Lolo le pieux, bête à Bon Dieu

Jean Claude Blanc

mon discours d'investiture pour Laurent du Velay, mais du nord par ses parents; ramasse les miettes des Républicains, bon courage à cette grenouille de bénitier...

                 Lolo le pieux, bête à Bon Dieu

« Science sans conscience…ruine de l'âme »

Libre penseur, ce que ça me damne

Auprès de qui fout pas la rame

Témoin Lolo sur ses montagnes

Où semble-t-il que ça le gagne

Pas déconner, n'a pas la flamme

Préfère Paris avec sa Dame

Ses partisans qui le réclament

Donc pas question de faire l'âne

En Haute-Loire bouffer de l'avoine

Là où il compte nombres de fans

Traité ainsi, c'est pas le bagne

Pourquoi alors en faire un drame                                                    

Manque pas de toupet, putain de moine

 

Prude pèlerin va son chemin

Fervent chrétien, il ira loin

Plus d'anorak qu'un maroquin

Présidant les républicains

Riche avenir mannequin

Qui ne parait jamais requin

Soif du pouvoir, il l'a atteint

Devenu mondain comme ses copains

Calé, bien mis, crève pas la faim

Joli garçon qu'à voir son teint

Pour enchanter ses citoyens

Du Puy en Velay, le souverain

 

Se taille un costard à sa mesure

Tellement noble de nature

Si du Bon Dieu, la créature

En tant qu'apôtre a l'âme pure

A côté de lui font pâle figure

Les diseurs de bonne aventure

Nous en promet pour le futur

Sûr d'en baver pour bosser dur

Les étrangers, bandes d'ordure

Va les chasser hors de nos murs

Un gus de ce type, une sinécure

De la religion n'en a pas cure

Fréquente l'Eglise pour ses dorures

Mais jamais paye la facture

Ni même l'essence de sa voiture

 

La quarantaine il prêche en chaire

Ayant le sens des affaires

Ressemble un peu à Lucifer

Qu'est pas vraiment son adversaire

Macron qui mène un train d'enfer

Même inutiles les commentaires

Secrètement ils sont compères

Tranquilles, pénards, solidaires

Pour imposer ne manquent pas d'air

Les moins gâtés, ces pauvres hères

Qui subsistent seuls dans la misère

Pour lui ça va, santé de fer

Que missionnaire dans ce désert

Froides et ventées régions précaires

Où y'a plus de brebis à traire

Que des moutons, bedeaux en prières

 

Cheveux grisonnant pas de rides au front

Bien plus alerte que ses compagnons

Alors ressent aucun affront

De leur part, presque moribonds

Car il ne manque pas d'aplomb

Pour faire filer ces faux jetons

Parlant au nom de la Nation

Sorte de gaulliste à sa façon

Mais à l'Europe ne dit pas non

Bien au contraire, s'en veut champion

Pour estourbir nos régions

Leurs saucissons et leurs jambons

 

Jadis pote de Sarkozy

Qui de politique l'a instruit

Après Barrot, ce cul béni

A rapidement changé d'avis

Dès l'autre ancien enseveli

A mis la main sur le parti

Ce qu'il en reste aujourd'hui

Comme la plupart de ses amis

Prenant sans honte le maquis

Bandes de lâches qui l'ont trahi

Pour rejoindre « en marche », bon appétit

Où maitre Manuel tellement ravi

Pour se venger de ses ennemis

Lui qui maudit tous les proscrits

De père fouettard a pris l'habit

 

Du populo s'en fout pas mal

Sorti de l'ENA, enfant de la balle

Comme ses potes, pas loyal

Sachant pomper quel régal

Tout notre fric comme c'est légal

Tronche de cake mais les mains sales

Tout en gérant son capital

Ruinée la France, hélas fatal

Seul avantage, de cet animal

Aux bigotes d'Allah, ôter le voile

Qu'un cache sexe le principal

Pour pas se retrouver à poil

Afin ne pas tenter les mâles

 

Mais ce n'est pas encore gagné

D'être le patron de l'Elysée

A tant de rituels doit se plier

S'agit ne pas anticiper

« Comme Perrette et le pot au lait »

Pourrait avoir la gueule cassée

A force vouloir nous en conter

De la dernière pluie sommes pas tombés

Même auvergnats, vieux empotés

A maigre retraite, isolés

Par les corbeaux ravitaillés

Pas les derniers pour le guetter

 

Manque pas de culot pour mettre l'ambiance

Jouant Monsieur sa suffisance

Hélas maigres performances

Par contre pour lui, bonjour la chance

Car n'y a pas de concurrence

En sa boutique en pénitence

Les adhérents se barrent en urgence

Chez le jeune premier en diligence

Même pas le sens de la bienséance

Suivant la piste de la finance

Pourquoi se gêner entre riche engeance

Fi des critiques, s'en balancent

Heureusement trop de conscience

Même si je suis pas un puit de science

Ne tire pas sur l'ambulance

 

De sa province, tourné la page

Pour plus d'honneurs a la rage

Un véritable anthropophage

Finis comices et patronages

Débarrassé de ces sauvages

Qui se tiennent au chaud dans leurs villages

Pour s'y saouler a passé l'âge

Comme initié il envisage

Faire la conquête d'autres paysages

En recueillir nouveaux suffrages

Sacré illustre personnage

Dans un palais cœur à l'ouvrage

Mais c'est encore qu'un mirage…

 

Sempiternel amusement

Où se disputent deux garnements

La clé du coffre pour l'argent

Tout en étant du même mouvement

Celui de l'euro plus guère franc

Ce qu'ils sont inconséquents

N'envisage pas mort au tournant

Si ça dérape au Parlement

Pourquoi se faire du mauvais sang

Car ces oiseaux sont prévoyants

Leurs sous planqués dans l'océan

Si pacifique île Caïman

En attendant fait son marché

Humble roturier Lolo Wauquiez

Car il s'agit de s'échiner

Pour se faire élire en nos contrées

Où paysans un peu paumés

Pense qu'une chose déserter

Comme toujours les vaches à lait

Se convertir en ouvriers

Un hlm pour végéter

N'en mène pas large ce gringalet

Bosse du commerce, sait pas ce que c'est

Mais le mérite d'écouter

La sourde d'oreille, ça le distrait

Sera pas dit qu'il soit stressé

De cette pitoyable réalité

Car c'est pas lui qu'en fait les frais

Siégeant des heures député

Passant son temps à roupiller

Ne risque pas d'être dépité

 

Etre candidat c'est tout un art

Lolo le sait, pas malabar

Serrer les louches aux gros lards

Aller trinquer au coin d'un bar

Fête du cochon, faire la foire

Ça ne marquera pas l'histoire

Le montre pas mais en a marre

Doit s'y soumettre à ces égards

Pourtant c'est pas l'amer à boire

Ainsi de faire le grand écart

Entre le vin rouge et le Ricard

Particulièrement l'eau de vie de poire

Que l'on déguste tard le soir

En ce pays où font leur marc

Les péquenots comme par hasard

Lolo en est obligatoire

Pourtant issu de ces gueules noirs

Mines de charbon qui se font rares

 

Nul n'est prophète en son parti

Tombe pas du ciel le génie

Pour ce marquis pas du tout cuit

Faire des courbettes aux petits

Convaincre ceux qu'ont pas d'avis

Dure épreuve, son foie tant pis

Car il doit en payer le prix

Gracieusement et sans mépris

Pour que ses hôtes votent pour lui

Dimanche matin à la mairie

Glisser dans l'urne bulletin promis

 

Pas de conseille à lui donner

Comme libertaire abonné

A ces absents pestiférés

Qui font la grâce matinée

Se gardant bien d'aller voter

Car ne présente pas d'intérêt

Ces chasseurs de voix, drôles de gibiers

Fondront de suite sur notre budget

Laurent, Manuel même portée

Celle des vernis, riche destinée

Comme leur mère les a faits

Cuillère dorée dans le gosier

Plus de socialos, plus d'UMP

Habilement assassinés

Qui reste-t-il pour nous rouler

Dans la farine, vraiment rusé

Heureusement pour nous sauver

Y'a un chômeur du Velay

Enfant de chœur un peu coincé

Fera l'affaire pour nous prier

Lui obéir, nous ses sujets

On aurait tort de s'en priver

Qui grimpe à peine sur le marchepied

De son autobus qu'a des ratés

Pas sûr bon port d'arriver

Devra triompher de l'adversité

Qu'une victoire qui se joue aux dés

Mais nous on rêve de défier

Même les grenouilles de bénitier     JC Blanc janvier 2018 (pour Lolo)

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