Ma statue

Ma statue de la liberté a une tête d'enfant, au regard poupin, elle regarde droit devant elle en  dominant des ponts et des buildings, c'est la reine des Etats-Unis, un petit prince en fait, le Prince de la liberté. J'ai eu envie de le représenter ainsi du bout de mon pinceau hésitant, place aux enfants libres, donc, sans cadres, sans limites. Non que je cautionne cela, loin de là, mais esthétiquement je trouve que c'est joli. Joli: le mot le plus faible pour évaluer esthétiquement quelqu'un, quelque chose cela dit le terme "joli" en l'occurence est aussi accompagné du terme "mignon", "attendrissant". Il a le regard lointain mon Prince de la liberté, il regarde par-delà les nuages, de l'autre côté de la mer, il a ce pouvoir là, c'est un grand mon Prince, charmant, peut-être, je ne sais pas, pas d'importance, je n'ai plus l'âge d'attendre le prince charmant en humant des roses dans mon jardin. Je suis entre fin de jeunesse et presque vieillesse, entre deux âges donc, je dirai quand même que je tends vers une vieillesse que je veux pas trop moche, je travaille pour cela.

Peindre un rêve, je ne vous ai pas dit, ma statue semble rêver avec ses yeux ronds, peindre un deuxième rêve, des arbres avec des fruits orangers, un rêve qui ne se réveille jamais. Réaliser un rêve, un rêve où le monde serait la meilleure version de lui-même, sans drames, sans catastrophes, l'idéal quoi... C'est comme ça qu'il faudrait vivre, y en a qui s'accrochent à cet idéal, qui font de leur vie des oeuvres d'art, qui font des créations splendides de leurs petites mains habiles. Parmi ces personnes, deux sont des amies précieuses, belles de coeur et d'esprit. Belles, cet adjectif si difficile à définir, qui donne l'impression de quelque chose de fini, de finement accompli. Belles, les roses, les fleurs que j'admire, ma nièce qui va sur ses vingt ans... J'ai une liste non exhaustive dans mon coeur, des idées de la beauté, sauvage, naturelle, beauté chic, beauté choc, et la plus belle des beautés pour moi, celle qui est faite de bonté, de gentillesse et d'un sens inné des responsabilités comme celle de ... et de ... Sphère privée, sphère céleste, j'ai la chance d'être entourée de roses sans épines, quand elles sortent les griffes ce n'est pas contre moi mais contre une certaine réalité trop sotte on va dire, sotte: terme gentil pour dire idiot, stupide, imbécile, hélas les mots gentils ne traduisent pas toujours la réalité mais je vais m'en tenir ici... Ne mettons pas de coups de pinceau inutiles au tableau qui ne seraient interprétés que comme des erreurs.