Excès sonores

cos

Ma femme est fana de l'infâme.
Fannée, sans fard, sa peau diaphane
S'effile face à la foule enflammée.


Des cris croissent, des pneux crissent,
La rue rouée, rossée, se raréfie sour les ruades des gens.
L'incendie sent dix rues à la ronde.


Ma femme est fana de l'infâme.
Des flammèches lèchent le pourtour de partout.
Une allumette à la main, elle a lu, nette, la peur de ces âmes.

"Tous ces gens gènent et geignent dans la gorge du dragon."

La ville voit sa vindicte vouée au vain,
Car déjà ma femme, famélique et maléfique,
Dévore enfin le fin et frèle espoir lointain.


"Il n'y a plus rien..."

Ma femme est fana de l'infâme.
Les ingénus à genoux geignent,
Le géant génie gobe les gens qui jonchent le macadam en flamme...

"Le feu file sur fond de fin des temps."

Elle rie, eux râlent.
Les flammes dressées en lames enlassent son corps las.
Férue de rues en feu, ma femme s'enflamme, enferée dans un enfer sans vers.


La ville en cendre sent le sang semé en un vil sens.
Et le vide lié au vil libère le Cerbère.
Le Mal tombe en raffale d'un ciel amoral et léthal.


Ce ne sont que des mots assemblés par le son
Ce ne sont que des maux sans blé mu par le son.
Les flammes en épis parcourent ces vers.
Ma femme, par dépit et parcours sévère
Avala en un vaste val l'aval de l'infernal.

Ma flamme en fanal s'étale et clame :
Ma femme est fana de l'infâme.

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