Mai 2009

Boiserad

Ce texte relate la fin d'un amour et date de l'année 2009, j'avais donc quatorze ou quinze. Je ne l'ai pas modifié.


Elle dit : “S'il arrive que les plus jolies choses se terminent, alors ne reste pas blessé sur le trottoir, recrée ton reflet dans le miroir. Je me sens soudainement vagabonder au fond de mes nausées, toute chose a une fin bien définie et quand on la vit, si l'on réfléchi on n'est que spectateur. On admire, on attend sa fin imminente. Il n'y a rien de plus désespérant que le moment où on comprend que la vie n'est qu'une suite d'événements incertains qu'on passe son temps à attendre. Nous ne sommes que visiteurs dans une galerie d'actions incomplètes.

Alors, me voilà, moi qui ai compris trop tôt et qui suis lasse de toutes ces tristes rengaines. Je n'ai comme ami rien qu'un baluchon bondé d'un tas de souvenirs jauni par le mensonge. Aujourd'hui, je jette au loin notre amour, comme une bouteille a la mer, en espérant qu'un jour me reviendront les déchets de cette histoire condamnée. La chaîne s'est brisée d'entre mes mains et je l'enterre sous un tas de vieux bibelots symboliques, accompagnée de tous nos horribles défauts.
C'est aujourd'hui la fin d'une époque ambiguë et merveilleuse, la page se tourne inconsciemment. Je ne réalise pas encore. Attendons un peu, juste encore un peu et nous verrons bien quel sera le résultat sur notre chemin. N'aurais-je jamais été assez bien ? Étions-nous trop beaux, trop parfaits ? Et si nous n'avions pas existé ? Fût-ce notre idylle paradisiaque qui nous a conduits aux enfers ? Nous ne sommes que les débris d'une chute incohérente et saccadée, le contraste d'un amour trop immaculé.

Ne l'oubli pas, elle et son joli sourire débordant de chagrins, n'oubli ni les mots, ni les baisers. Souviens-toi toujours du goût de sa peau, du feu au creux de son ventre. L'obscurité de cette scène te passera avec le temps"

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