L'olivier fané

antares


Pendant bien longtemps j’ai songé à te revoir
Maintenant, prisonnier, étreint de désespoir
Je crains que ne resurgisse dans mon regard,
La moire : des souvenirs, ces feux qui m’accaparent.

Pleurer l'éloignement des étoiles perdues,
Autrefois confondues dans nos corps éperdus
Refaire des nuées, un monde où rien n'est laid
Quand, amoureusement, nos souffles se mêlaient.

Mais dans un recoin flou de mon univers
Où seuls résonnaient les échos du triste hiver,
Les malheurs, les brûlures, l’agonie et l’amer
Descellent les sanglots en notes éphémères.

Nos échanges vifs, tranchants et ensanglantés
Maudirent mon esprit, ce sanctuaire hanté.
Dévoreuse rancune à l’haleine de soufre
Ô silence de mort, toi cauchemar du gouffre
Sais-tu combien j’ai gémi, quand, privé de toi, 
Ta voix dure annonça ne plus vouloir de moi ?

Mes rêves harcèlent mon repos, mon sommeil
D’espérances censées questionner mon réveil !
Oseras-tu pardonner à cet amant fou 
Qui sciemment s’est jeté dans la gueule du loup ?
Lorsque les eaux du temps auront noyé ta haine 
Réparerons-nous enfin l’envoûtante chaîne ?

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