Lorsque l'inspiration parait

Jean Claude Blanc

regard philosophique sur les peuples de notre planète; rêvons de vivre heureux, même si c'est impossible....

                      Lorsque l'inspiration parait

Vagabond éternel, s'évadent mes pensées

Si j'ai les pieds sur Terre, mon esprit va voguer

Dans l'abstraite stratosphère, rassurante liberté

Juif errant je le suis, d'univers comblé

 

Si me réfugie en mon for intérieur

Où le soleil se lève au gré de mes humeurs

C'est pour prendre conscience, surtout m'émerveiller

Serais pas mieux ailleurs, ici vaste chantier

 

Les Hommes se font la guerre, pour une bouchée de pain

Cruelle leur nature, les change en assassins

Dotés d'une cervelle, pourtant le savent bien

Que tuer un seul Etre, pour nos tous c'est la fin

 

N'ayant ni dieu, ni maitre, je compte sur mes voisins

Familles, étrangers, toujours les bien venus

Qu'ils viennent de France, d'Afrique, ces bandes de pèlerins

Faut pas faire des manières, on sort tous d‘un cul

 

Hélas, les frontières, sont dures à démolir

Le Mur de Berlin, la Muraille de Chine

Symboles pour prédateurs, de cloisonner l'empire

On a beau les tomber, les stigmates, résistent

 

Vagabond, sans pognon, idées pour seul bagage

Parcoure les pays, en détaille les images

C'est au fond d'une vallée, qu'est soi-disant sauvage

Que j'ai fait connaissance, dans un petit village

Des valeurs d'amitié, qu'on lit sur les visages

 

Kerouac Frère candide, mais sacré visionnaire

Mercenaire pour la paix, voulant défaire ses chaines

Trainant partout ses guêtres, a côtoyé la haine

Son œuvre a tourné court, nous laisse dans la misère

 

Pourtant il faut le croire, y croire toujours encore

L'Homme ce demi-dieu, ne connait que son corps

Partisan de la gloire, pour ça, fait des efforts

Mais malheureusement, héros quand il est mort

 

Ce qui cloche sur Terre, c'est qu'y a des mercenaires

Présidents, gouverneurs, des rois, des téméraires

S'appropriant le pouvoir, au nez des indigents

Racontent leurs exploits, qu'Histoire de survivants

 

Alors, pas d'accord, sacré nom d'une pipe !

Je prends mon sac à dos, mon bâton et mon litre

Je vais même de ce pas, fuir ma vie d'ermite

Défonçant les barrières, déplaçant les limites

Ouvert au grand air, je respire le ciel

Décolle sur les ailes, des lestes hirondelles

Sillonne à perdre haleine, la région de mes songes…

Non, ne me came pas, m'enfume de mes mensonges

Pour tous vous embarquer, dans ce monde irréel

 

J'use mes croquenots, au hasard des chemins

Souvent couverts de pierres, fortune de mon destin

Ne voient que gens brimés, des gamins crève la faim

Ma sagesse fait des siennes, qu'humaniste pourpoint

 

Se trainent dans les déserts, d'échaudés citoyens

C'est leur « Paris-Dakar », à dos de dromadaire

Où religion fait foi, identité, crétin

Djihad, folle aventure, pour touristes en prière

  

Quand le vent vient de l'est, nous amène la poisse

Quand il souffle de l'ouest, du fric, on s'entasse

Mais quand il vient du sud, abondent les boat-people

Quant au nord, nous ignore, n'en a que pour sa gueule

 

Rapide tour d'horizon, d'hémisphères embrouillés

Fourbe internationale, prétexte de progrès

Car traverser le monde, facile, désormais

On peut tout se permettre, l'inspiration parait

 

Pyramides de Guysée, par un soir d'été

Me laissent subjugué, ravissantes beautés

Ce n'est pas un mirage, car dans leurs sarcophages

Sommeillent les dignitaires, heureux de leur ouvrage

Fier de ses lauriers, plutôt de ses orchidées

A plongé ses racines, de Phuket à Chiang Maï

Dans la mer de Chine, l'antique royaume de Siam

Sacrée culture bouddhiste, pour honorer la paix

 

Pour clore mon circuit, termine par l'Algérie

C'est du plus pur esprit, j'en suis resté conquis

Un petit air d'Orient, la voix de l'Occident

On l'a laissée tomber, sûrement par accident…

Cherchell, Ghardaia, Timimoun, Constantine

Kabylie, Djurdjura, encore nos intimes

Des peuples, multicolores, qui pleurent ou font la fête

Faut dire qu'elle en jette, d'un beau bleu notre planète

 

Du profond de mon âme, vous envoie un message

Carton d'invitation, pour partir en voyage

Vagabonds, on l'est tous, quand la guerre fait rage

L'esprit ordonnateur, nous fait tourner la page

L'inspiration est née, chez nous, bêtes sauvages

Alors, si c'est possible, n'y prenez pas ombrage

Malgré raison gardée, rêvez bien d'avantages      JC Blanc  février 2015  (instant de lucidité)      

Signaler ce texte