Mardi.
poulet
Zoé,
"J'ai pris un rendez-vous. Ce sera Mardi."
Oh, Zoé, ma belle Zoé, ma douce Zoé. Je n'arrive pas à saisir les mots que je souhaite écrire, je n'arrive pas à saisir ce qui se passe. Je sais pourtant, que c'est mieux pour toi. Je me sens coupable de ne plus t'avoir apporté l'affection d'autrefois. Je te revois, courrant vers moi, le regard brillant d'excitation. Je me souviens de ces jours heureux, où je te prennait avec mes mains. C'est tout con, pourtant. On dansait comme des gogoles, on dansait sans se poser de questions. Nous étions jeunes.
J'ai l'impression d'être comme un vieil homme. Prêt à mourir. Tu es une vieille femme, prête à mourir. Tu vas mourir Mardi.
Je te regrette. Parce que tu étais belle, tu étais douce et joyeuse, parce que tu étais rigolote. Tu n'es plus comme avant. Mais pourquoi je m'en suis soucié ? Pourquoi ai-je grandi, pourquoi ai-je vu en toi autre qu'une amie ?
"J'ai pris un rendez-vous. Ce sera Mardi."
Je suis resté bouche bée. Comme deux ronds de flan. N'est-ce pas horrible de prévoir les choses ainsi ? Pourtant, je t'avoue que je savais que c'était prévu. C'est triste, de prévoir des choses comme ça. Comme on prévoit une fête, ou un anniversaire. Une naissance, à la limite. Je t'aime, Zoé. Fort.
"Hurlez, Trompettes éternelles ! Vous n'êtes que crécelles maudites à ses douces oreilles, et, bien que son train arrive Mardi, son regard, et son âme, resteront ici-bas (et ses poils aussi)."
Ton maître,
Jakez.