Me perdre

aile68

Me perdre dans une flaque d'eau tremblotante, mon ombre contre un mur ensoleillé, parfum de pluie et de lavande. L'orage est loin mais il se rapproche avec sa procession de nuages noirs, demain il fera jour. On a fermé les volets, dire qu'on les a peints cet été, couleur d'ébène et de safran orangé, mais non l'orage n'abîmera pas les couleurs! Combien de lunes dans le ciel se demande le poète mal-aimé, un peu rêveur, un peu distrait, combien de planètes habitées? Et le soleil flamboyant se couche sur la ville qui commence à allumer ses lampes merveilleuses.

Me refaire une forme, une santé, une vie, les ongles pourquoi pas? Retrouver d'anciens vers, d'anciens souvenirs dans une boîte paresseuse qui traîne ses années comme on traîne son chariot pleins de victuailles pour deux semaines. La ménagère est triste, la ménagère voudrait s'évader, fermer ses volets et partir sur un vol au long court. Découvrir les cèdres du Liban, les arbres rouges d'Afrique orientale, et puis peut-être se faire un tatouage tribal comme ceux de Tahiti. Elle se croit sans tête, ni âme, mais elle est belle quand même.

M'acheter un jean et des baskets, laisser mon tablier au vestiaire, me perdre exprès dans la ville et m'enfuir...

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