Mariage Forcé

Cette nuit, l'homme au Pull s'est marié. Je le savais parce que je devais l'interviewer. Lui poser des questions sur sa future femme, et sur les anciennes, dont je faisais partie dans cette réalité parallèle. Et ça faisait mal parce qu'il m'aimait encore. Qu'il transpirait de son comportement habituel par tous ses gestes. Il tentait de bloquer les questions les plus dures pour moi, me touchait. Il continuait à m'aimer et je bloquais tout. Toute ma tristesse, tout cet énorme vide que je sentais se répandre en moi. J'avais beau savoir que je rêvais, que ça ne pouvait être vrai... j'avais si mal. Si mal. De le sentir contre moi, de le savoir à tout jamais perdu.

Il est tard maintenant. Une autre nuit s'annonce et pourtant, je suis restée perdue, le malaise au fond du ventre. Je n'en ai pas parlé. Les conversations textuelles, les mots au téléphone. Trop dur, trop de peur. Trop de manque. J'attends de pouvoir le tenir contre moi pour ... je ne sais pas. Chasser le cauchemar pour de bon. Rire de mes frayeurs nocturnes. Faire fuir le mauvais présage face à une réalité bien marquée.

Première mise en scène de ma peur de le perdre.