L'orage en été

vikochenko

C’est à la campagne qu’il fait bon de vivre ces orages d’été. Il n’a pas plu depuis plusieurs semaines et les températures étaient si élevées ces derniers jours que tout le paysage semble sec et prêt à prendre feu à la première occasion. L’air est asséché lui aussi. Son émissaire le vent peine à se faire sentir et lorsqu’il y parvient, c’est sous la forme d’une brise chaude et étouffante. Nos sens sont bercés par la monotonie de cette atmosphère et tout changement dans cette disposition naturelle des éléments pourrait provoquer une explosion sensitive. C’est ce qui se produit quand l’orage arrive. C’est en début de soirée que l’air se rafraîchit brutalement, nos sens s’affolent. On perçoit le vent se faire de plus en plus violent et on voit le ciel s’assombrir doucement. On avait pratiquement oublié le bruit des arbres qui crissent, craquent et grincent sous la force de la bise. Le nature change de parfum – on sent l’orage qui arrive. Les nuages envoient leur flotte et là, on écarte les bras et on lève la tête la bouche entrouverte, parce que l’eau de pluie, ça a bon goût. L’orchestre se met à tonner et à éclairer l’horizon d’une foudre brillante. On s’abrite sous la petite avancée de taule du garage ou de la terrasse, un peu humide, un peu heureux. Et on écoute la nature pleurer.

Signaler ce texte