Mamie

sousmaplume

Virus, virus, pourquoi ?

Mamie, 

Je t'écris cette nuit tout les maux que je porte dans mon coeur. 

Tu es partie, tu nous as quitté, le virus t'a emporté.. je n'ai plus écris depuis bien longtemps. Mais aujourd'hui ma plume me rappelle. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de te dire que tu vas me manquer, que tes yeux remplis d'amour, ton visage remplis de tendresse, ton coeur remplis d'or, vont me manquer. Mamie, tu étais forte, tu étais une battante, une grande dame, tu as toujours été juste. Tu m'as défendu, tu nous as défendu envers et contre tous même quand papa est partis, tu t'es levé face à ton fils. Tu ne nous as jamais abandonné, tu es venue quand j'étais dans un lit d'hôpital dans les bons moments comme les mauvais. Je suis si fière que ma fille ait eu la chance de faire ta rencontre. Mamie, je regrette de ne pas être plus souvent aller serrer ta main, de ne pas avoir pu te dire tout l'amour que je te porte. Je suis en colère, tellement, parce que je n'ai pu te dire au revoir, je n'ai pu te demander pardon pour ne pas m'être rendue compte de la chance que j'avais de ton vivant de t'avoir près de moi. Je me rappellerai toujours de ce week end en famille pour fêter ton anniversaire, nous étions tous réunis autour de toi, et j'ai vu dans tes yeux tout l'amour que tu nous portes, à travers tes larmes j'ai vu que la seule chose importante pour toi c'est que nous oublions quelques instants les différents pour s'assoir autour d'une table et rire ensemble. 

Je n'ai pas pu revoir ton visage, ni te parler, car ce virus Mamie, a construit des murs en béton autour de toi. La dernière fois que je t'ai vu, tu tenais encore debout, tu avais envie de vivre encore quelques années à nos côtés. Et j'interdis à quiconque de dire le contraire. 

Je n'ai jamais voulu aller aux enterrements parce que j'étais meurtrie à l'idée d'accepter la perte de l'autre, mais Mamie pour toi j'ai pris mon courage à deux mains, j'y suis allée.. mais ces images resteront gravés dans ma mémoire. Cet enterrement n'était tellement pas à la hauteur de ta grandeur, nous étions dans un parking autour d'un tas de débris, nous n'avons même pas pu t'offrir les plus belles fleurs, ni prononcer le plus beau des discours. Et si tu savais Mamie, ma gorge était remplis de douleur, de larmes, de colère, pourquoi toi.. pourquoi.. Tu es partis en cendre, sans que l'on puisse être près de toi, tu as essayé de battre le virus seule dans ton lit, j'aurais voulu prendre ta douleur, prendre ta main.. 

Mamie, tu étais un bout de nous tous, tu étais un bout de force, un bout d'amour, un bout de vie, tu étais en nous tous. Je n'ai pas eu les mots le jour où tu es partis mais je te l'ai écris aujourd'hui. 


Je ne t'oublierai jamais.


Je t'aime. 

  • Quel témoignage poignant ! Tu as bien fait d'écrire ce texte pour arracher de toi cette souffrance horrible qui t'habite.
    Cependant, je voudrais te rassurer et te dire que cette noble personne que tu pleures aujourd'hui, ne t'en veut pas pour tout ce que tu regrettes ne pas avoir fait, dit, etc. Parce que l'amour est là, justement, cet amour qui constitue le lien indéfectible et immuable… Courage...

    · Il y a presque 4 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Merci Sy Lou pour ton message qui me va droit au coeur.
      J'espère que dans ce beau ciel, elle lit ses mots, ses mots remplis d'amour pour elle. Tout ce qu'on vit en ce moment nous rappelle à quel point la vie est si précieuse, à quel point on oublie l'essentiel. J'espère que tes proches et toi-même vont bien, personne ne mérite de mourir dans ces conditions. J'espère que nous verrons bientôt la fin de tout ça et que la France ouvrira les yeux.

      · Il y a presque 4 ans ·
      Ob b12645 large 1

      sousmaplume

    • Je me permets de revenir sur ce sujet difficile… Il me semble (mais peut-être que tu ne seras pas d'accord et c'est ton droit), que ta mamie n'est pas partie totalement seule. En effet, elle savait qu'elle n'était pas abandonnée par toi, elle connaissait la situation et l'obligation de confinement faite à chacun de nous. Donc, même si ta présence lui a fait défaut, elle est partie accompagnée par ton amour, elle savait qu'elle habitait dans ton cœur et que cette place resterait à jamais la sienne. Et j'ose espérer, qu'au fond de sa détresse, au dernier moment, elle a pensé à toi en se remémorant sa chance d'être aimée.

      · Il y a presque 4 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

Signaler ce texte