Mais... Lis ça.
Nikita Jones
J'ai laissé tomber le combiné téléphonique.
Et je suis parti. En courant.
En me noyant dans mes propres larmes, comme elle.
Et je me suis assis dans l'herbe.
Enfin non. Je me suis effondré dedans. Comme un mort. Comme elle.
« Melyssa s'est noyée, je suis désolée. » a dit ma mère.
C'est tout.
Rien de plus, rien de moins. J'étais définitivement seul, seul avec moi-même.
Le jour de la rentrée, j'étais toujours atterré, presque enterré.
Mes amis, sans insister ont tenté de comprendre.
Je me suis empressé : Mon amour demeure, au fond de l'océan, ais-je dit. Mais... au sens propre.
Chacun d'eux a ri. Ils sont partis, me laissant seul. Seul avec ma vérité.
Souvent, je vais au bord de l'eau. Et je laisse couler quelques larmes, elles se mélangent à l'infini de l'océan.
J'espère la voir. Sous forme de sirène, je rêve qu'elle vienne à moi, qu'un sourire se dessine sur son visage et qu'elle me murmure à l'oreille « Je suis libre, ne t'en fais pas, sois heureux. Sois heureux mais pense à moi souvent. »
En réalité, mon désir est de la rejoindre... je crois.
Bien sûr, je pense sans arrêt à elle. J'ai bu la tasse, la tasse des souvenirs.
Melyssa, dans son palais aquatique joue tel un enfant.
Ne se souciant de rien, elle sourit innocemment.
Melyssa, de ses yeux magnifiques contemple le néant.
Ne comprenant rien, elle m'a tué également.
Melyssa est gardienne des flots, maître de mon temps,
Et qu'elle m'emmène... Patiemment je l'attends.
J'attends ce moment, depuis déjà 7 ans.
Melyssa est partie, mais je l'entends parfois,
Elle me susurre des mots doux,
Et je me souviens encore,
Que nous n'étions que des enfants,
Et je me souviens encore,
Que je n'ai pas grandi.
Pas grandi, depuis qu'elle est partie.