ma vie

Ma vie

Comme si le temps s’était arrêté... Assis sur mon cul, dans le sable de cette plage déserte, je regarde les étoiles. En voilà une filante, qui se casse la gueule. C’était sûrement la mienne...

La vraie chute a mis du temps à venir, mais depuis quelques jours, je me sens au bord du gouffre. Et voilà, l’alternative n’est plus de mise. Il me faut sauter et voir le fond... vite… très vite…

Il me reste à espérer. Qu’ai-je donc à espérer ? Que l’oubli vienne et m’enveloppe dans les bras glacés de sa nuit, me glace les membres et le cœur ? Faut-il que je me regroupe pour rebondir ? Le fond obscur de cette faille ne me semble pas si moelleux.. J’y aperçois la rue, la misère, l’alcool et la crève au bout, seul, tout seul...

Aurai-je assez de courage pour m’agripper au bord de la falaise, du bout des doigts, du bout des ongles ? La tentation de tout lâcher, de tout laisser tomber et moi avec, comme une masse, comme un sac de linges sales, dans cette facilité de la mort...

Non... Il me faut prendre l’envie d’une existence nouvelle, affronter sans ciller les pires adversités. Espérer en des jours meilleurs qui viendront bien un jour, par ma seule volonté.

Prendre le temps de vivre, de respirer les fleurs qui s’éveillent en moi et que j’ai semé. Attendre sans impatience le moment de l’amour retrouvé, qu’il vienne doucement un matin me réveiller. Et, dans un grand lit ouaté, oublier cette vie que j’ai faillis gâcher. Reconstruire une vie d’homme, un avenir sans lequel je ne saurais vivre, à l’heure de la conscience, de la vérité retrouvée. Il me faut maintenant vivre, aimer et être aimé.

La vie est ainsi faite, qu’il faut, pour l’apprécier, la salir, la briser, aux pieds la fouler. Et de cette vie en loques, qu’on voudrait abréger, émane une lueur que l’on ne peut ignorer. Cette lueur, je l’ai vue, dans des yeux étrangers, qui me décapaient l’âme par leurs souffrances passées. Cette lueur d’espoir, qu’il ne faut oublier, je t’en garde une parcelle. Viens, je vais te la donner.