Lui.

hama

Il parait qu'en septembre c'est la fin ; la fin d'un été qui n'a pas vu le jour. On se verra moins, tu m'oublieras petit à petit ou me demanderas simplement des nouvelles de temps à autre. Tu n'auras plus beaucoup de temps à m'accorder et moi je ferai genre que ce n'est pas grave. Je te dirai que de toute manière on trouvera bien un jour pour nous mais jamais on en fixera réellement un. Et au fond de moi je saurai que ce n'est pas seulement la fin d'un été mais aussi notre fin. La fin de quoi d'ailleurs ; rien n'a jamais commencé.


Je n'aurai que peu de moment pour t'exprimer ce que je ressens et je partirai petit à petit du coin. C'est ma dernière année, ma dernière avec toi et ensuite tout ça se finira. Tu partiras sûrement sur Rennes pour l'école et moi j'irai à Nantes. Toi, tu rencontreras d'autres gens qui te feront oublier ceux que tu fréquentes actuellement en dehors des plus proches. Tu rencontreras un homme gentil et attentionné qui te fera rêver et après quelques années, il sera ton fiancé. Tu auras tout juste fini tes études que déjà tu seras en appartement à commencer une petite vie bien rangée. Tu auras perdu mon numéro de téléphone au fond d'un tiroir et moi je n'oserai te contacter. Car moi je ne t'aurai pas oubliée. Je serai sûrement seul. Je travaillerai jusqu'à tard dans la nuit pour un salaire de minable, alors que toi tu seras fonctionnaire. Ton fiancé et toi, vous aurez choisi un jour en août pour vous dire oui. Moi j'aurai gâché ma vie à trop espérer.


Quelques années après, tu recevras une lettre qui t'annonceras ma démission définitive. Tu la liras, assise dans ton canapé, accompagnée de tes deux enfants, Nina et Maël. Tu te souviendras vaguement de moi, alors que les déménageurs qui videront mon appartement emporteront des tableaux de toi. C'est ainsi que je vois notre avenir.


Tu te rappelles un des premiers trucs que je t'ai proposé ? Je t'ai proposé un jeu avec des règles bien particulières. Un jeu qui se joue de l'Amour, un jeu dangereux. Et dire que c'est ce qui a fait que tu continues à me parler.

Le jour de notre rencontre, j'ai vécu un coup de foudre. Le deuxième de ma vie. Le premier étant destiné à ma mère que j'aimais vraiment beaucoup. Cela fait de toi une femme très importante dans ma vie. Le soir même de notre rencontre, tu me parlais de tout et de rien en étant assise sur le carrelage des toilettes qui sont à côté de la cuisine. Tu me parlais de ta façon de voir le choses et je te disais la mienne. L'amour de nos jours existe-t'il vraiment ? C'était une des questions que l'on s'était posée avant que l'on vienne nous déranger avec "ton mec se sent vraiment pas bien".


Rien que le fait que ma main effleure ta jambe sans faire exprès m'a plu. Ça fait à moitié pervers de base dit comme ça mais je pense que tu comprendras le sens de ma phrase. Quand je te prends dans mes bras ou que je touche tes cheveux, je sens bien qu'un truc pas normal se passe à l'intérieur de moi, dans mon inconscient. Rien que le fait que je remarque tes grains de beauté c'est pas normal, d'habitude je ne suis pas autant observateur. Un truc pas normal se passe dans ma tête, mais un truc qui ne sert à rien. L'Amour. Je suis en train de tomber amoureux, si ce n'est déjà fait. Ça me fait peur mais en même temps, j'ai envie d'y goûter. Ça me tente. Mais bon, ça ne se réalisera jamais.


Je t'aime. Tu me manques.

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