Marguerite Térébenthine - Prologue 3 - La conscience

pascaldinot

La conscience... c'est ne plus être tout seul dans sa tête, sans pour autant devenir schizophrène...

« Amis terriens ! Nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. La bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas seuls dans ce vaste univers. La mauvaise nouvelle, c'est que nous voulons être seuls dans ce vaste univers... »

Space Invader (Expliquant le Paradoxe de Fermi aux humains... une seule et unique fois)

C'est à partir de ce moment qu'intervient la technologie. L'étude des outils, des machines, des procédés et des méthodes. Notre Homo Habilis éclairé va prendre pleinement conscience de son environnement et de ses constituants. Il va commencer à modeler de la matière. Il va imprimer ses idées dans cette matière, en fonction de ses besoins. Cela va directement contribuer à assurer l'avenir de l'espèce, en améliorant sa qualité de vie de manière considérable. Et c'est ainsi que, quelques millions d'années après avoir taillé la première pierre, l'homme moderne inventa les incontournables parcmètres, bombe atomique et autre couvercle de WC. Ce dernier étant certainement une invention féminine, car l'homme n'en a aucune utilité. 

Mais il est un point sur lequel ces technologies ont irrémédiablement changé notre regard, sur la manifestation de la vie. Car ces technologies ont permis à l'homme de prendre la véritable mesure du monde qui l'entoure, au-delà de ce que ses yeux peuvent voir de manière naturelle. Parfois même au-delà de sa propre imagination. Ces technologies ont permis d'explorer plus profondément son environnement, de découvrir et d'engranger des sommes étendues de connaissances. Que cela soit dans l'infiniment grand comme dans l'infiniment petit. Grâce à ces technologies, l'homme a pu conquérir de nouveaux territoires inconnus. Il a pu s'introduire dans de nouveaux milieux qui lui sont hostiles. Milieux dans lesquels il ne s'imaginait pas trouver de vie. Car il ne pouvait pas s'imaginer que la manifestation de la vie, puisse exister autre part que dans son milieu naturel proche, en fonction de ce qu'il connaissait déjà, comme énoncé auparavant.

Une théorie scientifique avait comme postulat que, plus l'on s'éloignait de la surface de la Terre et plus la vie, en termes de peuplement cette fois-ci, décroissait pour atteindre un niveau de stérilité totale.

Théorie mise de côté.

C'est en explorant les fonds abyssaux du pacifique, à l'aide d'un robot submersible, que des scientifiques découvrirent l'improbable. La manifestation de la vie pouvait réserver bien des surprises.

Par une profondeur pouvant atteindre les 6 000 mètres.

Dans une obscurité totale, car la lumière est inexistante après une profondeur de 200 mètres.

Par une pression titanesque, pouvant aller jusqu'à 1000 atmosphères.


Par des températures froides ne dépassant pas les 4 degrés ou des températures chaudes, comme la proximité des cheminées hydrothermales, dont l'eau qui en sort peut atteindre... Les 400 degrés Celsius.

Ces scientifiques ont découvert un écosystème surprenant. Des crevettes, des poissons, des oursins... Tout un écosystème grouillant, s'ébattant joyeusement dans ce que nous pourrions décrire comme un milieu propice au développement de la vie ?

La vie n'est pas un phénomène exceptionnel, c'est sa découverte qu'il l'est.

Les championnes toutes catégories sont les bactéries. Si petites et que nous les croyons, à tort, fragiles. Celles-ci peuvent supporter des températures extrêmes, froides ou chaudes, un milieu saturé de sel ou d'acide, ou un milieu difficile comme la Seine-Saint-Denis. Une catégorie particulière de bactérie adore s'ébattre dans les endroits chauds et humides des centrales nucléaires. La dose de radiation qu'elles supportent est mortelle pour l'homme et reste sans effet sur elles. Mieux, elles peuvent réparer leur matériel génétique.

La nature réserve bien des surprises.

L'aurions-nous su, si nous n'avions pas les technologies pour le découvrir ?

Et pourtant, dans les canalisations de nos centrales nucléaires, la vie est présente. C'est la faculté intrinsèque de la manifestation de la vie. Celle de s'adapter à n'importe quelle circonstance, à n'importe quelle situation, dans n'importe quel milieu, en défiant continuellement les lois de la nature qui l'a fait naître. C'est déjà le cas sur notre planète. Alors le jour où nous découvrirons une source de vie extraterrestre, même microscopique, nous ferons le constat que la vie n'est pas un phénomène exceptionnel.

Ça sera sa découverte qui le sera.

C'est aussi l'avis de XYGRUIG.

XYGRUIG a suivi le même principe d'autoréplication et d'évolution, dans un milieu difficile.

Comme Jean-Luc, XYGRUIG est amoureux.

Mais les fruits savoureux et les orchidées sauvages étant plutôt rares dans son habitat, pour plaire à madame, cette fois-ci, il a mis le paquet !


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