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Sanglot, violon, feuille, mauvais, suffoquer

Journal d'un confiné :

Jour 2 :

Ce jour commence par un premier rendez-vous annulé au dernier moment par l'entrepreneur qui venant de la banlieue me téléphone en me demandant avec quasiment des sanglots dans la voix de reporter la rencontre avec les autochtones.

Après avoir parlé Covid, il faut que je pense au plein et m'arrête à la station-service du carrefour, soudain en tapant mon code de carte bancaire à doigt nu je me pose la question : « Et si l'infirmière locale qui est apparemment notre patient zéro avait pris du carburant à cette pompe, cette dernière deviendrait peut-être pour nous funèbre ? » Entre-temps le réseau social signale que le lycée de Chantilly qui aurait dû recevoir tous les élèves à l'exception de ceux de Lamorlaye n'a finalement vu que deux cents élèves assister aux cours de la veille, et que le récital du 7 mars de violons mêlant classique à la musique Celte est annulé.

Ma feuille de route m'amène ensuite à Coye-la-Forêt où je vois toujours avec un certain recul client et artisans pour faire le point sur le retard du chantier dû au mauvais temps, quand en plein milieu de la réunion tenue à l'extérieur déboule une jeune femme, ne semblant pas avoir toutes ses facultés et qu'auparavant on aurait qualifié d'idiote du village, qui vient serrer la main de tous les participants qui acceptent ce contact pourtant devenu tabou.

En rentrant j'apprends par le journal que notre préfet et les décideurs locaux sont confinés, car ils se sont peut-être contaminés lors de la réunion durant laquelle ils prohibaient le fameux rassemblement collectif.

Je ris intérieurement jusqu'à suffoquer et finis par tousser de façon inquiétante.