Connectez-vous pour commenter
Lorelei
Maxime Arlot
Le Rhin roule ses flots majestueusement ;
Là-haut, la Lorelei, en se mirant dans l’onde,
Peigne lascivement sa chevelure blonde
Dans la douceur du soir qu’embrase le couchant.
Malheureux nautonier, qui levas vers les nues
Tes regards enfiévrés d’un pathétique espoir,
Tu étreins à jamais l’humide reposoir
Où ta bouche édentée embrasse l’inconnu !
Pauvre fou, mon semblable, à quoi donc songeais-tu ?
Ton esprit enfanta d’absurdes utopies,
Des histoires contant un amour infini…
Croyais-tu accomplir tes rêves éperdus ?
L’Idéal, ô nocher, n’est qu’un leurre grossier :
Quand nos cœurs altérés tentent de le saisir,
Nos yeux trop aveuglés ne voient pas survenir
L’écueil sombre où parfois nos vies vont se briser.