Dyschus.

Histis et Darick s'enfoncèrent de plus en plus dans les tréfonds, la verdure luxuriante qu'ils avaient quittés quelques instants plus tôt ommancait à disparaitre peu à peu. Ils étaient tous les deux sur le qui-vive, la main sur la garde de leur épée, à avancer tel un fauve guettant une future proie. Chaque recoin sombre, bruit suspect, était de suite éclairé par la lueur de la torche, tout en essayant d'être le plus discret possible. Ils arrivérent ensuite à la frontière naturelle qui séparait le monde des démons et domahs, une gigantesque crevasse, qui résulterait d'une chute sans fin pour celui qui avait le malheur d'y tomber. Les deux éclaireurs se regardèrent toujours sans dire un mot, comme pour se donner du courage, avant de fouler le sentier qui contournait cette crevasse pour s'enfoncer encore plus dans le gueule du loup. Histis repris la torche à son confrére et pris la tête de file avant d' entrer dans le passage chaud et humide qui menait enfin tout droit vers leur but. Histis n'avait plus rien à prouver au sein des guerriers domahs, elle avait taillé sa place avec vaillance et courage, car chez eux aussi, l'homme prenait une grande place dans leur société, même trop grande selon elle. Plus elle s'avancait et plus son coeur palpitait, il n'y avait toujours aucun signe démoniaque et leur territoire se profilait maintenant à quelques pas. Histis préféra s'arreter, fit signe à Darick de sortir sa lame de son fourreau et éteigna sa torche sous sa botte car elle ne serait plus d'aucune utilité. Darick tapota l'épaule d'Histis et lui fit comprendre qu'il repassait devant. Darick avait la capacité de réfléchir sereinement à n'importe quelle situation, il avait donc la qualité d'un chef né et de toujours faire le bon choix au moment voulu. Les deux éclaireurs s'approchèrent tout doucement d'un croisement de trois tunnels, et longèrent la paroi de gauche en jetant un oeil sur la caverne de droite puis enfin celui de gauche. Rien ne semblait suspect. Histis commencait à perler des gouttes de sueurs sur son front, dûs à l'excitation et aussi à la chaleur dont les domahs n'étaient point habitués. Quand à Darick, il resta calme, fit signe à sa soeur d'armes de rester groupé et prirent tous deux la caverne de gauche. Ils avancèrent à pas de loup, la caverne devant eux s'élargissait mais la visibilité était médiocre car la luminosité ambiante cachait encore trop de zones d'ombres.Darick décida tout de même d'envoyer Histis longer la paroi de droite. Ils ne percevaient pas encore de signe de leur ennemis et s'approchèrent tout doucement d'une cave immense et très éclairée. Darick fut le premier à voir une masse sur le sol, en plein milieu de l'entrée; un cadavre d'un patriarche. Et en jetant son regard dans l'espace baigné de lumière devant lui, il remarqua que le sol était jonché de corps sans vie, de membres séctionnés, de mares de sang en pleine coagulation. Darick avait du mal à distinguer les corps des démons et ceux de ses frères d'armes qui avaient eu le courage de partir au sacrifice. Histis entra la première sur le lieu du massacre tout en évitant de marcher sur les morts, et au bout de quelques pas tomba sur un cadavre domah, qu'elle reconnut seulement grâce à l'aile blanche qui baignait en partie dans du sang. Elle s'accroupit, ferma les yeux et commanca à reciter une prière pour les hommes et femmes du peuple domah qui étaient tombés au combat. Ce n'était pas grand chose mais ceci lui tenait à coeur. Darick la rejoignit et posa sa seule main libre sur son épaule :

- Cherchons l'antre des seigneurs, lui murmura t'il.

Histis acquiesca, leur mission n'était pas terminée mais pour l'instant, le plan des domahs avait l'air d'avoir fonctionné. Mais l'ultime preuve serait de trouver les cadavres des seigneurs démons, sur ceux ils pourraient savourer la victoire. Darick repris la tête et s'engouffra sur une caverne à leur droite. Elle débouchait sur un nouveau carrefour, qui ouvrait la voie à trois nouveaux passages, et Darick sembla hésiter un moment. Mais Histis se risqua de prendre l'initiative, et fit comprendre à Darick qu'elle prennait le couloir de droite, et lui celui du milieu. Darick refusa cette idée et lui montra encore une fois qu'ils devaient rester groupés jusqu'au bout, pointa la caverne de droite et s'y avancèrent. Ils croisèrent encore quelques cadavres domahs et démons qui reposaient soit sur le sol ou le long de la paroi. Ce labyrinthe grisâtre commenca à agacer le duo lorsqu'il tombèrent encore sur un carrefour et toujours ce dilemme en tête, quelle direction choisir. Très peu de guerriers domahs connaissaient le cheminement de ces souterrains démoniaques, mais ils furent envoyés dans le raid précédent visant à mettre en place leur plan. Darick pesta contre lui même de ne pas faire parti de ces privilegiés, cela lui aurait bien aidé en ce moment précis. Mais un bruit l'interpella sur la caverne de gauche, indiqua à Histis de rester silencieuse et allèrent voir la source de bruit de plus près. Par chance une cache naturelle était formée sur la gauche et les deux éclaireurs s'y engoufrèrent pour jeter un oeil sur la cave éclairée à deux pas d'eux. Ils virent enfin des êtres vivants, mais ce n'était point leurs comparses. Deux patriarches s'affairaient à l'intérieur, chacun avec un sac de toile, et ils y méttèrent des vivres en conséquence ; généralement constitués de morceaux de chair de démons car n'ayant qu'un appétit carnassier, ils n'avait trouvés aucun substitut dans leur territoire et donc ont dûs se contenter de sacrifier des larbins pour constituer leur garde manger.

- Fais moins de bruits! chuchota un des deux patriarches. Et dépêche toi de tout ramasser, nous n'avons pas de temps à perdre avant l'arrivée de ces maudits parasites!

Dans l'ombre de leur cachette, Darick commenca à froncer les sourcils.

- Que peuvent t'il bien faire dans un moment pareil? pensa t'il. Une contre-attaque? Non, pas avec des vivres...conclua t'il.

Il entendit ensuite les deux patriarches quitter la cave en empruntant une caverne qui avait l'impression de s'enfoncer encore un peu plus dans les ténêbres. Darick regarda si la voie fut libre et indiqua à Histis, toujours silencieuse, qu'il avait vu deux démons, et qu'il fallaient qu'ils les suivent à distance.

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