Low cost city.(1)

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Extrait de: " On avait des objectifs à atteindre, plus grands qu'une rame de métro ou de papier peint. On encollait bord à bord en prenant garde de ne pas trop dépasser sur les voies."

Avec Betty, au tout début de notre relation, nous étions jeunes et plein d'énergie: pour vivre et voyager, on profitait du tourisme commercial pour enjamber la planète et désassoiffer le moteur de notre tchouk-tchouk, qui lui, tournait encore à l'essence (l'énergie solaire étant à cette époque seulement sur les parasols). On repassait des chemises crocodiles en Inde comme on enfilait des lacets sur des œillets de tennis vers Hô- Chi-Minh-Ville. On envoyait des cartes postales (désolé, le selfie n'existait pas encore) pour dire qu'on allait bien à la famille et qu'on vivait de la perche sur le Nil et de l'âme de Gandhi sur Bombay... alors qu'on suçait des tas d'insectes séchés pour avoir plein de vitamines pour faire local et pas cher, comme aussi de bouffer du civet de macaque ou de serpent à 3 têtes: le nâga (pour sa fiche technique, je vous laisse aller voir sur Wikipédia).

Betty se laissait aller de temps en temps à des soins de manucure pour enlever la terre des haricots sous ses ongles et la peau fine du gingembre: quand elle prenait mon sexe sous la tente, elle vérifiait son état avant de le mettre dans sa bouche, pour si jamais un reste de fermeture Éclair. C'était l'année ou Kersauson venait de terminer 4° de la route du Rhum et où le vol 9 de la British Airways Londres-Auckland, fût détourné sur Jakarta pour un nuage de cendres.

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