Magalie 1

La lune crève son voile et sa voix fait tinter comme breloques les lustres des songes cristallins de Magalie endormie.

Invisible amant, je te rejoins ; te frôle, t’effleure et t’esquisse dans l’air tiède de la molle courbe de ton aura. Je picore, je pétris, je plonge en toi à pleines mains et parvenu à l’apogée de l’orgasme te titille de mes dents cannibales du sexe. Je veux te faire rêver. Mais de quoi ? D’un plaisir au forme équivoque ? D’une vertu outragée levant son glaive à la face de caresses illicites ? D’un souffle attisant le tison qui brasille au creux de ta toison ?

Belle rêveuse tellurique, c’est dans l’abandon du sommeil qu’on entend le mieux gronder le volcan que tu abrites. Dors ma belle, au mitan du ventre doux. Chevaucher ton indomptable n’est tout simplement le désir d’un marin fou … Songe Magalie comme je rêve de toi.