L'ombre de moi-même

ivy

Le temps n'existe pas et l'essentiel nous échappera toujours.

Alors je cours ou plutôt je fuis cette ombre collée à mes pas.

Seule la pénombre de la nuit viendra me libérer de ce fantôme de moi-même, couché sur le sol.

Je suis là et ailleurs. Là où mes rêves n'osent aller et où demain a du mal à se dessiner.

Je ferme les yeux, tentant de colorier cette photo noire et blanche que le temps a jauni.

Le temps n'existe pas mais fait pâlir les souvenirs.

Les sels d'argent ne résisteront pas sur le polaroïd d'un fragment de vie.

Il est dit que l'essentiel nous échappera toujours comme le sable du sablier qui n'en finit pas de couler et que je voudrais tant arrêter.

Le soleil au zénith, mon fantôme sur le sol, l'ombre de moi-même s'en est allé vers d'autres contrées, me laissant à mes pensées.

Le temps s'arrête, n'existe plus, n'a jamais existé.

Alors je cours à perdre haleine vers la moisson d'autres horizons.

Alors je fuis jusqu'à en perdre la raison.

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