Lord of Blackwood

lena-siwel

Spécial dédicace à Olivier, Lord of Blackwood

Lord of Blackwood se promène sur les nuages, au dessus des falaises de craie cassées sur le chemin de sa vie.

Comme le fil qui le relie à ses passions, les traits fins et orientaux des volutes de sa calligraphie préférée le relient à ses pensées. Il pense, mais il n'est pas là. Il est absent au monde extérieur, et, de ses nuages, il contemple son monde : quelques roses d'Arabie, traits d'union entre lui et le Moyen-Orient.

« Tiens, c'est drôle… se dit-il, l'or des zelliges me parle aussi du bleu de Samarcande. Je sais que ce bleu-là est celui du ciel qui trône au-dessus de cette ville, encore engourdie de l'oubli des millénaires… Mais elle se réveillera, lors de mon passage chez elle, car c'est à elle que je vais aller, bientôt, murmurer. »

Un vertige l'afflige, il ressent le souffle de la poudre d'or qui a côtoyé les étoffes de soie et de cashmere. Il le sait… le marché le plus opulent est celui qui n'existe plus… car le temps a soufflé sa poussière d'ocre et d'oubli sur les chants des you-yous endiablés.

Lord of Blackwood les entend, et de toujours il les a entendus chuinter dans le lobe creux de ses oreilles où brille un pendant de diamant bleu. Et le bleu repart dans ses cieux, pour le rejoindre, lui, le marcheur de nuages.

Car il le sait, sans sa Perse, sans son Moyen-Orient, il n'est.

… Et ne sera point.  

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