Ma bosse.

kery

Quand la chimie des corps dépasse la chimère des codes.

Électrochoc.

À peine le temps de sonner, j'étais désarçonné. Sa voix déformée me laissait garçonnet. J'ai pris l'escalier, les étages et sa main. Elle m' a souri, invité, s'est inquiétée de mon chemin. Mon corps était entré, quelque chose continuait dans les escaliers. J'étais rarement monté si haut lorsque j'ai vu ses bas. Contentieux de la morale et de la raison, je donnais le point à l'une pour éviter la surtension.  Elle lisait comme dans un livre, ce qui en moi ne tournais plus. Oublié l'impératif de la fonction, ce que je voulais c'était l'accrocher, crocheter la porte, la faire s'envoler. Futile cette situation. Je me suis mis hors-jeu sur toutes les questions. Vint le temps de mes prétentions :  vous tutoyer, te revoir entre deux glaçons. M'a dit : je pourrais être ta mère et toi mon garçon. Reprends ton cv, tu n'auras pas le poste, juste la promotion.


One-Shot.

Je l'ai revu. Je la devinais là-bas sur le trottoir à fumer mon retard. Ses talons symétriques se plaisait à rappeler  sa tenue hiérarchique. Elle m'avait vu m'avancer, à quelques pas, elle feignait ne pas me voir tandis que je me promettais de lui en faire. Je ne me suis pas excusé,  je voulais pas être son gosse. Dans ses yeux je la voyais cette phrase lanciner : who's the boss ? Le serveur n'ayant d'yeux que pour elle, il nous conseillait de prendre des lentilles, je lui recommandais de prier dieu, d'essuyer ses babines. Il a fallu le dessert pour qu'elle disserte, se déride, m'en foutais : je fixais l'éphémèride. J'avais vu Hitch, elle lisait Nietschze, je voulais la faire monter, elle disait que l'homme devait être surmonté. Je la pris aux mots et d'chez moi lui proposait de vérifier. Le bon goût ayant son droit autant que le mauvais, la suite se conjuguait en aparté.


Hot Spot.

Deuxième fois. La confimation d'une religion naissante. Elle n 'assumait pas l'incessance de nos ébats, se chercher en excuses pour cacher ses émois. J'avais lu que l'attachement naissait au troisième rapport, elle voulut que je l'attache dès le cinquième. Je l'ai prise toute l' après midi avant qu'elle m apprenne pour son mari. Ni bête, ni prêtre je l'avais vu son alliance retirée sur la commode près du lit. Je justifiais ma morale décadente par un long chemin de choix. À mon innocence, les mains pleines de ses seins, pour longtemps dans mes draps l'essence de son parfum. Elle plissait toujours les yeux après l'avoir fait, comme si en elle, peu à peu le mal gagnait. Pourtant dès les préliminaires, oublié l'adultère, devenait une tigresse que la sagesse avait trop longtemps enfermée. Je la tenais par le rire, par les cheveux et par l'audace de ma démarche, au bout du troisième rendez-vous voulu la sortir, se faire un théâtre. Pourquoi pas aller jusqu'à Broadway un de ces quatre ? Mais dans sa tête c'était No Way. Elle pensait que je voulais lui faire le plan : attachement, projets, arche de Noé : jamais l'idée ne m'a traversé ! Et puis même pour se faire du gras au kebab du quartier ce mardi là  c'était conpromis , sa réplique ce soir là : Ciel mon mari !


Pare-choc.

"L'amour physique est sans issue" disait Serge, étrange, je ne vois de superflu lorsque mes mains frolent ses tissus. Au réveil intime, sous ses cheveux, j 'ai vu le soleil faire reculer la muraille sous son échine. Elle m'a tendu la main, ouvert la porte à des lendemains. Je ne la prends plus, je lui fais l'amour. On ne joue plus, évitons les détours. C'est la premiére personne dont je vois la singularité, à tel point j'avoue que mes verbes commencent à nous conjuguer. Abaissé, je lui fait écouter mes CD, nos gardes cèdent mais elle se garde d'aimer. Elle a des goûts fleur bleue, j'la surnomme mamie et dans la voiture lui met France Bleue. Vexée, elle me rappelle nos âges écartelés. Dans la facilité je lui rappelle l'adage : il n'y a pas d'âge....


Syncope.

De débauche en embauche, il n'y a qu'un pas qu'il ne fallait pas passer. Se taper la patronne avant d'être recruté, entendre dire "elle est bonne" à la machine à café. Il y a les bruits de couloirs et les siens le soir quand tout le monde a pris congés. Notre relation est purement obsessionnel,  on travaille plus pour baiser plus, chaque mois je reçois le salaire de nos sueurs. Elle commande le jour ce que je décommande le soir, me recommande de ne pas trop croire en nous, avant que mon absence quelques jours l'amende jusqu'au désespoir. On s'est mis d'accord sur un cdd mais nos accords ont goût d'éternité. Déterminée à se dédouaner de m'aimer, évoque une faute de parcours, jusqu'à ce que ses bras m'entourent et me remercient de briser son cours. Elle aime encore son mari, aime en corps le trahir et se demande si je la ferai défaillir. J'aime cet élixir qu'est sa langue dans ma bouche, moins le poing de son mari qui trouvait ça louche qu'au lit elle se mette à jouir.


Équinoxe.

Plus rien n'a de saveurs, sur mon visage coule la pluie, plus la sueur des midis. Elle était la sainte et moi son Harder. Je lui faisait boire l'absinthe, oasis dans sa langueur. Me regrette t-elle...je l'espère...six mois vide d'elle, deux moi se sont reformés. Sa remplaçante dans mon cœur malformé a beau se malmener, ne trouve qu'impasse et Tourmalet. À peine rencontrée, je la conjugue à l'imparfait. Ce qui m'importe, me subjugue, est autre et n'a de prises que dans le passé. Puis, vint un jour où l'on se raisonne lorsque le téléphone sonne, on n'attends plus qu'une voix désirée raisonne, d'une touche le doigt décroche, le dépit entonne. Ce jour là pourtant, le son de sa voix. Mon cœur qui bat. Pourquoi m'appelle t-elle si sa voix est si stone ? J'aurais pu être son fils, elle ma mère, finalement je saurais au bout du fil que c'est deux fils qui feront de moi le père.

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