L'oeil du poisson
bleuelectrique
J'ai la tête noyée dans le paraître
Sur les dernières photos de famille
J'ai le cœur en fête, le corps en miette
Et la mémoire qui vrille.
Si j'avais moins bu j'écrirais à tue tête
J'ai les pieds qui rougissent
Ils prendraient mon sourire avec des pincettes
Et les mains qui glissent
J'ai encore ta salive dans le creux de mon cou
Ton parfum entre mes cuisses
Leurs blagues salaces sur mes atouts
Tes yeux doux qui me plissent
Leurs commentaires, et mon dégoût
Ce plaisir que tu tisses...
Et les rires, les faux aveux
L'album du pire et du mieux
Une nuit à s'apprendre pour rien
Comprendre qu'il est toujours trop tôt
Une lune d'ivresse, un lendemain
A démêler le beau du faux.
Condamner leur hypocrisie
Rêver à d'autres insomnies
A ceux qui torturent mes mots
A toi qui griffonnes sur ma peau...
Je me délecte de tes cris
Crime passionnel, s'il en est un
Pourtant sur le papier aussi
Tu m'intimides, je me retiens.
Alors tu viens
Et tu me guides
Et ils me vident
Et moi, placide
Je lâche ta main,
Quelques ratures
Point de suture
Et c'est la fin.