L'ombre

Sandra Laguilliez

Une ombre avance dans la nuit, sans un bruit. Ce qu’elle cherche personne ne le sait, elle-même ne le saura que lorsqu’elle l’aura trouvé, c’est comme cela que les choses fonctionnent chez les ombres.

L’ombre aime la nuit. Lorsque tout est calme et silencieux. Les nuits aujourd’hui, sont de plus en plus bruyantes, malheureusement pour l’ombre. Cette nuit heureusement tout est calme et l’ombre peut faire son travail, comme il faut.

Au coin d’une rue, elle bifurqua. Voilà qu’elle sentait ce qu’il lui fallait : la peur. Les nuits sont pleines de peurs. C’est beau, c’est doux la peur. L’ombre aime la peur, elle s’en nourrit, mieux que tous les autres sentiments.

Une maison, une chambre d’enfant à l’étage. L’ombre a l’habitude des enfants, ils ont souvent très peur. Sur son petit lit, une fillette est assise, serrant contre son cœur, une grosse peluche en forme d’ours. Elle pleurs de lourdes larmes silencieuses. Elle doit bien avoir quatre ans cette fillette. Elle ne voit pas l’ombre, en même temps personne ne voit jamais l’ombre, on regarde à travers comme si elle n’existait pas, pourtant elle est bien là. La fillette a les yeux rivés sur la porte à demi entrouverte. Curieuse l’ombre sort de la pièce.

En bas, dans le salon, un homme vêtu de noir pointe son révolver en direction d’un autre, une femme est allongée sur le sol, baignant dans son propre sang. L’ombre n’intervient jamais dans ces moments là, mais elle aime se nourrir de la peur, de l’angoisse, de l’excitation qu’il en résulte.

La femme est morte, bientôt, son âme sortira de son corps pour rejoindre … L’ombre ne sait ce que c’est, elle ne s’y est jamais intéressée, pour elle il n’y a rien, juste la mort, l’âme qui en sort et disparait. Elle seule pourra voir la femme.

La voilà qui en sort. L’ombre ne regarde qu’elle. Elle est belle, elle a peur. L’ombre n’a jamais encore vu de mort ayant peur.

-Vous êtes la mort ? Demande-t-elle à l’ombre.

-Je suis une ombre, la mort je ne crois pas qu’elle existe. Vous n’en avez pas pour longtemps, vous allez partir.

-Ma fille, vous pouvez la sauver ? Il faut la sauver.

-La sauver de quoi ?

L’ombre n’avait jamais dû sauver personne, d’ailleurs, elle ignore de quoi les humains peuvent bien avoir peur, elle ignore de quoi ils sont faits, elle ne fait que se nourrir de leur sentiment, rien d’autre.

-L’homme qui m’a tué, il va la tuer. Je vous en pris, prenez soin d’elle. Elle est si fragile.

L’ombre se retient de répliquer que justement, elle n’a pas que cela à faire de prendre soin de quelque chose, mais là, commence déjà à disparaitre sous ses yeux.

- Jurez-moi que vous allez la sauver. Jurez-le ! Sauvez là !

Mais l’ombre ne promet rien du tout, la femme disparait avant. Dans son dos, l’homme au révolver menace toujours l’autre homme de lui dire où se trouve ce qu’il cherche, sans quoi, il monte et tue la fille.

« Pourquoi reste-t-elle là haut ? Se demande l’ombre, alors que l’enfant sait marcher et qu’elle pourrait s’enfuir. Les humains sont étranges. »

L’homme au révolver ne fait pas peur à l’ombre qui en a vu de bien pire, durant sa longue existence, mais la fillette est terrorisée l’ombre le sent, quelque chose au fond d’elle se réveille et la pousse à retourner à l’étage. « La faim. Pense l’ombre, qui ne sait mettre des mots sur ce qu’elle ressent. »

Alors que la fillette se ressert contre le mur, des pas se font entendre dans l’escalier, deux sortent de pas. L’ombre ne sait que faire, jamais elle ne s’était sentie aussi mal. Doit-elle laisser la fillette se faire tuer ou la sauver ?

  • On veut la suite ! (mini coquille : "je vous en prie" un "e" à la place du "s") bien sûr, comme tout beau conte, l'ombre doit sauver la fillette et foutre la plus grosse trouille qui lui est possible de donner au méchant.

    · Il y a presque 13 ans ·
    Oiseau peut en cacher un autre orig

    ecrimagine

  • C'est bien écrit mais c'est horrible !

    · Il y a presque 13 ans ·
    Gants rouge gruauu 465

    eaven

Signaler ce texte