L'Oeuf

Catherine Marie France Lavandier

Mon émotion se lit dans tes couleurs , ta singularité , tes formes épanouies , toi qui sus conquérir mon nom avec tant de dextérités.

Ta couleur n'est jamais fade ,

ni simple.

Elle varie en fonction de ton humeur ,

parfois drôle ,

puis cocasse ,

tout simplement puérile.


Tu es la simplicité ,

le goût de la campagne ,

des fraises de l'aube ,

des blés remplis de promesses ,

du tendre aveu du soir.


Quelle colombine n'a rêvé de passer ,

un instant ,

dans tes bras ,

doux ,

tendres ,

chauds .

Ceux d'une mère ,

d'un amant ,

conquis ,

d'un éphèbe ,

du moyen-âge ,

aimant séduire ,

relent de passions ,

d'envies ,

sincères ,

amoureuses ,

lovées ,

dans le creux

de tes reins soyeux :

extase délicat ,

dépeignant le plaisir ,

sur un coup de cuillère ,

décalottant l'arbre de vie ,

d'un geste simple ,

essuyant une larme ,

salée ,

du  puits de notre existence ,

longues routes des Abîmes ,

de Dieu ,

ou du Diable ,

veillant sur sa création ,

nouvelle née.


Parure d'un soir ,

inceste du matin ,

tu te fais ,

bruyant ou coquin ,

suivant l'ultime du jour ,

restant froid ,

pour ne pas faillir ,

dans ton rôle de maître expert ,

du plaisir des femmes.


Insolente destinée ,

qu'est la nôtre :

inverser le temps ,

l'espace d'une minute ,

toute consacrée ,

à toi ,

mon Dieu sur Terre ,

pour créer à ton image ,

un monde nouveau ,

où , du courant , naîtront ,

nos joies futures.


Mon Dieu , je remets ma vie entre tes mains afin de t'appartenir entièrement.


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