Malum

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Le mal dort.
Il sommeille en moi, tel un enfant assoupi. Bercé par le calme et le réconfort, le voilà qui roupille et rêve paisiblement.


Une confusion,
Le mal s'étire.
Cette bête hideuse enchainée en mon sein ne ferme jamais réellement ses paupières. Toujours à l'affut de la moindre faiblesse, la moindre odeur de fragilité, le monstre attend patiemment pour se propager telle la marée montante. Il fond sur moi désireux de me noyer de ses désirs.


Un murmure, une agitation,
Le mal éclate de rire.
Je lui mets tous mes maux sur le dos : mes envies, mes lubies, mes peurs et mes fantasmes. Je l'accuse de me posséder, je le blâme de me déposséder langoureusement. Il caresse ma nuque pour la faire frémir à la vue d'une agonie.


Un cri, des larmes, de la peine,
Le mal est en action.
Et puis elle qui s'agite ; baignant dans sa peur et son urine, elle rampe tristement. Sa complainte est comme une mélodie envoutante, un baiser carnassier à Châmundâ. Elle expie, elle expire et je respire.


Mais je le sais, je le sens, il n'existe pas.
Le mal....
Le mal ce n'est que moi.


Exquis Mots

Image : Torvenius

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