Lune de sang
mysteriousme
Perle de nacre de la voie lactée.
Ocre ce matin, au milieu de l'obscurité.
Engloutie par la brume tu disparais.
Tout est calme. Tout est apaisé et apaisant en ta présence bienveillante.
On n'aperçoit plus que ta silhouette et la blancheur immaculée en haut de ta rondeur.
Le Soleil te donne des allures de Mars ce matin.
Observatrice de la Terre depuis la nuit des temps, tu dois être scandalisée par les humains.
En plus d'être venus fouler ton sol comme s'ils étaient chez eux, ils font n'importe quoi sur la planète bleue.
Alors, la dernière fois, tu as décidé de t'en aller, de t'enfuir.
Trop de cruauté, trop d'imbécilité, trop de violence, trop de pollution, trop d'inhumanité finalement.
Je ne l'aurais pas cru, mais ton absence est marquante.
L'Humanité est en alerte rouge.
Tout fonctionne moins bien. A commencer par les humains, mais aussi les machines.
L'apathie règne. C'est glauque. On sent la faim, la misère, l'amertume des jours heureux.
Et le pire, c'est la nature. Complètement déréglée !
Les mers et les océans ne sont plus que des lacs artificiels salés et sans limite. Adieu les marées hautes, les marées basses ! Seulement de l'eau stagnante aromatisée aux moustiques, en proie à la vase et au plastique.
Les forêts sont étiques. Les animaux sauvages sont tapis dans la pénombre que tu ne leur offre plus. On a retrouvé des chouettes mortes depuis ton départ.
Même les Hommes, ces machines de guerre infernales attirées par tout ce qui brille fonctionnent au ralenti. Plus d'idées, plus d'envies. Le désir est mort en même temps que tu es partie.
L'amour des mères, des femmes, des maîtresses s'est envolé, disparu. La fierté qui brillait dans les yeux des hommes est muette. Les rires des enfants se sont tus.
Pire qu'une guerre. Pire qu'un désastre.
Le printemps ne viendra pas. Il ne viendra plus.