Mauvais rêve

limposteur

Le rêve m'est un fardeau. Le rêve lorsqu'il est dénué de tout espoir est innofensif. Il rempli quelques moments de contemplation ou d'ennui, occupe agréablement l'esprit fantaisiste. Il est alors un instrument de divertissement. Le rêve est pour moi tout autre, nocif, corrosif, il est le démon qui corrompt une quiétude tant recherchée. Cela tient au fait que je crois profondément en mes rêves. Je place en eux la possibilité d'être exaucés, un jour ou l'autre, même si cela est irréaliste. Ils ne sont pas une projection lucide de mes désirs, ils en sont une perversion imaginaire, ils sont mes espoirs. Rêves et espoirs se confondent ainsi en une irréalité destructrice. Cet élan intérieur est une chimère qui finit toujours par me renvoyer à ma médiocrité, à ma prison. Les rêves, ainsi, créent et annihilent. Je les adore par la chaleur qu'ils font naître en moi et je les hais pour la chute qu'ils m'infligent, à chaque fois. Il n'est pas de salut pour les rêveurs si ce n'est par l'art. Or je n'ai rien d'un artiste. Je suis condamné à moi-même. J'espère qu'un jour prochain j'arriverai à briser ce cercle pour m'échapper dans un monde d'acceptation et de renoncement... Un rêve de plus.

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