Love actually

angeblack

Comme chaque jour depuis six mois, je me hâtais de monter quatre à quatre les marches des huit étages qui me séparaient de mon appartement situé au centre de la ville de Nantes.

Une fois devant mon palier, je jonglais une nouvelle fois entre les livres que je tenais dans les bras et mon sac où reposaient mes clés. Après quelques minutes de recherches infructueuses, je poussais un juron et laissais le tout tomber au sol dans un grand bruit. A bout de patience, je m’installais sur les marches et entrepris de vider mon sac à main.

— Vous deviez être encore plus bruyante ! Je suis certain qu’on ne vous a pas entendu à l’autre bout de la ville.

De mauvaise grâce, je redressais la tête et ne pus retenir une moue de dépit en voyant apparaitre celui qui avait parlé. Il s’agissait d’un homme âgé de quelques années de plus que moi et qui était arrivé en ville depuis peu. Il était beau garçon avec ses cheveux châtains attachés en queue de cheval et ses yeux d’un bleu étonnant, d’autant plus que ce joli visage reposait sur un torse puissant que le vêtement qu’il portait moulait à la perfection. Des hanches larges et de longues jambes solides se devinaient sous son jean noir.

Je ne savais pas grand-chose de lui, mais malgré sa beauté, qui me laissait indifférente, cet homme m’agaçait. Il n’était pas là depuis longtemps, mais son arrogance et sa tendance à la moquerie m’insupportaient !

— Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Demandais-je en me lançant de nouveau dans la recherche de mon trousseau.

— Je suis en train d’étudier et j’aimerais pouvoir le faire dans de bonnes conditions si ne vous dérange pas ! Dans le silence !

— C’est ça ! Retournez sur vos sites de cul et foutez-moi la paix ! Lançais-je après que ma mauvaise humeur soit montée d’un cran.

Ah ! Enfin ! Mes doigts se resserrèrent sur mon porte-clés et je les extirpais de mon sac. Me relevant, je ramassais mes affaires éparpillées et m’empressais d’ouvrir ma porte pour pouvoir la lui claquer au nez.

Je sautais sur place en projetant mes chaussures à l’autre bout de la pièce, je laissais tomber ma veste et mon sac sur le sol pour me jeter littéralement sur mon ordinateur et l’allumer.

Après avoir filé rapidement à la cuisine pour attraper une madeleine et un jus de fruit, je retournais devant mon écran tout en tapotant nerveusement sur le tapis de la souris en attendant que l’appareil se mette en route.

Chaque seconde qui s’écoulait était un véritable supplice, et ce fut non sans un soulagement que je vis le bureau apparaitre. La main posée sur la souris, je fis défiler aussitôt mes favoris en cliquant sur le lien du site Melody Witch.

Un frisson me parcourut et je me sentis gagnée par le doute. Était-ce raisonnable ? Qu’est-ce qui pouvait bien me passer par la tête ? Ne devrais-je pas avoir honte ? Sera-t-il encore là ce soir ?

La gorge sèche, j’inspirais profondément et cliquais sur le lien.

Aussitôt un son de clavecin résonna dans mon petit salon, suivit par le timbre des guitares. Une nouvelle fois je ne pus m’empêcher de vibrer sous les notes de cette belle chanson dont je trouvais les paroles emplies de sensualité.

Je lui ai dit oui encore, offre moi une mélodie

Je lui ai dit oui encore, offre moi une tragédie[1]

S’ensuivaient des halètements on ne peut plus explicites. La première chose qui m’avait attirée sur ce forum c’était la musique. Parfois douce et sensuelle, parfois brutale et violente. Il s’agissait d’un site qui proposait de jouer à un RPG en ligne multijoueurs. Ce genre de site était devenu très à la mode. ces dernières années

Il existait plusieurs sortes de sites de ce genre. À l’origine, ils permettaient aux internautes d’endosser un rôle dans l’univers d’un roman, d’une série, d’un manga ou bien encore d’un film. Chaque personnage crée évoluait en compagnie d’autres joueurs afin d’accomplir des quêtes ou des missions.

Mon choix s’était porté sur l’univers des sorcières et j’incarnais un personnage que j’avais imaginé le plus éloigné possible de ce que j’étais en réalité. J’avais utilisé mon véritable prénom Sélène et ajouté Dark en nom de famille. Plutôt commun je dois le reconnaitre, mais après tout ne l’étais-je pas ?

Si sur le web, j’étais une jeune sorcière blonde aux yeux bleus de vingt-cinq ans, experte en poison, mesurant un mètre soixante-dix, et aux mensurations parfaites, dans la vraie vie je n’étais que Sélène Swan, une petite bibliothécaire aux cheveux noir corbeau de vingt-huit ans, toujours célibataire, mesurant à peine un mètre cinquante-cinq, avec des mensurations bien éloignées de celles d’un mannequin.

Je jetais rapidement un œil sur le nom des personnes connectées pour voir s’il était là, mais comme d’habitude je n’en eus pas le temps et la petite fenêtre de « tchat » s’afficha sur mon écran.

 Nikolaï Red : Hello jolie déesse.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine tandis qu’un sourire idiot naissait sur mes lèvres. Nikolaï Red.

Depuis six mois, nous nous parlions tous les soirs. Tantôt dans le jeu, tantôt sur MSN, parlant de tout et de rien.

Tout comme moi, il utilisait son véritable prénom pour son personnage. Son avatar était un vampire du XVe siècle aux cheveux sombres et aux yeux couleur des ténèbres. Je ne connaissais rien de lui en dehors de ce que j’avais lu sur forum du site, mais ça n’avait aucune importance.

Sélène Dark : Salut beau mec ! Bonne journée ?

Les battements de mon cœur redoublèrent en attendant sa réponse. Il était là ! Comme chaque soir. Alors pourquoi ressentais-je cette éternelle peur qu’il ne disparaisse. Jamais auparavant je n’avais éprouvé ce bien-être avec qui que ce soit. Ouvrant la page de son profil, je ne pus m’empêcher une nouvelle fois d’être surprise par les statistiques.

2000 messages dont 1500 rien que dans notre topic privé « Impasse du Travers » et tout ça en moins d’une semaine. Dans ce sujet, nous jouions le rôle de deux amants. Moi qui m’étais toujours montrée timide et plutôt chaste avec les hommes qui ont partagé mon intimité, avec lui, je ne m’interdisais aucune limite.

Nikolaï Red : Trop longue, puisqu’elle m’a éloigné de toi.

 

Sélène Dark : Je t’ai donc tant manquée ?

L’écran qui nous séparait y était sûrement pour quelque chose, mais je me sentais bien en sa compagnie.

Nikolaï Red : Oui ! Je n’ai cessé de penser à toi.

Après quelques secondes d’hésitation, je lui répondis finalement.

Sélène Dark : Moi aussi.

S’il savait à quel point c’était vrai ! Moi qui n’avais jamais cru à l’amitié sur le net, je m’étais pourtant fait des amis fidèles. Mais depuis quelques semaines, j’avais cessé de me mentir, ce n’était plus de l’amitié que je ressentais pour lui, mais de l’amour.

Au fil du temps, nous avions pris le pas sur nos personnages, nous racontant nos journées, nos vies. Nous avions même commencé à flirter, ce qui ne m’était pas arrivé depuis des années.

Petit à petit, j’avais eu envie de le connaitre en chair et en os et le désir de son corps se faisait chaque jour de plus en plus fort. Mais je n’avais jamais osé lui avouer ce que je ressentais dans la crainte de le perdre si ce sentiment n’était pas réciproque.

Nikolaï Red : Nous continuons notre sujet ?

 

Sélène Dark : Vas-y, c’est à toi de poster.

Hier soir nous nous en étions arrêtés à une confrontation entre nos personnages. Chacun appartenant à un clan différent, il n’aurait été question d’amour et pourtant… plus d’une fois, nous avions brisé la règle en les laissant assouvir le désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.

Un bip m’apprit qu’il venait de répondre, décidément je commençais à croire qu’il écrivait ses sujets à l’avance pour répondre aussi rapidement.

Nikolaï Red : Plié en deux, Nikolaï observait la sorcière avec attention. Elle était rapide pour une humaine ! Mais pas suffisamment. Il put éviter sans difficulté le poignard lancé par la jeune femme et s’élança sur elle, la plaquant au sol. Puis il emprisonna ses mains au-dessus de sa tête et plongea son regard dans le sien. Ses yeux bleus, si semblables à la couleur des mers du pacifique éveillèrent une certaine nostalgie dans le cœur du vampire.

Mais cela n’était rien comparé à la chaleur qui se répandait doucement au creux de ses reins. Son pantalon lui sembla soudainement trop étroit. La poitrine volumineuse de Sélène qui ne cessait de se soulever rapidement à chaque de ses respirations éveilla en lui un désir qu’il pensait disparu à jamais.

Puis sans même réfléchir à ce qu’il faisait, sa bouche s’écrasa sur celle de Sélène.

Ainsi donc il avait décidé de me laisser une porte de sortie. Allais-je rentrer dans son jeu ? Ou bien devais-je le repousser pour nous relancer dans une scène de combat. Mes doigts tapèrent nerveusement sur le bureau, d’un geste nerveux. Nous l’avions déjà fait et pourtant je me sentais partagée entre la gêne et l’envie de recommencer. Pour être honnête, mon personnage n’avait encore jamais exprimé son excitation aussi fortement que je l’avais ressentie en réalité. Prenant une inspiration profonde, j’avançais mon siège contre le meuble et tapait rapidement.

Sélène Dark : Sa gorge était sèche, cependant ce n’était pas la peur qui la rendait si nerveuse, mais la bosse dure qu’elle sentait contre son entrejambe. La fièvre du combat se changea soudainement en un autre type de fièvre, bien plus intense qu’elle ne l’aurait cru.

Son regard perdu dans le sien était aussi sombre que les ténèbres et pourtant elle y voyait une lumière qui l’attirait aussi dangereusement que la flamme attirait le papillon. Allait-elle se laisser consumer par le feu du désir qui commençait à s’écouler dans ses veines ?

Il ne lui laissa pas le temps de se décider et plaqua ses lèvres sur les siennes. Si elle fut surprise par son baiser, elle ne manqua pas de lui rendre. Ouvrant ses lèvres, sa langue alla à la rencontre de celle du vampire, caressant au passage ses crocs sortis sous l’effet du désir qui l’habitait. Ses hanches pressées contre les siennes, elle ondula pour accentuer la pression de leur corps l’un contre l’autre avec l’envie de sentir sa peau contre la sienne          

Et voilà, c’était fait, je m’abandonnais une nouvelle de fois et laissais mes hormones prendre le dessus. Tout en attendant sa réponse, j’attrapais nerveusement mon collier de perles et le portait nerveusement à mes lèvres. De mon autre main, je commençais à défaire les premiers boutons de chemise pour me mettre plus à l’aise.

Nikolaï Red : La réaction de la jeune femme lui fit perdre le contrôle qu’il maitrisait pourtant depuis si longtemps. Libérant les bras de la jeune femme, ses mains se déposèrent sur la chemise qu’il déchira, dévoilant ainsi la lourde et ronde poitrine. Tout d’abord avec douceur, il la caressa et en pinça le bout pour les faire durcir avant de les prendre avec avidité dans sa bouche. Il les lécha et les mordilla jusqu’à ce qu’elle gémisse de plaisir. Il sentait qu’elle brûlait de désir.

Il aurait aimé pouvoir dire quelque chose, cependant les mots étaient coincés dans sa gorge, pour la première fois depuis cinq mille ans, il se trouvait dans l’incapacité d’avoir la moindre pensée cohérente, seule le désir de posséder cette sorcière se faisait entendre.

Soulevant légèrement son bassin, il glissa une main le long de son ventre  afin d’ouvrir la fermeture éclair du pantalon de Sélène. Caressant la chair soyeuse de son pubis, il trouva rapidement le petit bouton de chair qu’il caressa de son pouce par des mouvements circulaires de plus en plus rythmés avant de glisser deux doigts en elle.

 

Bon sang ! Il y allait franco !

Tout en réfléchissant à la suite que j’allais lui offrir, je m’imaginais encore sous la caresse de ses doigts. Sa peau devait être si douce et si chaude, je voulais fondre dans ses bras et me laisser aller à ses baisers et goûter le miel de ses lèvres sur les miennes.

Durant nos préliminaires virtuels, j’avais dégrafé les boutons de ma chemise, exposant ma poitrine et maintenant, je glissais mes mains sous mes seins, je les soupesais et les pressais l’un contre l’autre tout en les malaxant. Bien qu’ils ne fussent pas aussi gros que je l’aurais souhaité, ils étaient lourds, ronds et fermes et assez sensibles pour me procurer un plaisir intense.

Il m’arrivait de plus en plus souvent d’éprouver le besoin de me toucher et de me caresser en pensant à Nikolaï.

Un délicieux frisson me gagna petit à petit au fur et à mesure que je traçais des cercles sur les mamelons dont la pointe se dressait douloureusement.

Je ne pus retenir un soupir mêlé de plaisir et de frustration et je laissais mes mains descendre sur mon ventre plat. Incontrôlables, mes cuisses se frottèrent l’une contre l’autre avec une chaleur familière qui ne tarda pas à gagner mon bas ventre.

Nikolaï Red : Tu es toujours là ?

Je sursautais. J’avais l’impression que mon sang bouillonnait dans mes veines et j’eus du mal à reprendre mes esprits, mais si je ne répondais pas, il en viendrait à se poser des questions et je préférais qu’il ignore ce que j’étais en train de faire.

Sélène Dark : Oui, excuse-moi j’étais pensive ! Je t’envoie la suite !

Il me fallut quelques secondes supplémentaires pour remettre mes idées en place sans toutefois parvenir à me débarrasser de la fièvre qui m’agitait. Il fallait que je réponde à son message.

Sélène Dark : Un gémissement s’échappa des lèvres de la sorcière, et agrippant la main du vampire, elle la pressa contre son sexe, elle voulait le sentir plus profondément en elle…

Je fus soudain interrompue par un nouveau message privé de Nikolaï. La panique me gagna au fur et à mesure que je lisais les lignes.

Nikolaï Red : Sélène, ça fait un moment qu’on se parle, j’aimerais te voir.

 Que se passerait-il si nous nous retrouvions face à face ? Si je ne lui plaisais pas ? Parviendrais-je à passer outre cette envie que j’avais de lui pour conserver notre amitié ? Avant que je n’aie eu le temps de lui répondre quoi que ce soit, il me renvoya un nouveau message.

Nikolaï Red : Je reviens !

Cette interruption m’arrangeait. Je devais reconnaitre que sa soudaine demande me surprenait et me prenait au dépourvu. Mais je devais reconnaitre que j’avais envie de le rencontrer et plus encore de faire l’amour avec lui.

Mes seins étaient encore tendus par le désir qui me brûlait de l’intérieur.

Machinalement, je les caressais de nouveau, tout en imaginant ses mains à la place des miennes.

Je sentis une douce chaleur envahir mon entrejambe. Avec lenteur, je fis descendre mes doigts le long de mon ventre. Un délicieux frisson me parcourut tandis que mes doigts pénétrèrent dans la moiteur de mon intimité.

Oui, j’aimerais le sentir s’enfoncer en moi, son membre long et dur de désir.

La montée de mon plaisir fut interrompue par le bruit d’un objet brisé.

Pivotant sur mon siège pour regarder d’où venait le bruit, je fus stupéfaite de découvrir dans mon salon, mon voisin, un genou à terre essayant tant bien que mal de tenir dans ses mains un chat qui se débattait.

— Qu’est-ce que vous foutez là ? M’écriais-je en me redressant et resserrant les pans de ma chemise pour cacher ma poitrine nue.

— Max s’est échappé, dit-il en posant son regard sur l’animal gris qui ne cessait de se tortiller pour échapper à la prise de son maitre. Désolé de vous avoir interrompue. Mais continuez ! Ne vous dérangez pas pour moi, ajouta-t-il avec une expression moqueuse sur le visage.

— Allez vous faire foutre ! Et foutez le camp de chez moi !

— Oh ! On dirait que la petite chatte a des griffes. Je m’en vais, mais si vous pouviez m’indiquer la porte d’entrée, ça m’éviterait de repasser par les balcons.

Un bref instant, je fus tentée de l’envoyer au diable. Mais si cet imbécile tombait en repassant sur sa terrasse, c’est moi qui aurai des emmerdes.

— Très bien, lançais-je de mauvaise grâce, c’est par là.

D’une démarche féline et un sourire sur les lèvres, il s’avança vers moi et se figea brusquement. Suivant son regard, je constatais qu’il lisait le message que j’avais commencé à taper, le rouge me monta aux joues. Quel enfoiré !

— Non mais, faut pas vous gêner !

À mon grand étonnement, il lâcha son chat et refermant ses bras autour de ma taille, il me souleva et m’assit sur mon bureau. L’expression de son regard était intense.— Mais qu’est-ce qui vous…

Pour toute réponse, il m’embrassa, sa langue jouant avec la mienne, tandis que ses mains s’attaquaient frénétiquement à ma chemise.

— Je savais que tu avais des seins magnifiques, murmura-t-il d’une voix rauque tandis que ses mains pétrissaient avidement ma poitrine.

Son odeur d’homme mêlée au parfum qu’il utilisait enflammait mes sens déjà émoustillés. Il se mit à mordiller un de mes mamelons, le titillant et le suçant avec force tout en caressant l’autre sein.  L’envie me submergeait, augmentant la chaleur de mon entrejambe. Ma respiration s’accélérait, le souffle court et tremblante, je me rendis compte que j’étais incontrôlable. Il écarta mes cuisses et je ne pus retenir un cri quand je sentis la chaleur de sa langue et ses doigts fouiller mon intimité gonflée de plaisir. Je n’en pouvais plus, relevant mes jambes pour les poser sur ses épaules, je m’offrais à lui. Je me cambrais et ondulait lascivement. Je voulais le sentir encore plus profondément en moi, je voulais sentir son membre aller et venir jusqu’à me rendre folle de plaisir. Mais alors que l’orgasme s’apprêtait à me submerger, il s’écarta et tendrement et glissa sa main dans mes cheveux.

— Non, pas encore ma petite sorcière, se serait trop facile.

Sorcière ! Son attitude avait brusquement changé lorsqu’il avait posé les yeux sur l’écran de mon ordinateur. Se pouvait-il que…

Il fit passer son pull au-dessus de sa tête et dévoila un buste large tout en muscle. Mes mains glissèrent sur son ventre, sa peau était douce et chaude.. Mon regard se posa sur la bosse qui gonflait son pantalon et après avoir caressé son sexe à travers le tissu, je m’attaquais à détacher la boucle de ceinture qui retenait son jean et le fis glisser sur ses jambes tout en embrassant et léchant son torse puis son ventre. Sa verge dressée m’apparut tel un joyau. Je m’agenouillais et la frottant contre ma joue je sentais, à travers la veine palpitante qui longeait la hampe, les battements saccadés de son cœur. Du pouce je suivis le contour du gland, légèrement plus sombre, et j’y déposais un baiser avant de le prendre dans ma bouche et de l’aspirer tout en exerçant des mouvements de va-et-vient.

— Continue, supplia-t-il le corps tendu comme un arc.

Tout en donnant de rapides coups de langue sur la hampe, j’emprisonnais ses bourses dans ma main, les malaxant avec douceur avant les aspirer l’une après l’autre. Les jambes tremblantes, il s’adossa au bureau les mains crispées sur le meuble afin de se soutenir et renversa la tête en arrière.

Jamais un homme ne m’avait paru si beau, je ne le quittais pas des yeux, ne désirant perdre aucune des expressions qui défilaient sur son visage.

Reprenant sa verge en bouche, je la fis aller et venir l’enfonçant de plus en plus jusqu’à l’engloutir tout entière tout en jouant de ma langue et de mes lèvres sur toute la longueur en m’attardant sur le gland, partie la plus sensible de ce magnifique bijou.

Il me repoussa brusquement et tombant à genou devant moi, m’obligea à m’allonger sur le sol et écartant de nouveau mes cuisses, il se glissa en moi d’un seul coup de reins. La sueur perlait sur son visage, collant ses cheveux à son visage que je m’empressais de repousser afin de ne rien manquer de chaque accès de plaisir. Un grognement lui échappa tandis que ses mains se crispèrent sur mes cuisses, m’agrippant plus fort à chaque coup de boutoir. Il n’y avait aucune douceur dans ses mouvements mais je ne m’en plaignais pas, au contraire chaque assaut me rapprochait un peu plus de la frontière entre le plaisir et la douleur.

— Oui ! M’écriais-je haletante. Oui !

— Tu aimes ça, me susurra-t-il la voix rauque. Regarde comme je vais te chevaucher ma douce.

Il se pencha sur moi et me mordit la lèvre inférieure afin que j’ouvre la bouche et m’embrassa avec passion. Refermant mes bras autour de ses épaules, je me relevais et le fit basculer pour inverser nos positions et prendre le dessus, mais il ne l’entendait pas ainsi. Il me recoucha sur le sol et se retirant, il m’obligea à me retourner me mettant ainsi à quatre pattes.

Un frison me parcourut quand je sentis ses doigts mouillés masser mon anus, puis sa verge se presser contre mes fesses pour me pénétrer. Après quelques pénétrations en douceur, il accéléra le rythme et mes genoux et mes paumes frottaient sur la moquette à chacun de ses mouvements. Tout en caressant mon dos,il m’empalait de plus en plus profondément. Les doigts d’une de ses mains entreprirent de titiller mon clitoris gonflé de désir pendant que de l’autre il introduisit deux doigts dans mon vagin.

— Plus fort ! Suppliais-je tandis qu’une vague de plaisir inondait chaque partie de mon corps.

Il accéléra le rythme et son ventre claqua sur mes fesses. Me cambrant fortement, je sentis l’orgasme arriver et un tourbillon d’extase explosa en moi tandis que son jus se rependait par saccade sur ma peau et s’écoulait sur les rondeurs de mes fesses, nos cris se mêlant en un rugissement de plaisir.

Lorsque je repris mes esprits, nous étions toujours couchés sur le sol de mon salon, mon corps pressé contre le sien, nos jambes et nos mains entrelacées. Devinant que j'étais éveillée, il me serra encore plus contre lui, enfouissant son visage dans mes cheveux.

Je ne savais pas ce qui se passerait entre nous par la suite, cependant, j’avais une certitude, aussi bien virtuellement que dans la vie réelle, Nikolaï était un amant approchant de la perfection.

[1] Parole de la chanson Rue de ses désirs par le groupe Triste Sire

 Angelique Ferreira

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