l'Ogre de Barbarie

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L'orge de Barbarie

Notre histoire se passe dans une région montagneuse comme on l'en trouve beaucoup dans notre vieille contrée...

Certaines régions sont peuplées de légendes aussi vieilles que l'homme, et c'est l'une d'elle que je vais vous conter..

Aux pieds de la montagne, dans un petit village habité par quelques rustres familles, vivait une jeune fille, presque jeune femme, qui subissait chaque jour que Dieu faisait la bestialité de son père, son unique parent depuis la disparition de sa mère.

Dans le village, sa fraîcheur et sa beauté attiraient la convoitise de certains, si bien que chacun de ces faits et gestes étaient épiés, disséqués et commentés dans les ragots du village.

Elle se sentait emprisonnée, mal dans son être et surtout ne désirait qu'une chose, comme tant de fille de son âge rêvait, c'était la rencontre d'un homme qui puisse l'extirper de la vie calamiteuse qui l'attendait, l'emportant dans un tourbillon de sentiment délicieux..

Cependant, plus le temps passait, plus ses espoirs diminuaient, et plus les pressions villageoises et patriarcales augmentaient. C'était une belle fille aux cheveux blonds comme les blés, au corps fluet mais agréablement fait, aux traits doux dans le visage, aux yeux bleus d'un ciel d'été sans nuage.

Pour s'échapper du village et de ses habitants, notre belle prenait les petits sentiers et passait sa journée à la collecte de plantes, dont elle apprenait les secrets avec le temps. Tout cela était plus une manière de dissimuler ses fuites qu'une véritable passion, mais il fallait bien donner quelque chose aux ragots des villageois. Et puis elle y voyait le bon côté des choses, le savoir est dans la nature...

Son père, qui voyait ses escapades d'un œil mauvais, tenta subtilement d'y mettre fin, se décidant un jour à lui raconter une histoire, un secret de famille qu'il se devait de lui faire savoir, maintenant qu'il estimait qu'elle était en âge.

-Ma fille, je dois te mettre en garde, tel est mon devoir de père, et pour cela il faut que je me remémore une partie douloureuse de ma vie, tapie au fond de mon être comme beaucoup de ces blessures que nous inflige la vie.

-Qu'y a t-il père ? Ai-je fait quelque mal à quelqu'un, à toi ? s'enquit-elle.

-Rassures-toi, tu n'as point fait plus de traças que n'importe quelle fille de ton âge créée à un père ; mais c'est pour prévenir le mal que je veux te parler. Plus je te vois grandir, plus tu me remémores ta mère, par tes traits, ta fougue et ton tempérament.

Il marqua un temps d'arrêt, s'assurant d'avoir pleinement capter son attention avant de poursuivre.

- Comme dans beaucoup de maison, je peux te dire que notre vie à ta mère et moi fut remplie de heurts, disputes et lots d'incompréhension . Néanmoins j'aimais profondément ta mère, et j'espère qu'il en était de même pour elle. La vie n'était pas facile pour nous quand tu étais petite, et pour fuir le village et nos soucis, ta mère avait trouver un passe-temps. Comme toi, elle arpentait les bois et revenait le panier chargé de plantes qui m'étaient inconnues. Avec le temps elle avait percé leur secret et les temps de disette ta mère nous servait toujours des plats délicieux et surtout nourrissant pour toi qui grandissait et moi qui travaillait dur les champs. En temps d'épidémie, ta mère apaisait le mal, les fièvres et grâce à cela nous jouissions d'une estime dans le village .

-Oui père, alors quel est le mal ? Je n'arrive pas à comprendre...

-IL TE FAUT SAVOIR QUE CES MONTAGNES SONT DANGEREUSES !!! cria-t-il presque.

-La jeune fille se recroquevilla sur elle-même, apeurée par la réaction soudaine de son père. Mais celui-ci se radoucit aussitôt, comme si cela n'avait été qu'un effet de mise en scène...

-Tout là-haut, perdu dans la forêt, vit un un ogre malfaisant. Le chemin est connu de quelques anciens seulement, anciens qui l'ont approché car lui et l'Homme doivent vivre ensemble si telle est la volonté de Dieu, qui a placé cette créature dans cette montagne. Le chemin est gardé secret car nul ne doit pouvoir rejoindre cet endroit malsain, tanière du malin.

Il fît une pause, observant l'effet de ses déclarations chez sa fille avant de reprendre :

-Ta mère a disparu un jour en partant comme toi dans la montagne. Elle avait préparé sa petite expédition car elle désirait se rendre haut sur les plateaux chercher une fleur rare, qui poussait seulement à cette période de l'année. Je l'ai laissée s'en aller, et aujourd'hui je regrette de ne l'avoir jamais accompagné, préférant rester au village. Ta mère ne croyait pas à cet ogre, elle disait que c'était une histoire pour apeurer les jeunes filles et les garder au village. Mais ce jour-là elle n'est jamais rentré...

-Dans les jours qui ont suivis, je suis allé voir les anciens sur les recommandations de mes amis du village. La décision fût prise d'aller trouver l'Ogre, pour retrouver ta mère. Nous sommes montés nombreux, armés de fourches, épées et bâtons. J'ai vu l'Ogre. J'étais fou de colère car je savais alors que ta mère se trompait à son sujet, et j'étais sûr qu'il la retenait prisonnière. Sans crier gare je me suis jeté sur lui. D'un coup il m'a jeté au sol, et maintenant tu connais l'origine de cette marque sur ma poitrine. L'ogre se mit en colère, s'estimant accusé à tort et agressé sur son territoire. Cependant, il prouva qu'aucune femme n'était chez lui, laissant entrer un ancien dans sa demeure. Nous fûmes contraints de partir. Cependant, en redescendant, il se murmurait que cela ne prouvait rien du tout, qu'il était bien connu que l'Ogre aimait manger ses victimes, s'abreuver de leur sang et ronger leur os pour se nettoyer les dents... Certains voulaient remonter et en finir avec lui, mais les anciens nous tempérèrent, appuyant le fait qu'il nous revenait de se tenir à l'écart de ce monstre, en et particulier nos femmes et nos enfants.

-Qu'aurions nous fait des orphelins si plusieurs d'entre-nous y avaient laissé leurs vies ? Et voulions-nous avoir nos enfants traqués dans les bois si nous échouions ? Nous n'avions rien de concret contre le monstre et il nous fallait l'accepter...

Le père mit fin à son récit, des larmes montèrent à ses yeux. Sa fille terrorisée se jeta dans ses bras, voilà un moment qu'ils n'avaient jamais partagé...

Ce secret bouleversa notre jeune fille. Dans sa tête s'entretenait un dialogue de fou entre son cœur et sa raison . D'un côté elle avait sentit son père sincère et protecteur, seulement intéressé par le soucis d'éviter un nouveau drame dans sa vie. Mais comme sa mère, elle pensait que cet Ogre était une histoire pour âme sensible, peut-être fabulé par son père dans un but que lui seul connaissait mais que son esprit pouvait saisir avec facilité. Comment allait-elle partager ce fardeau ? Si l'histoire était vraie, son père serait-il chagriné de savoir qu'en racontant son histoire à ses amies, elle en avait fait la risée des jeunes gens du village et des environs ? Mais comment savoir ?

Elle décida de creuser l'histoire de l'ogre auprès de ses amies, pour en apprendre un peu plus. A sa surprise, la légende de l'Ogre était répandue à travers la vallée, et pas seulement à travers l'imaginaire collectif. Pour beaucoup il valait mieux ne pas chercher à en savoir plus et suivre les recommandations des plus âgés, éviter de s'enfoncer trop loin dans la forêt, loin des sentiers biens entretenus. On s'y perdaient facilement et on prétendaient que le terrain de chasse de l'Ogre était vaste...

Un jour une amie lui déclara qu'elle avait obtenu quelques informations tenues secrètes, et lui proposa une petite expédition :

-Il suffit d'entendre parler de cet ogre. Puisque tu y tiens tant, montons dans la montagne. Puisque tu y vas si souvent, peut-être arriverons nous à nous rapprocher assez pour que tu puisses en avoir le cœur net !

-Euh, je ne sais pas.. mon père … il serait furieux, s'il l'apprenait !

-Demain matin, après le lever du soleil, retrouves-moi au croisement des chemins près du calvaire. Si tu ne viens pas, que je ne t'entendes plus jamais parler de cet ogre !

La nuit fut agitée, et malgré le manque de sommeil et les risques d'une telle escapade, nos deux amies se retrouvèrent et partirent pour le sommet de la montagne avant que le village ne soit réveillé...

Elles marchèrent longtemps, suivant les maigres indications glanées, se fiant plus à leur instinct, attirées comme des aimants par le sommet de la montagne. Quand, après des heures d'efforts et ayant quasiment épuiser toute leur motivation, elles s'arrêtèrent pour faire une pause, se restaurer et faire le point sur leurs investigations, il se passa un événement qui les troublèrent profondément. Elles n'en prirent pas conscience immédiatement, mais la forêt s'était tut, plus aucun mouvement dans les bois, comme si tous les animaux se terraient. Le cri strident d'un animal qu'on abat traversa les bois et glaça leur sang. Des bruits lourds, comme des chutes de pierres sonnèrent l'alarme dans leurs corps .

L'une des deux expéditrices voulut partir, l'autre ne réagissait pas et semblait vouloir rester. Elles se séparèrent. L'une descendit la forêt aussi vite qu'elle put, cherchant un abri sûr pour rassembler ses esprits, puis rejoindre le village. Il valait mieux ne pas s'égarer. Pour elle, preuve était faite que l'Ogre existait bel et bien.

Mais notre orpheline voulait voir, rencontrer ce monstre qui avait tué, mangé sa mère. Peu lui importait son propre sort, elle se cherchait elle-même, sa vie n'avait aucun sens..

Et donc, elle le vit ; effectivement, il était grand, lourd plutôt que gros, sa stature était impressionnante, bien supérieure à celle du plus grand des hommes qui lui soit donné de rencontrer. Il était bien plus velu sur le torse, dans le dos, sur les bras, de partout ; une barbe épaisse, mais pas de cheveux. Des bras comme des cuisses, et des pieds, des pieds de géant. Ce qui l'impressionna plus encore furent ses yeux, son regard dur et terrifiant..  c'était dans ses yeux qu'elle comprit qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce, ne cherchant même pas à se cacher. Maintenant, il était trop tard pour s'enfuir. Elle ne voulait pas d'un combat ou d'une course-poursuite perdue d'avance...

L'Ogre la fixa du regard. Il laissa tomber au sol la carcasse de l'animal qu'il tenait sur son épaule, et tendit le bras dans sa direction. Il n'ouvrit même pas la bouche, si bien qu'elle ne vit pas ses dents gigantesques. Juste du regard il lui intimait l'ordre de ne pas bouger, et comme il continuait à la fixer tout en avançant vers elle, la jeune fille s'évanouit, se laissant envahir par la terreur, refusant de rester consciente pour affronter ce géant...

«  L'on racontait que l'Ogre amenait dans sa tanière ses proies, qu'il les y tenait prisonnières à son bon gré, s'amusant d'elles comme un chat s'amuse d'une souris qu'il a pris au piège.. on disait que ces jeux à lui étaient particulièrement cruels, et que son antre regorgeait de machines de son invention pour soumettre ses victimes... qu'il détenait également le secret de certaines plantes dont il tirait des drogues.. mais les légendes racontaient aussi que celles qui virent ses machines de torture et qui furent contraintes à consommer ses drogues ne purent jamais revenir pour raconter de vive voix leurs tourments... »

Quand notre héroïne se réveilla, elle ne put se faire un avis sur rien. Rien, car rien de ce qu'on lui avait raconté n'apparaissait dans la grande pièce où elle était prisonnière. C'était un grande pièce de vie, où se concentrait l'essentiel de la maisonnée.

Dans un coin un grand bloc de pierre creusé servait d'évier, à côté trônaient plusieurs étagères garnies de multiples pots de toutes tailles, refermant épices sel et divers composants de cuisine, des grandes marmites qu'on trouve dans toute cuisine, chose intrigante.

Il y avait un grand fourneau, où l'Ogre pouvait certainement faire ses repas dans ses marmites. A ses côtés se trouvait une grande cheminée, ce qui interrogeait notre jeune fille sur l'intérêt de la cheminée et du fourneau. Sans doute qu'il pouvait y faire cuire tout ce qu'il désirait, pensa-t-elle en frissonnant quand elle se remémora la bête sur le dos de l'Ogre...

Elle ne savait pas ce qui la glaçait le plus, ce genre de pensée où le contact de son corps presque nu sur le métal froid de la cage où elle gisait.

Sa cage n'était pas grande, sphérique, d'un diamètre d'un mètre vingt environ,en barreaux d'acier épais comme le pouce. Sur le devant, une trappe de trente sur quarante, qui servait à passer les aliments. Les barreaux étaient distant d'une petite vingtaine de centimètres, si bien qu'elle pouvait y passer les jambes. La cage ne touchait pas le sol, suspendue à une poutre par une grosse chaîne qui aurait pu servir à ancrer un bateau . Répartis en plusieurs endroits des attaches en fer pour les mains et les pieds...

Elle n'était pas liée à la cage pour l'instant, mais même ainsi elle comprit que ses chances de s'échapper étaient minces. Mieux lui valait de se tenir tranquille pour le moment..

Laissant de côté ses idées d'évasion, elle se remit à l'observation du logis. Elle se trouvait dans le centre de la maison , à la vue de la charpente du toit, mais derrière le fauteuil de l'Ogre, près de la cheminée se trouvait une porte. Qu'y avait-il là-bas ? La chambre de l'ogre, là où il torturait ses victimes ..?

Il y avait une autre pièce sans porte, cachée par un grand rideau, d'où provenait un drôle d'odeur, celle de la charogne... Et enfin une dernière porte, celle de l'entrée, qui donnait sur le monde extérieur, et qui s'ouvrit avec fracas quand l'Ogre entra dans la maison.

L'Ogre portait un sac sur l'épaule, qu'il posa négligemment sur la table au milieu de la pièce. Il lança un regard vers la jeune fille.

-Ah ! Te voilà enfin réveillée !?! Ne fais pas mine d'être encore endormie, tu ne triches pas assez bien !

La voix de l'Ogre était impressionnante. Elle crut qu'en faisant vibrer ses cordes vocales c'était toute la maison qui avait vibré. Comment aurait-elle pu encore dormir, de toute façon ? Incapable de parler, elle ouvrit quand même la bouche, mais aucun son ne sortit, pas même un petit cri...

-Un jour mes parents m'ont donné un nom, qui est Jürgen. Mais c'était il y a bien longtemps de cela, et plus personne ne m'appelle ainsi. Tous préfèrent l'Ogre, la Bête, le Monstre des bois.. Alors appelles-moi comme bon te semblera. Voilà bien longtemps que j'habite cette montagne, avant la naissance de ton père, petite.

-….

-Mais je n'ai pas toujours vécu ici. J'ai été un enfant un jour, puis j'ai grandi et tu t'imagines bien qu'on m'a chassé de nombreuses fois, et j'ai dû fuir longtemps...

Sa jeune prisonnière ne disait toujours rien, mais il entendit qu'elle bougeait dans sa cage, cherchant à se redresser, peut-être pour mieux entendre. Alors le dos tourné, il continua son récit :

-Je suis bien content d'avoir un peu de compagnie... Tu te doutes qu'on vient rarement me rendre des visites de courtoisie. Voilà pourquoi depuis que j'ai arrêté de fuir et décidé d'affronter tes semblables pour vivre chez moi, je suis obligé d'avoir des manières un peu rustres avec mes convives. Je te demandes donc d'excuser mes piteuses manières...

-Je n'excuserai rien, ASSASSIN ! rugit soudain la jeune fille. Vous allez faire de moi ce que vous faites avec toutes les femmes que vous attrapez, n'espérez pas de pitié de ma part !

L'ogre sourit doucement, heureux d'entendre enfin la douce voix de cet enfant. Il avait brisé la carapace, instauré le dialogue, et s'en réjouissait.

Il posa un pot sur le fourneau, vérifia l'état du feu à l'intérieur, rajouta quelques morceaux de bois, referma, souleva le couvercle de la casserole, remua à l'intérieur une grande louche qu'il porta ensuite à sa bouche pour goûter, et reposa le couvercle, satisfait.

-Ce sera bientôt chaud, nous pourrons alors manger un peu. Tu dois avoir faim car tu as dormi longtemps.

-Je ne veux rien de votre part ! Vous voulez sûrement me droguer !

Elle regretta de suite s'être emballée aussi vite, car maintenant elle voulait savoir combien de temps elle était resté inconsciente. Elle comprit alors qu'il était rusé, et qu'il ne ferait d'elle qu'une bouchée si elle ne réfléchissait pas un peu... elle se radoucit alors.

-Combien de temps ai-je déjà passé ici ?

-Déjà deux nuits, petite enfant.

-Que m'avez-vous fait pendant ce temps ? Où sont mes habits? J'ai froid !

-Peut-être pourrais-je mettre plus de bois pour chauffer la pièce... Mais d'abord, manges un peu de ma soupe, tu auras plus chaud, ensuite je verrai pour le feu.

-Je ne veux pas manger ! Arrêtez votre chantage ! Je préfère mourir de froid !

-Tu refuses mon hospitalité ? Toi qui t'es aventurée sur mes terres !?! s'énerva l'Ogre. Tu préfères croire les légendes maudites de TES SEMBLABLES !?!

-Je sais que les femmes qui arrivent chez vous finissent dans votre gamelle ! Celles qui arrivent chez vous on ne les revoit jamais ! Vous les torturez, abusez d'elles et ensuite vous faîtes disparaître le corps pour qu'on ne les retrouvent jamais ! Je préfère mourir de froid et de faim...

A sa grande surprise, l'Ogre parut blessé. Il semblait décontenancé un instant, puis elle vit la haine dans ses yeux ; il vint jusqu'à la cage, inspira un grand coup, les yeux remplis de rage, frappa un coup la cage avec sa main, et pendant qu 'elle remuait dans tout les sens, la fille hurla de terreur. Il se retourna et sortit de sa tanière.

Il l'entendit crier longtemps, alors qu'il était déjà loin dans les bois. Malheureusement pour elle, personne ne s'aventurait assez loin dans la forêt pour l'entendre, si bien qu'elle finit par s'arrêter d'elle-même.

Quand il revint, bien plus tard, il souhaitait qu'elle dormait, car il désirait disposer de ses appartements tranquillement. Son souhait fut exaucé, et ainsi il en profita pour se restaurer. Quand il eut fini, il glissa une assiette à l'intérieur de la cage de la fille qui se réveilla. Ils s'ignorèrent en silence, l'Ogre se retira dans la pièce derrière la cheminée, qui devait être manifestement sa chambre.

La fille demeura éveillée longtemps, hésitant à toucher à sa nourriture... elle avait très faim, mais redoutait le piège. Elle ne savait que choisir, puisqu'il ne ressemblait pas exactement au monstre qu'on lui avait décrit, un autre tout simplement. Comme si sous l'apparence, l'être ressentait lui aussi des émotions, semblables aux siennes. L'ogre n'apparut plus de la nuit, et quand elle l'entendit ronfler, elle vida finalement son assiette, et rassasiée, elle s'endormit.

Quand il se leva le lendemain, la première chose qu'il remarqua fut l'assiette vide. Il avait réfléchit pendant la nuit. Il se pensait un être rustre et sans manière, mais il percevait la réalité en ce qui concernait les hommes, eux qui le tenaient éloigné de tout. Apparemment les hommes se dressaient entre eux et usaient de la peur, et il se disait que s'il voulait des résultats en quelques manières que se soit, il devrait en faire de même.

Il se mit à préparer quelque chose à déjeuner. Il prépara en faisant beaucoup de bruits, de manière à LA réveillée. Différentes odeurs se propagèrent dans la maisonnée, ouvrant les papilles à ceux qui voudraient manger.

-Ne pourriez-vous pas faire moins de bruit, Ogre, pour préparer votre déjeuner ?!

-Bonjour mademoiselle, commença t-il. Ne pourriez-vous pas être un peu plus obligeante, jeune fille ?! Il m'apparaît qu'il vous manque quelques règles de savoir-vivre... pour commencer, vous qui avez déjà profitez de ma gentillesse, pourriez-vous me donnez votre prénom ? Car si vous ne montrez pas plus d'amabilité à mon égard, il me faudra moi aussi devenir moins aimable. Sommes-nous bien D'ACCORD ?!?

-Je m'appelles Adeline, balbutia t-elle encore tremblante. Mais pourquoi devrais-je me montrer plus aimable ? Votre réputation est faite et les gens n 'ont pas besoin d'être gentils avec vous...

-Je ne connais pas tout ce qui se raconte plus bas, mais la vérité pourrait être différente de ce que tu crois.

-Voulez-vous me faire croire qu'un autre destin m'est possible que de finir dans votre gamelle ? Sans passer par d'atroces souffrances ? Je ne vous crois pas. Il paraît que vous vous délectez de la chair de vos victimes !

-Il est vrai que j'aime la chair, en particulier celle des jeunes filles innocentes, mais tu es bien loin du compte...

-Que dites-vous ?

-Que ma manière de consommer n'est pas celle que tu crois. Que le sort qui t'attend ne dépend pas que de moi. Tu es encore maîtresse de ton destin.

-Vous êtes en train de marchander, Ogre ?

-Enfin tu ouvres un peu les yeux. Je ne suis pas un monstre sanguinaire. Je suis un être vivant qui subit comme les autres les forces du monde extérieur et celles intérieures de l'enveloppe charnelle. Comme toi j'ai des besoins et des envies, et donc des vices mais aussi de la vertu.

-Ainsi c'est par besoin d'assouvir vos vices que vous me retenez prisonnière !?!

-J'ai parlé de besoins.. . Mais tu peux le dire comme cela. Par contre c'est toi qui est venue sur mes terres et qui as perdu connaissance avant de me donner la raison de ta présence. Il est sûr que je n'aime pas beaucoup les visiteurs inopportuns ou les curieuses en mal de sensations. Ceux-ci n'ont pas droit à ma compréhension. C'est que j'ai une réputation à tenir si je désire vivre sans être ennuyé !

-J'ai des raisons d'être ici ! Vous avez mangé ma mère ! sanglota Adeline.

-J'ai mangé ta mère ? Hahaha !

La jeune s'agita dans sa cage, la secouant dans tous les sens, espérant la faire tomber et s'échapper. L'ogre se leva et immobilisa la cage. Il lui saisit les poignets pour les bloquer dans les prises prévues à cet effet. Malgré sa force herculéenne, Adeline au bord de l'hystérie, lui donna du fil à retordre. Puis il attrapa les chevilles en les serrant fort, et la douleur extrême se lut dans les yeux bleus d'Adeline.

La bouche ouverte, les yeux écarquillés et les pupilles dilatées, elle se tut, maîtrisée par la force de l'Ogre. Il tira fortement sur les jambes pour approcher son bassin au maximum de la trappe de la cage. Adeline se trouvait comme écartelée, tendue comme une corde. L'Ogre l'attrapa d'une main par une cuisse, et de l'autre main ouvrit la trappe.

Glissant sa tête à l'intérieur de la cage, il approcha son visage à quelques centimètres de l'entrejambe nue d'Adeline. Il était si près qu'il voyait maintenant les fins poils blonds de sa vulve, qu'il sondait chaque parcelle de son anatomie. Il huma un long moment ses odeurs intimes, un sourire lui montant aux lèvres.

-Maintenant je vais te montrer comment je mange les femmes...

La fille avait les yeux grands ouverts, et vit sortir une longue langue, très épaisse et finissant en pointe. Il la remua en fixant Adeline dans les yeux, et l'horreur la saisit quand elle vit l'extrémité se scinder en deux, comme la langue d'un serpent..

Elle lui glaça le sang quand elle rentra en contact avec son pubis. La pointe rugueuse descendit le long de sa vulve. Arrivée en bas elle s'immisça dans son vagin, effectuant de petits mouvements circulaires, puis remonta en se plaquant sur les deux lèvres qu'elle lubrifia de salive.

Adeline poussa finalement un cri, plus de surprise que de peur quand la langue, à nouveau dissociée, vint titiller son clitoris. Scindée en deux, la langue encerclait, happait, jouait avec le clitoris qui gonflait.. Une douce odeur remontait aux narines de l'Ogre...

Il fourra alors sa langue entière dans le vagin, et aspirait le suc qui s'en échappait. Comme enivré par le parfum de sa prisonnière, il plaquait sa bouche dans l'entrejambe, lui dévorant les chairs... Il relâcha son étreinte et tendit l'oreille pour écouter geindre doucement Adeline et savourer son plaisir un instant.

Refoulant un instinct bestial il recula de trois pas, secoua la tête pour retrouver ses esprits. Il ouvrit alors son pantalon et fit sortir son sexe. Il planta ses yeux dans ceux de sa prisonnière, attira son attention sur son sexe qu'il agitait d'une main.

-Vois-tu, ADELINE, voici ma source du plaisir. Il y a bien longtemps que rien ne s'en est échappé. Si tu arrives à en extraire du plaisir et en tarir la source, tu verras ton vœux le plus cher s'exaucer. Car mon bite est comme une baguette magique. Accordes moi une faveur, j'en ferai autant pour toi.

Adeline, fixant l'entrejambe de l'Ogre, déglutit avec difficulté avant de répondre.

-Vous ne me ferez aucun mal ! Mon amie a du prévenir mon père et bientôt tout le village sera ici ! Ils vous tueront cette fois-ci !

Le monstre se caressait pensivement, comme si cette pensée devait être en mesure de l'ébranler.

-Je n'ai que faire de tes villageois ! Désires-tu vraiment qu'ils viennent te délivrer ? Si c'est le cas, continues à t'agiter, tu me plaît beaucoup, j'aime te voir ainsi à ma merci, cela m'excite... Il me faudra juste me répandre sur toi et ton vœux se réalisera !

Adeline reposa son regard sur le sexe dressé de l'Ogre, et se mit à sangloter. Elle tourna la tête, ferma les yeux, elle aurait aimé mourir... Car si l'Ogre la déflorait, à quoi lui servirait le secours des villageois ? Plus personne ne voudrait d'elle si cela se savait... Et s'il l'enfantait !!! Et dire qu'il ne lui promettait pas la mort ! Le sort qu'il lui réservait était pire encore !

L'ogre reboutonna son pantalon, ses conditions étaient posées. Il lui restait quelques préparatifs à faire, car la petite avait raison, les villageois n'allaient pas tarder à organiser au moins une battue. Il lui fallait prendre les devants, pour mener à bien ses projets. Il rassembla ses affaires,et la porte à la main ajouta avant de sortir :

-Jeune Adeline, je te laisse la journée pour réfléchir à mon marché. Il est juste et tu ne seras pas trompée. Tu n'es pas obligé d'accepter, c'est un fait. Mais réfléchis bien, voilà mon conseil. Ce soir, à la nuit tombée, je veux savoir !

Il partit en claquant la porte derrière lui, laissant sa victime à ses sanglots. Pour elle les heures passèrent longues comme des jours, et avait l'esprit soumit aux tortures de l'ogre. Ainsi elle comprit que la torture physique s'arrête avec la fin de la douleur alors que celle de l'esprit pouvait ne pas avoir de fin.

Elle repensait sans cesse aux propositions qui lui avaient été faites, mais ne pouvait se résoudre à les accepter de son plein gré. Dans ce cas, qu'allait-elle devenir ? Aux souvenirs du visage de l'ogre si près d'elle, du contact de sa bouche, de sa langue, c'est tout son corps qui frissonnait.

Le sexe de l'ogre ne l'avait pas impressionné outre mesure. Elle avait déjà fait connaissance avec la nature de l'homme et de ce qu'elle en avait vu, malgré sa bonne longueur, le vît de l'Ogre était à peine plus grand que le plus long qu'il soit donner de voir. Plus épais pour sûr, mais pas bien long.

Si quelque chose avait attirer son attention, c'était la taille du paquet des bourses. Il avait accumulé beaucoup avec le temps, et cela lui faisait peur. Car une fois le feu au corps, une fois échauffé, il faudra que l'Ogre se vide, et ses manières la terrorisait. N'étant ni petite Marie ni une dévergondée, elle avait connu quelques amoureux dont un en particulier qui lui avait montré les plaisirs qu'il aimait à partager.

Qu'allait lui réserver l'Ogre ? Elle ne voulait pas qu'il touche à sa virginité et ne pouvait se résoudre à toucher son vît de la main... Si elle l'acceptait il serait obligé d'abuser d'elle, préférant subir que d'avoir à participer.

Des cris nombreux mais encore lointains la tirèrent de ses réflexions. Elle tendit l'oreille, croyant à des aboiements de chien. Peut-être une meute attelée par les villageois ? Elle se mit à espérer un instant, mais plus ils approchaient et plus ils se faisaient distincts : ce n'étaient pas des chiens mais des loups.

Elle eut peur, car ils semblaient nombreux et leurs cris étaient menaçant. Combien pouvaient-ils bien être ? Peut-être bien plus qu'une meute... Ils s'étaient approchés de la maison et devaient l'encercler, car ils commencèrent à gratter aux bois des portes, faisant un bruit abominable. Adeline voulut crier d'effroi, mais se retint de peur de les exciter davantage.

Mais pourquoi autant de loups tournaient autour de la maison de l'Ogre ? Avaient-ils été attirés par son odeur à elle ? Adeline ne croyait pas à ses propres élucubrations, il lui était évident que les loups craignaient l'Ogre. Quelque chose lui susurrait que c'était peut-être lui lui qui les avaient rassemblés. Si tel était le cas, les villageois ne viendraient pas la chercher . Voilà les pensées qui résignèrent notre jeune fille.

Elle se sentait perdue et abandonnée, et se raccrochait à un rêve de petite fille, espérant qu'un homme valeureux, volant à son secours, la tirerait des mains de l'Ogre et des villageois...

Le pas lourd de l'Ogre écrasa ses minauderies... En se rapprochant l'impact sur le sol se fit plus fort, et les loups fuirent en sentant la terre trembler. Adeline les entendit descendre les bois en direction du village, se chargeant de hanter les alentours de leur présence, assiégeant les hommes par la montagne.

Elle attendit le cœur frappant la poitrine l'arrivée de l'Ogre, sachant qu'elle ne saurait répondre de manière satisfaisante à celui-ci. Elle attendait angoissée, que l'ogre décide enfin de son destin, puisqu'elle ne semblait ne plus pouvoir rien maîtriser.

La porte s 'ouvrit, et le vent froid de la montagne pénétra en premier dans la maison. Il balaya toute la pièce faisant tournoyer dans les airs multiples choses, pour venir taquiner la prisonnière dans sa cage. La défroque qui lui tenait d'habit se souleva et le vent vint lui caresser ses parties intimes, remontant de Mont Vénus jusqu'aux pointes de ses tétons, pour finir comme une brise dans ses cheveux. Ce contact émoustilla la jeune fille, lui fit oublier par sa douceur la terreur que lui inspirait l'Ogre.

-J'ai entendu les loups hurlant à la mort, venant depuis le haut de la montagne et se dirigant vers ma maison. Alors je me suis décidé à revenir pour les chasser, ayant peur qu'ils ne s'infiltrent dans la maison pour te dévorer.

-Adeline fut assurée à cet instant que les loups servaient de barrage à l'Ogre, à son service, car la lueur malsaine de ses yeux répondait à beaucoup de ses questions. Il s'était arrangé pour qu'elle accepte son marché de plein gré ou par la contrainte, puisque personne ne viendrait rapidement la sauvée, et que toute fuite était inutile avec tous ces loups dans les bois. Le retour au village était impossible, restait la fuite par delà les monts.

Elle comprit que l'Ogre ne mettait pas les femmes dans sa gamelle, mais qu'une fois humiliées et déshonorées pour celui-ci, elle fuyait pour une autre vie par-delà les montagnes, oubliant le passé, disparaissant à jamais..

L'Ogre s'approcha d'elle, l'observant attentivement, le visage collé à la cage. Son regard se planta dans le sien, puis parcourut le corps d'Adeline, à la recherche d'indices... La peur la gagna rapidement, et avec le froid son corps fut envahi de spasmes nerveux. Il huma fortement ses effluves corporelles, comme s'il s'agissait de l'odeur d'un repas mijotant à l'intérieur d'une casserole.

Adeline ne disait rien, et ne dit rien de plus quand il posa ses mains sur son corps. Il commença par les cuisses, palpa son corps, cherchant les parties dodues, attrapa les petites fesses à pleines mains. Elles semblaient minuscules dans ses mains gigantesques, qui remontèrent le long du dos pour venir attraper les seins, qui lui faisaient envie depuis longtemps. Ils n'étaient pas gros mais ronds, avec des auréoles larges comme ceux d'une femme. A force de les malaxer ils se gonflèrent, les tétons durcirent et leurs pointes formaient une boule en extrémité, chose qui amusa beaucoup l'Ogre. Même si Adeline conservait le visage d'une enfant, son corps était celui d'une jeune femme.

Il se débarrassa de ses scrupules et planta sa langue dans sa vulve, impatient de goûter son plaisir, ses mains massant ses seins, les tétons écrasés entre ses doigts. Il y mettait tout son art, en s'abstenant d'être trop long sur ses lèvres qui gonflaient sous ses caresses, titillant délicatement son clitoris de l'extrémité de la langue tout en malaxant sans vergogne sa poitrine. Adeline ruisselait malgré elle, s'efforçant de retenir les cris de plaisir qui cherchaient à s'échapper de sa gorge...

Quand il sentit sa proie à point, prête à être mangée, il arrêta ses mises en bouche et s'occupa de lier correctement sa prisonnière. Chevilles et poignets furent bloqués dans les fixations de métal, fermées à clés. Ce dont elle ne se doutait pas , c'était que la cage était détachable et qu'elle possédait plusieurs points d'ancrage au sol.

L'ogre défit la chaîne et tourna la cage d'un demi-tour, faisant qu'Adeline se retrouva à comme à quatre pattes, suspendue. Il posa la cage à terre et la bloqua.

- Comme je te l'ai dit, le contenu de mes bourses ont des vertus magiques. En les vidant, tu libères, disons, un fluide. Mais la puissance de ce fluide dépend de la quantité que tu extrairas. Ensuite tu devras capturé le maximum de ce fluide pour exaucer ton souhait le plus cher. Plus ton rêve est grand et plus tu devras payer de ta personne. Je te laisse le choix quant à la manière de réaliser tout cela...

-Voulez- vous que je pactise avec le Diable !?!

-Si ton rêve est de sortir à moitié nue dans la nuit pour fuir les loups dans la montagne, tu n'auras pas besoin d'appeler le Diable. Mais aucune limite n'est imposée à tes rêves, alors mets-y peut-être un peu du tien...

 Le visage de l'Ogre était avenant, comme pour l'inciter à faire outre ses préjugés. « La fin justifie les moyens » semblait dire son visage. Et lui était prêt à tout pour assouvir ses pulsions perverses. Les choses se mirent à tourner dans sa tête : il y avait ses femmes disparues qui jamais ne revinrent ; elle doutait qu'elles se soient toutes soumises ; et si oui avaient-elles eu un meilleur destin ? Il y avait aussi sa vie miséreuse au village, les intrigues des hommes qui la désiraient, qui ne souhaitaient que la posséder alors qu'elle rêvait de douceur voire de poésie...

Mais elle ne pouvait se résoudre à faire confiance à ce monstre, qui avait les loups pour alliés !

Le tortionnaire voyait que sa prisonnière ne se déciderait pas d'elle-même, et songea qu'il lui revenait d'entamer les choses. De ses manières dépendrait la réaction de la jeune fille, qui malgré quelques protestations s'était montrée plutôt docile le matin même.

Lui était comme un animal affamé, un loup devant une enfant. Voilà d'où provient la crainte de la petite femme blonde, comprit-il, elle doit se sentir contrainte plus que libre de choisir. Il pouvait recourir à quelques tours de magie mais avait peur de l'effrayer plus encore.

- Voilà pour une fois une femme qui n'a que peu d'expérience des choses de la vie et des hommes, et qui possèdent encore ses rêves et espoirs d'enfant... Comment pourrais-je la rassurer et partager ce moment avec elle ? se demandait intérieurement l'Ogre.

Il ferma les yeux, tendit une main vers elle, les doigts écartés, et avec la force de sa pensée lui projeta une image... celle d'un jeune homme, grand, noble, vêtu de beaux habits qui errait dans la montagne sur son cheval. Il lut la perplexité sur le visage d'Adeline.

Elle crut reconnaître le chemin que parcourait l'homme, car il lui semblait y avoir déjà passer, bien plus haut sur la montagne. Il était encore loin de la maison de l'Ogre, et la nuit tombait maintenant. Aucune chance qu'il puisse arriver dans le noir jusqu'à la maison de l'Ogre.

Soudain la porte craqua sur ces gonds, s'ouvrit en grinçant. Le vent pénétra la maison par la porte ouverte, et il transporta un parfum d'homme au nez de la jeune fille. Entre peur et espoir, Adeline n'osait ouvrir les yeux. Elle entendit des bruits de pas légers, s'approchant de sa cage. Elle était dans un état second. Que lui arrivait-il ?

Les pas s'arrêtèrent à côté de la cage, quelqu'un respirait doucement, en la contemplant. Adeline était persuadée que c'était Lui, qu'il avait trouvé le chemin qui menait jusqu'à l'Ogre...

Elle sentait son souffle chaud qui s'approchait de son cou... Des frissons lui couraient le long du dos, sensation électrique... Elle attendit impatiemment un contact avec son libérateur, toujours tendue... Elle sentit sa chair sur sa main, douce, chaude, rassurante, elle ouvrit alors sa main et referma ses doigts dessus. Elle tourna doucement la tête pour lui tendre son visage, quêtant un baiser, qu'il ne pouvait lui donner à travers les barreaux... Elle prit conscience soudain qu'elle était en position inconvenante, nue au regard de l'homme !

Adeline ouvrit les yeux et se trouva face à l'Ogre, prise de stupeur. Dans sa main, elle tenait délicatement son sexe, et la respiration qu'elle avait sentie dans son cou était la sienne ! Elle ne comprenait pas comment elle s'était laisser aller à rêver de pareil sorte !

L'Ogre appuya son bassin contre la cage, pour l'inciter à prolonger ses caresses. Il n'attendit pas que les effets de l'hypnose se dissipèrent. Elle le fixait d'un regard vide, abasourdie, immobile, mais ne relâcha pas le vît. L'Ogre remua le bassin, pour branler son sexe doucement. Adeline resserra son emprise, et le vît durcit, s'allongeant devant ses yeux. Elle remonta son regard jusqu'au visage de l'Ogre, scrutant une réaction, un ordre de sa part. Il haussa les sourcils, indiqua son sexe d'un regard insistant, sortit sa langue et lui fit faire un doux mouvement de bas en haut, suffisamment explicite.

Alors elle approcha la tête du vît, et partant du gland descendit le long de la hampe en faisant de petits baisers. Arrivée le plus bas possible elle pointa sa langue et remonta doucement, titilla le frein, tourna autour du gland avant de l'avaler maladroitement. L'Ogre rugit, lançant sa tête en arrière. Ce qui fascinait Adeline, c'était les bourses de l'Ogre, dont elle observait le balancement sous l'effet des va-et-viens qu'il accomplissait . Elle souhaitait les toucher, les caresser, les embrasser, prise d'un désir qu'elle ne pouvait s'expliquer.

Elle lâcha alors le vît de l'Ogre pour les saisir dans sa petite main. Dans un élan frénétique, elle tentait de les malaxer, arrachant un sourire à son tortionnaire. Elle finit par les agripper fermement, tirant sur la peau, érigeant le vît au maximum. Devant ce vît gonflé de fierté, elle sentit la salive lui venir en bouche, une moiteur gagner son entrejambe...

L'Ogre la prit par le menton, lui fit ouvrir la bouche, et glissa son sexe tendu à l'intérieur. Il la sentait échauffée, profita de la montée de son désir pour s'enfoncer le plus loin possible dans sa gorge, puis s'immobilisa pour l'observer se remuer, se délectant de la vue de ce jeune corps aux courbes fermes et à la peau de satin.

Quand il fut assurer qu'elle ne reviendrait plus sur son choix, il détacha ses poignets, pour pouvoir passer à d'autres jeux. Partiellement libérée, Adeline marqua une pause, songeuse. Elle reposa sa main sur le vît dressé. Elle la promena dessus, cherchant à ressentir le sang qui gonflait les veines, qui remontait dans le gland lui donnant sa couleur violacée. Elle prit le temps de caresser les bourses qui l'attiraient tant, jaugeant leur gabarit, les soupesant, admirant leur volume général. Elle posa ses lèvres dessus, essaya d'en aspirer une, et n'y arrivant pas elle se retira.

-Cela doit faire bien longtemps que personne ne l'a fait pour vous ? Il se passe quelque chose d'explicable en moi, Ogre. Maintenez le feu en moi, je vais m'occuper de vous.

L'Ogre s'affala sur la cage, et ouvrit le trappe qui donnait sur l'arrière train d'Adeline. Il y glissa sa tête, et mit son nez dans sa croupe. Celle-ci reprit reprit sa fellation, s'abandonnant aux pulsions de son être, galvanisée par la langue de l'Ogre, qui jouait de toutes les ficelles. Il lui écarta les fesses des deux mains, laissa s'écouler un filet de salive dans sa raie. Il posa un doigt sur son bouton, et à la manière dont elle s'accrochait à lui, il sut qu'elle était à point. Il lui fallait consommer, approchant son gros doigt de l'entrée de sa vulve.

-Ogre ne touchez pas à ma fleur ! Vous pouvez tout faire sauf cela !

Il remonta et lécha l'autre orifice. Adeline gémit longuement et l'incita à s'y engouffrer.

-Oh ! Ogre ! Quel plaisir ! Je n'en peux plus ! Finissons-en, venez ici, OUI !!!

Quoi ?! Es- tu sûre de ce que tu demandes ?

-OUI ! Peu m'importe, consommons ! Consommons !

-Elle replongea le vît dans sa bouche, et l'ogre planta petit à petit son pouce en elle. Affamé, il recueillait le jus sucré qui s'échappait du fruit bien mûr avec sa bouche. Des râles de plaisirs, mêlés aux bruits obscènes de succion emplirent la pièce, étourdissant les deux acteurs. L'Ogre céda en premier aux vices nouveaux dont usait la jeune femme. Il fit trembler toute la maisonnée en libérant son plaisir dans la gorge d'Adeline qui avala plusieurs fois, la transportant à son tour.

Repu, l'Ogre libéra Adeline de ses liens et se retira dans sa chambre. Rapidement leurs ronflements emplirent la maison.

Cette nuit-là Adeline la passa à rêver. Dans son rêve, un homme grand et beau, vêtu de riches habits passa la porte de la maison de l'Ogre. Il trouva Adeline et aux ronflements de l'Ogre il décida qu'il lui fallait libérer cette jeune fille, qu'il trouvait belle et qu'il désira immédiatement. Il ouvrit la cage et prit la jeune fille qui dormait toujours dans ses bras, et quitta la maison. Il la parât de son beau manteau pour la protéger du froid et la monta sur son cheval. Ils quittèrent le territoire de l'Ogre au galop alors que l'aurore pointait déjà.

Quand notre jeune héroïne se réveilla, elle avait dormit longtemps dans un lit magnifiquement orné, enveloppée de douceur. A ses côtés, un homme qu'elle voyait de se yeux

pour la première fois, mais qu'elle connaissait pourtant. Il lui parlait mais tout lui restait flou. Elle ne comprit rien mais hocha la tête, un sourire aux lèvres.

Elle ne savait plus ce qui était vrai avant de sombrer à nouveau, ce rêve, ou son cauchemar...

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