ME PASSER DE TOI (part 2)

joanandmom

La suite...

Tête de déterrée à Barcelone.

               Assise à la terrasse d'une focacceria, je feuillette les pages jaunes. La seule piste que j'ai, c'est le nom de l'entreprise dans laquelle Arthur travaillait en France, je sais que leur siège social est ici, donc je tente.

« - Holà senor, soy una amiga del Senor Arthur Liban, he is here ? »

             Vous aurez noté mon remarquable niveau d'Espanglais qui me permet d'être comprise de tous facilement (et ne vous moquez pas, je ne suis pas la seule dans ce cas…)

« - He is in a sales-meeting, do you want to leave a message? “

Je balbutie un “no gracias” comme je peux, j'ai le cœur qui bat à cent mille.

              

               L'espoir renait, je sais maintenant que je vais le revoir. Je suis partagé entre un sentiment de colère de m'être fait traité de la sorte. Vous savez j'ai parfois une envie qui monte de le frapper de toutes mes forces tellement je lui en veux, et puis parfois, je suis juste triste, tellement triste que je n'ai plus la force de rien, même pas de le haïr. Après ces 4 mois de réflexion, j'ai bien conscience que les derniers temps ont été difficiles, pour lui comme pour moi…J'arrive à comprendre qu'il est eu envie de fuir…

               J'ai les jambes en coton et la nausée.

 

               Je note l'adresse sur un morceau de serviette en papier : « Lloret del Prat »

Oh putain, trop pratique, c'est à l'opposé du centre-ville (dans lequel je me trouve). Je suis épuisée mais ce n'est pas grave, au moins j'agis, j'ai repris en main ce qui reste de ma vie, et je n'abandonnerai pas.

 

               Je plante une heure en face de sa boite. Ça y est, il sort, c'est bizarre de le voir comme ça, il a l'air heureux, détendu, une barbe de 3 jours, un bermuda, des tongs… Même ici et  maintenant, son charme agit sur moi, je me mettrai des claques si j'avais le temps mais là je dois agir, je panique un peu. J'avais prévu de l'aborder directe, sans détour pour obtenir rapidement les réponses que j'espère depuis 4 mois… Finalement, je me lève et je le suis, j'ai besoin d'en savoir plus sur sa nouvelle vie. S'il m'avait demandé de le suivre ici, je l'aurais fait sans hésité mais… il ne m'a rien demandé, rien dit de son mal-être et je n'ai rien vu.

 

               Je lui emboite le pas dans le bus, il en descend en plein centre, vers les Remblas, il parle au téléphone, j'aimerais entendre ce qu'il dit… Je poursuis ma filature, il range son phone et change de rythme, il accélère le pas. M'a-t-il vu ? Essaies- t-il de me semer ?

(Si on enlevait le caractère dramatique et pitoyable de cette situation, je trouverai plutôt excitante cette petite poursuite Barcelonaise.)Bref.

               Il s'engouffre dans la ligne 5 du métro, j'ai peur de le perdre… par bonheur, j'ai acheté des tickets pour atteindre le centre tout à l'heure en arrivant, ça me sauve !

Il descend à la Sagrada Familia, il marche vraiment très très vite, je n'ai même pas une seconde pour admirer l'édifice. S'il continue à ce rythme, je ne tiendrai pas longtemps.

               Il traverse 2 rues et s'arrête devant une porte, c'est chez lui. Il entre et moi, je m'effondre sur la chaise d'un bar, je suis à 2 mètres de la porte de son immeuble.

               Je ne me sens pas la force de sonner et d'entrer en confrontation, pas maintenant. J'ai la trouille, comme une gamine, je tremble, comme une gamine. J'ai envie de chialé tellement c'est pathétique de se retrouver là comme ça. Le barman me propose un « Frankfort churros », ça parait dingue mais il s'agit bien d'un churros avec une saucisse à l'intérieur. Je lui vomi sur les chaussures… Désolée, j'ai l'estomac sensible en ce moment !

               Je suis dans un état second, je me sens un peu obligé de quitter ce bar, je m'approche de la porte de l'immeuble d'Arthur, je regarde les noms sur les sonnettes, la moitié n'y sont pas écrit, il y a des S.A 1 et des S.A 2… Et Arthur n'apparait pas.

               Au moment où je me dis que c'est foutu pour aujourd'hui, la porte de l'immeuble s'ouvre brusquement. Je me retourne et il est là, il tient la porte à cette fille. Nos regards se croisent, ils sont pressés, dans l'urgence, il a juste le temps de me faire signe qu'il m'appellera avant de s'engouffrer dans un taxi.

 

 Je sais que ce soir je vous quitte
Je vous le dis encore vivant
Je ne reviendrai pas des cimes
De là où la neige se pend

Paroles trouvées ici : http://www.parolesdeclip.fr/corbeau-blanc-julien-dore.html

 

 

 

  • Le mec même pas vraiment étonné de voir son ex là? A quand la suite.... ?
    Magnifique choix musical ;)

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Cat

    dreamcatcher

    • Merci pour les notes et les commentaires...La suite bientôt bientôt...J'hésite encore sur la chute.

      · Il y a plus de 10 ans ·
      Holi le festival des couleurs inde

      joanandmom

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