LR1128 yl5 Texte avec contraintes

-J'ai échangé des propos assez vifs avec un jeune-homme en sortant de la gare.

-Tu m'étonnes…

-Pourquoi ? Comme si j'étais toujours sur mes gardes !

- Ben mémé… tu es un tout petit peu susceptible, tu dois bien le reconnaître non ?

- Pas du tout !

- Mouais, raconte

- Et bien il devait attendre l'autobus et avec le vent son chapeau enfin plutôt sa casquette posée à l'envers sur sa tête, s'est envolée.

- Et ?

- Je l'ai ramassée et lui ai tendue. Il l'a attrapée brutalement et sans un merci, ni un regard il l'a replacée sur sa tête… Toujours à l'envers…

- En effet ce n'est pas très poli…

- Voilà. Donc, je lui ai fait remarquer qu'il manquait d'éducation et de savoir vivre et puis c'est tout.

- Aie ! Mémé tu devrais faire attention ! Maintenant les gens ont parfois de mauvaises réactions !

- Ce sale gosse m'a fait un doigt d'honneur ! Et il m'a dit « Va te faire niquer la vieille ! »

- Et ??? Tu y es allée ??

- Tu te crois avec qui ? ...J'ai répondu en souriant : « Et toi morveux va pique-niquer avec ta mère pour refaire ton instruction ! »

- Non !!!

- Oui ! Tu aurais dû voir sa tête…

- Il n'a rien dit ?

- Rien…J'ai passé mon chemin… L'autobus arrivait…et puis c'est tout…

-…

Cette contrainte m'a fait penser à Raymond Queneau…et ses « Exercices de style » Le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au long cou, coiffé d'un chapeau orné d'une tresse au lieu de ruban. Le jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s'asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami qui lui conseille de faire remonter le bouton supérieur de son pardessus. Cette brève histoire est racontée quatre-vingt-dix-neuf fois, de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes.

Voilà… Bon pour trouver le mot gare…faut lire...