L'oreille et l'âme

boumlatete

Je suis l'oreille qui souffre, l'oreille qui saigne, 

Le coeur fatigué, mais un coeur vivant,

C'est un tourbillon d'émotion qui s'agite, qui crépite,

Il faut garder cette braise scintillante mais éviter qu'elle s'enflamme.

On me griffe et je me caresse par dessus,

Ca ne soigne pas la blessure mais ça l'apaise.

Je ne suis pas mal, je ne suis pas bien,

Je suis juste moi, au milieu de cet écartèlement d'émotion.

Mon âme est heureuse, joyeuse, enfantine,

Mon oreille est mature, triste, compatissante.

Mon âme écoute attentivement mon oreille, 

En espérant que celle-ci ne fasse pas grandir trop vite l'enfant qui sommeille en moi.

Je lutte pour garder mon insouciance, ma brillance,

Mais si je sens perdre le combat,

Je n'hésiterais pas à me boucher les oreilles, ad vitam æternam.

L'âme vaincra toujours, car sans elle je ne suis plus,

Je suis éprise de la beauté de la vie et renforcée par sa complexité, 

Mais ce n'est pas sa dureté qui me brisera, je l'interdirais,

Du moins, pas encore une fois.

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