Martinet
Jean Claude Blanc
Martinet
Le petit martinet ce voyageur ailé
Arrivant de l'Afrique, sûrement fatigué
Fidèle à ton village, se pointe chaque été
Pour pondre quelques œufs dans tes murs empierrés
Bâtit à la va vite, un petit nid douillet
Les parents se relaient, pour couver la nichée
Au bout de 3 semaines, les oisillons sont nés
Il leur faut maintenant, nourrir à la becquée
Les petits emplumés, à présent éveillés
Agitent leurs ailettes, en battements rapides
Au bord de leur berceau, ils jouent les intrépides
Personne pour les aider, apprendre à voler
Le martinet grandit, rapide comme l'éclair
Il passe dans les airs, le plus clair de son temps
S'il met ses pattes à terre, ce n'est qu'un accident
Il sommeille en volant, de façon circulaire
C'est un oiseau noiraud, au bec effilé
Il garnit son jabot, en gobant des insectes
Au moindre cri strident, il vient nous alarmer
Alerte ses copains, ne faut pas qu'on l'embête
A son corps maigriot, on croit qu'il est fragile
Il a de la réserve, ne te fais pas de bile
Il peut même rester, 2 jours sans manger
Comme tous les migrateurs, n'a pas la vie facile
L'espèce disparait, à cause du progrès
Les maisons qu'on construit, sont toutes bien crépies
On bouche les fissures, on en panse les plaies
Le petit oiselet, au rang des sans abri
Des fois, moi j'aimerais, être libre et planer
Me laisser emporter par le vent de l'été
Et regarder le monde, sur mon nuage perché
Personne à l'horizon, tout seul avoir la paix
Quand revient le soleil, je grimpe sur mes montagnes
M'allonge sur le pré, de ma maison de campagne
Ils me donnent le tournis, ces moineaux affairés
Font des allées venues, pour soigner leurs bébés
Les bêtes sont nos amies, je te l'ai déjà dit
Elles vivent sous notre toit, même s'y réfugient
Ne faut pas les chasser, sont nos porte-bonheur
Si elles font du bruit, ne leur en tiens pas rigueur
Trois, quatre mois de gagnés, il faut en profiter
Ainsi passent les vacances, de rayons réchauffés
Quand l'heure est arrivée, ils vont se regrouper
Préparer leur départ, nos chers martinets
Ça sent bien le roussi, approche la rentrée
A chaque jour qui passe, on dit c'est le dernier
L'ultime jour de grâce, pour faire ses amitiés
Aux passereaux fébriles, qui doivent nous quitter
On se lève un matin, encore ensommeillés
Cherchant à la fenêtre, nos tendres emplumés
Personne dans les arbres, le silence est tombé
Tout le monde s'est tiré, vers Méditerranée
Faudra attendre encore, que passent les saisons
Pour les revoir un jour, voltiger et piailler
Ils vont combler nos rêves, notre imagination
Vivement le printemps, qu'ils viennent nous enchanter
Les plaisirs durent qu'un temps, faudra t'y habituer
Un temps pour travailler, un autre pour s'amuser
Pour allumer télé, il faut le mériter
Tu sais ce qui t'attends, dors pas sur tes lauriers
Le petit martinet, ce soir m'a parlé
Perché sur mon épaule, taquine mon esprit
« Je reviendrai bientôt », sa carte de visite
Dis-le au Minounet, « veux mon trou pour nicher »
Dans la vie quotidienne, souvent, nous on s'ennuie
Faut prendre pour modèle, nos sauvages volatiles
N'ont pas le temps de jouer, ni de se disputer
Mais l'espace est à eux, y vont s'y réfugier
Dans mon savant dico, y'a deux définitions
Le vocable « martinet », double utilisation
D'un côté, c'est un fouet, pour punir polisson
De l'autre un drôle d'oiseau, qui parcourt l'horizon
Sont un peu rigolos, ces mots à double sens
Notre langue française, est pleine de fantaisie
En feuilletant mes livres, je retourne en enfance
Prends exemple Petit, fais marcher ton esprit
« Petits oiseaux, zo-zo, qui mangez du crottin
Envolez-vous, vous, le crottin restera »
Une rengaine de gamin, que des bobards, qu'on croit
Si tu es sage, mignon tout plein, peut-être fable pour demain ?
Restes bien branché, à moi Tonton la mouche…
Surnom qu'on m'a donné n'étant pas un farouche JC Blanc septembre 2021 (pour Sacha)
au martinet leste de ma mère
· Il y a plus de 3 ans ·je préfère le martinet des airs. :o))
Hervé Lénervé