Ma soeur Anne
eve-ibk
Fan bâtée (non battue)
femme qui aime
(avec son âme)
la manne
du ciel c'est l'homme
qui l'accompagne
l'éponyme héros
des romans qu'elle s'invente
femme bâtée
à bataille contre bêtes
imaginaires
largue les amarres
démarre
et libère toi
(de toi….)
ma soeur Anne
ne vois tu pas venir?
ce vent de liberté
respire
l'avant goût
le sel de vivre
le rythme d'exister
les rhymes
déclamées
l'hymne ennivrant
même si tu l'mimes
et que tu manques de souffle
mi-morte
et mi-médusée
ton cœur bat
réanimé
tape du pied
claque des doigts
le boucan de la joie
sans raison
l'autre de ses rayons
t'as donnée
une mélodie pour la vie
pour l'éternité
et aujourd'hui….
alors fanatique
énigmatique
énigme-tique
toute en magma bouillonnante
le tic tac
le système pensif
de la pendule s'arrête
car ton coeur éphèmere
périssable même
ne s'étiolera
pas plus que la mer
le va et vient de saisons
alors….
repose toi, contemple
et entend ton propre silence
femme bâtée
herbe coupée
sous le cœur
couteau planté dans tes larmes
largue les amarres
démarre
et libère toi
(de toi….)
femme animale
que l'homme a séduite
n'est plus réduite
à la fuite
si elle garde en elle
le fruit rebelle
de sa sublime différence
déférence toujours
pour l'humain
acceptant son errance
comète filante
comme être sur le fil
jamais arrivé
pas d'autre délivrance
que dans la poésie
lue, méditée,
héritée
méritée mais riant
et pleurant à la fois
tu es foi
porteuse de vie
foi et silence
ou tout unifié
ne crois
qu'en ce qui ne se voit pas
ni d'au-delà
ni de Dieu
puisque tout est là
femme bâtée
bâtissant la fenêtre
au creux de tes murailles
largue les ammares
démarre
et libère toi
(de toi….)
ouvrant la porte
accueillant le dehors
fermant les yeux
excusez la métaphore
ma soeur Anne
ma soeur Anne
ouvre ton âme
comme une amphore
vois venir
l'ombre enluminée
de l'avenir redouté
le présent ne lui doit rien
il doit tout au passé
ce texte
comme tant d'autres
ne dit rien
qu'un grand vide
beaucoup trop plein
d'hybrides émotions
lache la bride
sans objet
de tes mots
dérivant déridés
plus mes rides
mes cheveux blancs
m'attendent au tournant
plus je sais
qu'une vague
de l'âme
ni âne ni mâle
me laissera échouée
et
ça m'fait rire à en pleurer
Alors femme hantée
Infâmie de liberté
J'large les amarres
J'démarre
Et j'me libère de toi….
Eve IBK