Méandres de la politique
Jean Claude Blanc
Méandres de la politique
Sans parti pris point de salut
Se présenter seul, d'avance battu
Faut s'enquérir de tas d'alliés
Les plus fidèles encartés
Jamais se fier à ses amis
Se consacrer à ses ennemis
Boutique de Gauche, boutique de Droite
Entre elles la marge est étroite
Même programme, pas de miracle
Le non conformiste n'y a pas sa place
S'il cotise pas à cette caste
A l'intérieur de ces clans
Les plus hardis foncent bille en tête
Jouant le rôle de mieux disant
Pour sur notre dos faire recette
C'est alors qui aura le front
Montrer sa tronche aux élections
Lui appartiennent pas ses voix
Revient au peuple de faire son choix
Plus sont connus dans le paysage
Plus l'audience leur est ouverte
Le candidat trop isolé
Pour lui son sort est réglé
N'obtiendra que peu de suffrages
Pas remboursé, comptera ses pertes
C'est ainsi que les pauvres potiches
Risquent pas d'atteindre le sommet
Qui dans la tête a un pois chiche
D'office vedette de la télé
Même gratis publicité
Temps de parole chronométré
Pour les biens vus et réputés
N'en n'est pas de même pour l'anonyme
Quelques minutes pour sa bobine
La République qui se prévaut
D'être légaliste démocratique
Cède aux puissants qu'ont le verbe haut
Professionnels de la politique
Se gratte le crâne l'électeur
Trouvant personne à son goût
Quelques idées qui tiennent pas debout
De ces récitants, apprises par cœur
Réduit alors à désigner
Celui qui parait le plus gonflé
Faire des réformes pour après
Faux monnayeur, qui promet
Républicains ou socialistes
Illustres marques sur la liste
Mais qui souvent manquent d'audace
Trop le moral dans les godasses
Alors à qui doit-on se vouer
Grugés, trahis, naïfs français
Les absentions même pas comptées
Les bulletins blancs, que de l'abstrait
Souvent jugés à leur faciès
Les prétendants au siège suprême
Dans le sens du poil, nous caressent
On ne vote plus, valent pas la peine
Représentant les roturiers
Y'en a plus guère, plupart ruinés
La politique c'est un métier
Mais faut des sous pour l'exercer
Les grandes gueules font plus d'effets
Pour se consacrer à la misère
Quelques-uns s'y prêtent pour être connus
Hélas le charme est rompu
Restent dans l'urne, trop solidaires
A quoi sert-il de concourir
Si on est cocus à l'arrivée
Que de parlottes sans avenir
Il faut tenter, ça peut marcher
Quant à la Gauche en partance
Se fend un peu de reconnaissance
Pour son fan club, le consoler
Afin se faire pardonner
Pour ses promesses non exaucées
Peuple concerné, pas consulté
Le 39/3, les ordonnances
Nos gouvernants en sont armés
Fausses excuses, état d'urgence
Les libertés ainsi bafouées
Par l'obligeance de certains
Pourtant diverses la société
Ne fait pas bon d'être clandestin
Sans les partis, point de salut
Comble de malheur est apparu
3ème larron, des plus funestes
La peste brune, sans bruit progresse
Les 2 premiers, risquent se faire mettre
Pas étonnant, on n'écoute pas
Les représentants des gens d'en bas
Qu'obtiennent quand même milliers de voix
De ces français d'espoir déçu
Qui aux sondages, substituent
Le dur langage de la rue
Démocratie arithmétique
Par bonheur pas automatique
Encore moins une science exacte
L'humanité a tant de tics
Des opinions énigmatiques
Qui se mesurent aux cataractes
Du populo, selon ses humeurs
Les dénombrer sacrée gageure
Institutions qui marquent plus l'heure
Mais qui se demandent pourquoi ça rate
A coups de règles et de décrets
Législateur manque pas de toupet
De s'approprier tout ce que pense
Le citoyen qui s'en offense
Si aux extrêmes il se vend
Bien averti et consentant
En aura sûr pour son argent
Pourvu qu'il soit du même sang
Constitution à l'agonie
Trop de députés, de sénateurs
Qui doivent leur planche de survie
A ce prodigue Etat sauveur
Qui leur permet de faire leur beurre
Alors que les membres associés
Bénévolement, pansent les plaies
Des malheureux de leur quartier
Evidemment pure charité
En cas de succès, vont débarqués
Tous les élus de la région
A leur façon participer
Coupeurs de ruban, ils sont champions
Avec quelques subventions
Pas de leur poche, de la Nation
L'obscur dévoué se tue à sa tâche
Auprès de ses pauvres, sans relâche JC Blanc novembre 2016 (pour ces gens de terrain)