Ma tour d'ivoire

eymeric

La race humaine me degoute, la femme me fascine.

        J'ai jeté ce caillou de toutes mes forces et aussi loin que j'ai pu dans l'eau. Je m'efforce la plupart du temps à rester aussi loin que je peux de vous. D'en haut, je vous vois, je suis posé sur le toit de cet immeuble face à la mer et je vous méprise. Je suis plein de hargne parce que je vous trouve vide de sens. Il y en a certain que j'aimerais vidé de sang, mais pour préserver mon karma je préfère vider deux cent idées sur un cahier. Mais dans cette vie le moindre acte a vite deux sens, si bien que très vite deux anges peuvent se transformer en deux démons. C'est démentiel à quel point les gens sont fourbes, on te demande de té-mon mais ces mêmes gens seront les premiers témoins de ta chute. C'est fou. Donc t'as le choix : t'as le chut ou t'as le shit. Mais vu que personnellement je ne fume pas le teuteu, je refuse de me taire et de me limiter à une mentalité « ter-ter ». Quitte à être borné et terre à terre. Mais père et mère m'ont toujours poussé à aller dans ma direction.

Parfois j'ai peur que si je la suis, je finisse par perdre la mer des yeux. Donc oui, parfois, j'y gagne à me tourner vers les cieux. Mais comme je suis ingrat et que souvent la réponse se fait longue, j'en deviens dédaigneux. Au point d'avoir du dédain pour le jardin d'Eden et c'est alors que je m'en veux. Mais je me rassure toujours en me disant qu'après vous il y a moi. Enfin après vous à vrai dire, il y a « ils », mais ce qui revient au même. Vous êtes des memes d'un meme et même si vous vous efforcez de plaire : il n'y a que toi qui t'aime. Vous ne réfléchissez que par les items de vos smartphones, mais au final vous êtes des smart aphones. Parce que lorsqu'il s'agit de porter ses couilles et d'élever la voix : il n'y a plus personne. Vous ne quittez même pas votre voie car vous n'en avez plus, et si encore vous vous efforciez de créer vos propres sentiers : mais même pas. Vous vous contentez de crier "santé" en vous convaincant que vous êtes indispensable. Mais sans toi la fête se porte et se portera toujours aussi bien. Vous oscillez entre attitude lâche et lâchée d'attitude superflue. Les gars, vous osez penser que votre semence est un super flux à répandre sur le plus de filles possibles. Mais c'est super nul parce que quand vous allez tomber sur le super num, votre ticket sera abimé et on ne vous octroiera pas le lot. Les filles, il faudrait peut-être s'attarder sur les gars autre que les rats. Il serait peut-être temps d'oublier ces rats goutant au plat de l'infidélité car il le trouve ragoutant. Parce que c'est juste une question de prisme, mais à la fin, de prime abord, tu sembles toujours finir par faire primer ceux qui t'ont menti au début. Mais mon petit doigt me dit que tu aspires à mieux. Parce que respirer à deux permet toujours de pousser la course plus loin. Encore faut-il miser sur le bon poulain et pas sur ce que certains dans un excès de misogynie appellent « pussy ayant abandonné la pusillanimité ». Toute manière personne ne fera jamais l'unanimité, et je vais vous dire, je n'ai en aucun cas envie de la faire pour vous. Entre le gars qui n'ose pas traverser parce que le petit bonhomme est rouge alors que la rue est déserte ; et le gars qui voit rouge parce que tous les feux ne sont pas au vert sur sa petite planète : j'ai de la peine pour ce monde.

   

    La race humaine me dégoute mais la femme me fascine. C'est ça mon problème. J'ai beau être sur le plus haut immeuble du monde face à la mer la plus vaste, mon plus grand problème reste la compréhension de cette gente qui façonne tant de gens. Parce qu'à un moment donné de mes textes, il faut toujours que je bascule vers toi. C'est peut-être pour ça que certains trouvent mes textes trop longs. Moi je m'efforce de dire que c'est car ils sont feignants. Je bous quand je pense qu'on veut que je participe au nivellement par le bas en raccourcissant mes écrits. Putain je vous emmerde, mettez-vous au rythme de la locomotive ou changez de quai ! C'est comme ça, en ne faisant plus rien d'un peu plus raffiné qu'on s'est retrouvé à avoir des leaders de pognon et plus des leaders d'opinions. Puis rangez les opinels, rien ne sert d'être agressif dans les actes, soyez le déjà envers vous-même. Vous avez beau faire des squats vous ne bougez absolument pas votre cul et vous continuez à squatter le banc de la complaisance. C'est peut-être pour ça aussi qu'il y en a qui s'efforce de croire et de répéter que je n'y arriverai pas. Je n'y arriverai donc pas car je répète toujours la même chose, je parle toujours des mêmes sujets ... Très bien, d'accord. Mais ce n'est quand même pas ma faute si ça fait des siècles que vous répétez les mêmes conneries. Je ne dis pas que j'ai forcément raison… Je dis juste que ça fait des siècles que vous avez tort. Il serait peut-être temps d'essayer autre chose. Vous savez je parle de cette manière que vous avez de juger constamment les gens. Cette manière que vous avez de vous chier dessus lamentablement tout en vous plaignant que vous n'avez pas d'opportunité. Cette manière que vous avez de ne pas être reconnaissant, cette manière que vous avez de privilégier le paraitre à l'être. L'ère du vide sans doute …


      Dans tout ça moi, je n'ai finalement pas vraiment parlé de toi. Peut-être parce que tout ça c'était déjà un peu toi. Tu as l'air de t'évader quand tu es avec moi, en tout cas c'est ce que je ressens. Même si malheureusement, tu me dis peu voire pas du tout ce que toi tu ressens. Mais quand je recense le tout entre nous, je vois qu'il n'y a rien qui nous sépare, si ce n'est toi et ce truc de merde que tu as dans la tête. Mais comme au fond, on a du mal à se passer l'un de l'autre, on va panser les blessures de l'un et l'autre comme on peut. Et ça jusqu'à que le pansement devienne une béquille, puis que la béquille devienne une épaule sur laquelle s'appuyer. Peut-être qu'à la fin, l'épaule sera carrément un être avec qui être ... En attendant, moi je suis là, bloqué sur ce toit, condamné comme à tourner en rond, à observer les autres, à m'énerver comme un lion en cage sans jamais vraiment partager ce qui me fait souffrir réellement. Je suis comme le mythe de Sisyphe de ce siècle, ce mec si incisif avec ses avis tranchés qui s'est esseulé. Je suis condamné à regarder tout ce que je déteste, à savoir vous. Mais avant « vous » il y a le « nous » mais pour moi, pour le moment, le nous s'apparente à un noeud que je n'arrive pas à défaire sans ton aide. Frappé par le soleil, je me sens faible sur ce toit. Et étant sans tonnelle pour me protéger, je préférerai cent fois être totalement antipathique, ne me soucier de personne d'autre que moi et être avec toi au bord d'un étang. Mais je n'y arrive pas, tout me révulse, le moindre truc déclenche une pulsion. Plus ça va, moins je supporte la bêtise humaine, je suis devenu intolérant aux fils de pute. Et qu'on ne me réponde pas « comme tout le monde ». Parce que non, vous, vous vivez avec. Vous prenez vos sous, vous baisez, vous faites la fête et vous tolérez tout ça au final. Moi je ne peux pas, je rêve de partir vivre en autarcie avec des otaries. Mais même là-bas, le ballon qu'ils feraient tourner sur leur museau me rappellerait ce monde qui ne tourne pas rond. Donc je m'efforce d'encaisser les coups comme un pao. Mais souvent, ces derniers ne volent pas haut car il s'agit de coups bas. Parce qu'elle est loin la loyauté et la franchise des gangster de Cuba. Même si je blâme leur activité, ils avaient au moins ça eux. Vous, au tout au plus vous ne valez pas plus que ça ! Pourtant c'est malheureux, car des petits se sentant pousser des couilles et pensant que c'est bien tentent des choses. Mais quand on dit que le savoir est une arme, ce n'est pas pour inciter à braquer les caisses de Mollat.

     

       Tiens, je viens d'apercevoir un carambolage en bas. Je crois qu'il concerne la jeunesse et la vieillesse. La jeunesse a voulu à tout prix accélérer sur tous les fronts alors que la vieillesse demandait à ralentir. Non pas par peur, mais par incompréhension. Mais trop tard, comme on ne prend plus le temps de parler, et bien la faucheuse est passée par là. Elle repassera tôt ou tard de toute manière et pour tout le monde. Je dois avouer que j'espère qu'elle passera le plus tard possible pour toi. C'est un peu égoïste mais j'aimerais bien pouvoir repasser un peu de temps avec toi. Tu sais ce genre de temps que tu ne comptes pas justement. Parfois j'hésite à te dire « Juste : mens moi », puis en fait je verrais trop la vérité pour pouvoir la nier. J'attends donc que tu sois une vrai femme, que tu sois courageuse et que tu jettes enfin ce foutu bâton. A vrai dire il n'y a pas qu'elle qui connaît la théorie du bâton. Vous la connaissez tous. C'est cette putain de manie de toujours vouloir jouer. Mais bordel à quel moment on a commencé à inclure cette notion de « game » partout. Si vous prenez le bonheur pour un jeu, il ne faut pas s'étonner que vous repassiez sans cesse par la case départ, que parfois vous finissiez prisonnier de vos sentiments ou alors qu'on saute votre tour. Nom de Dieu que vous êtes con. La vie n'est déjà pas assez dure et compliquée comme cela il faut que vous vous rajoutiez un poids. Ou alors ce n'est pas voulu, vous êtes finalement peut-être juste tous cons. L'avantage des cons c'est qu'ils sont heureux pour un rien, c'est simple d'être heureux quand on est con. Mais ce n'est pas donné à tout le monde de l'être. Toi en l'occurrence, et même vous, tous ceux qui ne se sentent pas con, et bien vous allez être malheureux à force de jouer. Mais au fond est-ce que ce n'est pas tout ce que vous méritez ?


      Et c'est un garçon seul du haut de sa tour qui vous dit ça …

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